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Reprise du portrait du jour criminocorpus - En attendant de publier ce portrait du jour dans la nouvelle version "Culture et Justice" de l'association Criminocorpus, nous mettons en ligne celui de Rosalie Lowie sur mon blog personnel

Nous recevons avec infiniment de plaisir Rosalie Lowie

 

 

Native de région parisienne, Rosalie Lowie est responsable ressources humaines dans le Pas-de-Calais. Elle est tombée sous le charme de la Côte d’Opale qui lui inspire son premier roman policier.  Un bien bel endroit pour mourir a été primé Gagnant Grand Prix Femme Actuelle 2017, sous la présidence de Gilles Legardinier.

C’est notre ami Frank Leduc qui a réalisé l’interview de Rosalie pour les lecteurs de "Culture et justice"

Bienvenue Rosalie sur le très discret et prisé "Culture et Justice". Ph. P et C.L.

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Frank Leduc est Installé depuis 2014 dans le sud-ouest de la France où il exerce la profession de coach en management. Depuis longtemps passionné d’Histoire, de sport et de littérature, il consacre désormais une grande partie de son temps libre à l’écriture.

Il est révélé en 2018 par le succès de son premier roman et best-seller « Le chainon manquant » – Vainqueur du Grand Prix Femme Actuelle de la même année.

En mars 2019, il participe avec Emilie Riger Collins, Rosalie Lowie et Dominique Van Cotthem, trois romancières primées par le magazine Femme Actuelle à un recueil de nouvelles sur la lecture intitulé « Quelques mots à vous dire … ».

Avec son second roman « Cléa » publié en juin 2019, il inaugure brillamment la nouvelle collection Nouveaux Auteurs2 – Prisma Média.

Très chère Rosalie,

Je suis ravi de faire ton interview pour "Culture et Justice"

Avant de parler de l’écrivaine talentueuse, peux-tu nous parler de la femme que tu es ?

Je suis originaire de la région parisienne, mariée, maman de deux enfants (Emma 19 ans et Sam 13 ans), deux chats, je vis sur la Côte d'Opale depuis une vingtaine d'années, où j'exerce le métier de responsable Ressources Humaines. Ch’ti de cœur, joyeuse, gourmande, exigeante, sportive, j’aime la vie au grand air et retrouver les gens que j’aime. La présence de la mer à quelques mètres de chez moi est une véritable respiration, un ancrage nécessaire à ma vie d’aujourd’hui.

Quand as-tu commencé à écrire ? Était-ce une évidence, un accident, quelque chose d’un peu mystérieux ?

J'aime les livres depuis toujours et l'écriture. J’ai griffonné des textes, adolescente, mais très vite je me suis sentie illégitime. Tellement impressionnée par les grands écrivains, E. Zola, G. de Maupassant, A. Dumas, les sœurs Brontë, A. Christie, P. Buck, B.Vian, P. Djian, J. Irving, J. Steinbeck, … J’ai mis ça de côté, m’estimant incapable d’écrire quelque chose de valable. Alors j’ai lu. Puis, à la naissance de ma fille, j’ai fait mon premier bilan d’existence. L’envie d’écrire était toujours là. Intacte, timide, fragile. D’abord, j’ai voulu raconter des histoires pour elle, puis pour moi. Encouragée par mon mari, j’ai pris confiance. Des années à écrire, des manuscrits refusés. Puis le Grand Prix Femme Actuelle en 2017, enfin ! Ce prix est arrivé à un moment clé dans ma vie où la route était brumeuse. Un bonheur inouï et le début d’une aventure humaine détonante : la rencontre avec les lecteurs, les libraires, les auteurs, les curieux. Pour une solitaire ce fut un véritable électrochoc, mais pour finir, j’en redemande, tellement ces échanges nourrissent mon existence, mon écriture, mon cœur poreux et m’ouvrent à ce qu’il y a de meilleur en moi.

Ton premier roman, Un bien bel endroit pour mourir, a remporté le Grand Prix Femme Actuelle en 2017. C’est un magnifique thriller que j’ai beaucoup aimé, construit comme une horlogerie suisse et qui se situe près de chez toi, sur la côte d’opale. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire cette histoire ?

