Document 2007 - La place qu'occupe l'image du châtiment dans les manuscrits médiévaux révèle l'intérêt
des auteurs du Moyen Âge pour la question de la justice.
Présente dans de nombreux ouvrages, cette iconographie n'est d'ailleurs pas exclusivement réservée à l'illustration des manuscrits juridiques. Ayant valeur de discours, elle légitime la politique
répressive exercée par le pouvoir royal tout en validant l'action punitive des juges. Cependant, cette iconographie ne se restreint pas au seul discours apologétique, et par la représentation de
certains supplices elle peut dénoncer la barbarie dont fait usage l'étranger, l'Autre que l'on s'emploie à stigmatiser.
Le châtiment s'inscrit alors entre justice et tyrannie, passant imperceptiblement de la figuration de la vertu à celle du vice. Mais la représentation du châtiment ne développe en aucune façon un
goût exacerbé pour l'atroce et pour le macabre. Au contraire, cette iconographie participe d'un idéal de la rédemption par la souffrance et montre un condamné pénitent acceptant pleinement le
supplice ordonné par la justice en paiement de ses démérites.
Le châtiment est ainsi vécu comme un moment de cohésion sociale autour de la figure du supplicié, qui concentre sur sa personne tous les espoirs d'un retour à la paix.