Document 2010 - La criminalité est au centre des interrogations et des
imaginaires de nos sociétés contemporaines. Le phénomène n'est pas nouveau et au XIXe siècle, le banditisme effraye et fascine déjà.
Dans les années 1830, au coeur des forêts de châtaigniers, aux confins du Limousin et du Périgord, un homme, surnommé Burgou, et ses compagnons d'aventures vont, en toute impunité, multiplier
vols et cambriolages, touchant les plus riches comme les plus modestes. Arrêtés, menacés de bagne, les membres de la bande se déchirent avant de se trahir mutuellement.
En dehors de la simple anecdote, ce livre invite le lecteur à se plonger dans l'univers des campagnes du XIXe siècle, à suivre les méandres d'une action judiciaire aux multiples rebondissements,
à comprendre comment la figure légendaire d'un «Robin des Bois» prend le pas sur la banale réalité et permet de s'interroger sur la construction des identités collectives.
Sur les traces d'un criminel au destin extraordinaire, de ses complices et de ses juges, c'est toute une région et toute une société qui se dévoilent, en texte et en images.
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Les courts extraits de livres : 28/05/2010
Martial Pelletingeas arrêté, certains habitants de la région se décident à parler. L'instruction met au jour un ensemble de
faits inconnus de la justice ou classés sans suite. Les autorités locales jouent alors pleinement leur rôle de relais. Les gendarmes portent à la connaissance du magistrat des faits pour lesquels
Pelletingeas pourrait être inculpé. Certains sont anciens, tel ce vol à main armée commis de nuit, trois ans plus tôt, en pleine forêt, au détriment d'un charbonnier. Le maire d'Oradour-surVayres
se fait aussi l'écho des accusations portées par une cabaretière de Miallet, Marguerite Fontanaud. Convoquée devant le juge d'instruction, celle-ci relate des faits précis : une dizaine de vols
ou de tentatives de vols commis par Pelletingeas, Le Goujat, Burgou et d'autres. Elle explique notamment dans quelles circonstances elle et son mari ont obtenu les confidences de Burgou : ayant
découvert au pied du lit où celui-ci avait dormi une «clef torse» et une grosse vrille, Burgou «après avoir longtemps refusé de répondre [leur dit] que cet objet servait à lui et à ses camarades
pour entrer dans des maisons d'où ils prenaient de l'argent, qu'ils étaient vingt-quatre qui exploitaient ce genre d'industrie» et de rentrer dans les détails de certains de ses exploits.
Peu après, un autre aubergiste de La Nadalie, Léonard Combard, accable à son tour certains individus : son fils, en apprentissage chez Jean Blanchard, forgeron du même village y avait trouvé des
passe-partout et lui- même, dans son établissement, avait entendu les voleurs tenir leurs conciliabules. D'autres témoins, notamment plusieurs habitants du village de La Nadalie, déclarent avoir
souvent vu ensemble plusieurs suspects en compagnie de Pelletingeas et du Goujat. Un cabaretier du lieu, Simon Gourinchas, confirme avoir remarqué des passe-partout entre les mains d'individus de
mauvaise vie. Un autre aubergiste, Pierre Brachet-Laforet, fournit une description précise de ces «clefs torses» que les voleurs appellent des branderous : elles «se démontent au milieu par le
moyen d'une vis et semblent pouvoir prendre une pièce de rechange comme un compas de mathématique».
Auteur : Philippe Grandcoing
Genre : Société Problèmes et services sociaux
Éditeur : Culture et patrimoine en Limousin, Limoges, France
Collection : Patrimoine en poche
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