J’avais écrit des histoires contemporaines, dont le premier jet des libellules. Je m’étais mise à lire des polars. L’envie folle m’a pris de vouloir en commettre un ! En faisant mon footing à la Pointe aux Oies, près de chez moi, sur la falaise qui surplombe la mer, j’ai imaginé tomber sur un cadavre. L’histoire ensuite a pris forme, les personnages sont apparus, Marcus mon flic au cœur d’artichaut, Zoé ma journaliste intrépide et les personnalités truculentes du poste de police (notamment Pépé Maclean et sa gouaille). La Côte d’opale s’est imposée aussi comme un personnage à part entière. Écrire ce polar a été excessivement plaisant, addictif. C’est un exercice technique pour agencer les scènes, ménager le suspense, donner du rythme, avoir une alternance de saynètes. C’est éloigné de l’écriture d’un roman contemporain, dont on sort moins indemne. Enfin c’est mon ressenti après les libellules. Même si j’avoue que le personnage de Louisa dans le polar m’a bouleversée.

Y aura-t-il une suite ?

Oui, elle est en cours de finalisation. Avec je l’espère une sortie en 2021. Croisons les doigts.

Je me suis terriblement attachée à mes personnages et dans ma dinguerie initiale, j’avais imaginé plusieurs intrigues avec eux. L’esprit de l’auteur est étrange, les personnages nous habitent tellement que parfois on ne veut pas les quitter. D’ailleurs, en me promenant dans Wimereux, la station balnéaire où se déroule l’histoire et où je vis, j’ai le sentiment que je vais les voir débouler devant moi et pouvoir discuter un moment.

Le Prix Femme Actuelle, tu nous en parles ?

Le Prix Femme Actuelle est un moment de pure magie. Comme si j’avais remporté une médaille aux JO aux termes d’années d’entrainement. Ça dégoupille un feu d’artifice d’émotions. Après ce long travail solitaire sans aboutissement, ça donne enfin un retour sur ses histoires et confiance en son écriture. Même si ensuite à chaque roman le doute est là, intact, insupportable, inévitable. On met tant d’envie, de tripes et d’espérance dans un roman que le verdict des lecteurs tombe soit comme un bonheur, ou bien une douleur. Ce prix est spécial car il est issu d’un jury de lecteurs citoyens. Il octroie plus de crédit, modifie la perception des autres à son égard et offre plus de visibilité dans les librairies où des milliers de livres se côtoient, se succèdent.

À quel moment de la journée écris-tu ? Est-ce que tu as une mise en condition particulière ? Un endroit, des rituels, des grigris ?

J’écris après mon boulot, surtout le soir, parfois le matin si insomnies, le week-end. Toujours avec mon ordinateur. J’adore les beaux cahiers et les stylos, mais ça ne jaillit pas de la même manière que lorsque je pianote sur mon clavier. À mon bureau ou sur mon canapé. Avec mes chats, de la musique ou du silence. Un café noir, parfois un thé. J’aime aussi faire des recherches sur internet et ouvrir des tas de pages sur mon PC. Et surtout, il me faut pouvoir courir entre deux pour libérer mon esprit et laisser l’histoire se tisser, les personnages me parler. Le jogging est mon grigri, un exhausteur d’écriture.

Ce qui m’a marqué dans tes romans (entre autres), ce sont les personnages. Ils sont très fouillés, ils ont une véritable épaisseur, sociale, romanesque. Ils disent quelque chose qui dépasse l’intrigue elle-même. Comment les construis-tu ?

L’histoire est essentielle, mais les personnages en effet le sont plus à mes yeux. Dans une intrigue policière, j’aime creuser l’âme humaine, les ressorts psychologiques, les parcours de vie. Je m’attache au cheminement qui conduira un coupable à passer à l’acte. Je suis intéressée par la nature humaine, ses forces, ses failles, ses contradictions, ses prédispositions à évoluer de telle ou telle façon. Du coup, je cherche à leur donner une densité et à les rendre réels. J’adore écrire les dialogues.

La localisation de tes romans est également très importante, je crois ?

La côte d’Opale (pour le polar et sa suite) et Wimereux sont très vite devenues une évidence. Je suis tombée amoureuse de ce coin, sauvage et authentique. Ça m’a très vite ramené dans mes années de littérature anglaise.

Pour mon second roman « Quand bruissent les ailes des libellules », je ne savais pas trop où situer l’histoire et si d’ailleurs ça pouvait avoir une importance. Le jour où j’ai découvert par hasard ce petit village marécageux de la Madelaine-sous-Montreuil, j’ai compris que c’était là que la « Ferme des Marais » (la maison de Jeanne puis d’Élisa) avait sa place.

Par ailleurs, j’ai une écriture plutôt visuelle. Alors, dénicher le décor de son histoire est assez jouissif, même si ensuite l’imagination me fait souvent adapter la réalité à mes envies. C’est le privilège de l’auteur de prendre des libertés avec les frontières de la vie.

Ton second roman «Quand bruissent les ailes des libelulles » est très différent. Il se situe dans les années 20 et met en valeur deux femmes très fortes. Je l’ai beaucoup aimé également. C’est atypique de passer d’un thriller très contemporain à un drame familial empli de nostalgie. Qu’est-ce qui t’a décidé ?

Mon second roman est en fait antérieur dans sa version initiale au polar. Je l’ai réécrit. Depuis que j’écris, je m’essaie à tout par curiosité et plaisir, avec plus ou moins de succès. Des poèmes, des chansons, des histoires pour enfant, des romans contemporains, des polars, une pièce de théâtre, des nouvelles et avec des amis auteurs des recueils de nouvelles !

L’idée des libellules est venue de ma grand-mère qui ne disait rien de sa vie, de son passé. C’était triste. J’ai voulu lui inventer une vie. Elle a été le point de départ, ensuite mon imagination a pris le pas. J’ai néanmoins parsemé ce roman de touches familiales. Certaines plutôt douloureuses, mais qui pouvaient servir l’émancipation des femmes dans l’histoire. J’aimais l’idée de faire un livre sur des femmes fragiles et fortes à la fois, d’avoir une toile de fond historique (les années folles) et d’alterner des écritures différentes, dont une (celle de Jeanne) ancienne et poétique. J’aimais aussi l’idée que le passé puisse servir ou éclairer le présent, le poids des secrets de famille, la richesse de la transmission entre générations. Je voulais écrire sur les choix que nous devons faire (hommes ou femmes d’ailleurs) et sur le fait que l’extraordinaire d’une vie se trouve en soi (surtout) et parfois dans l’ordinaire d’une existence. Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour se révéler. Il faut surtout écouter sa petite voix intérieure guider nos pas et croire en soi, en ses rêves ou ses envies.

À quand le troisième ?

J’aimerais en 2021... En espérant que le monde de l’édition et des livres saura rebondir après cette période difficile de la pandémie. Gageons que les jeunes ou nouveaux auteurs pourront s’exprimer encore et être lus.

Nous avons commis ensemble deux recueils de nouvelles, avec Emilie-Riger Collins (Prix Feel good 2018) et Dominique Van Cotthem  (Prix des lectrices Femme Actuelle 2017), que représente pour toi cette aventure ?

C’est une grande fierté et une géniale aventure d’amitié & d’écriture. J’ai commis ma première nouvelle dans notre recueil « Quelques mots à vous dire ». Au départ un challenge de notre pétillante Émilie. Énormément de stress et une joie immense ! Je me nourris de nos échanges, j’ai le sentiment de progresser grâce à vous, on se surprend mutuellement de nos écrits et puis surtout les choses se déroulent naturellement, simplement, avec bienveillance et beaucoup d’humour. Je ne sais pas jusqu’où nous irons, mais je signe tout de suite (Cheffe !) pour les prochains recueils.

Merci Frank pour l’interview.

Quel bonheur que tu sois mon interviewer !

 

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... 

Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

https://www.facebook.com/pageculturejustice

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Relecture et mise en page Ph. P et S.P.

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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