Infiltré au cœur de la mafia – l’histoire vraie du héros du film Gibraltar

2 Novembre 2013

Une histoire de fous et surtout de fusible. Indic infiltré des douanes françaises, un homme a passé onze ans en prison. Une vie délivrée au rythme d’un compte à rebours dans ce livre qui retrace son histoire.

Et pour se retrouver dans ce dédale de personnalités, l’auteur nous en propose une liste, avant d’entrer au cœur de son effroyable épopée.

Marc Fiévet était ce que l’on appelle un « aviseur » pour les douanes françaises, recruté le 5 mai 1988 à Gibraltar parce qu’il avait le profil et les bonnes entrées. Ce « jour d’embauche » comme il l’écrit « je savais que c’était une journée spéciale que je m’apprêtais à vivre », ce rendez-vous avec celui qui sera son « agent-traitant ». A 43 ans, sa vie bascule et devient double : agent NS55.

Dès lors, son récit est ponctué à chaque chapitre de son « Carnet de cellule », comme un fil rouge qui se confrontera à l’épilogue de cet emploi si spécial. Car d’aviseur il est devenu un infiltré, dans un vaste réseau de narcotrafiquants. Et les mafieux ne seront pas les seuls à le prendre pour un des leurs.

Arrêté par Interpol en 1994 en Espagne, il pense qu’on va le sortir de là : « Il ne faut pas que je m’inquiète. Mon agent-recruteur doit certainement s’occuper de tout »… Mais Marc Fiévet est condamné. D’abord à perpétuité au Canada où il a été extradé, puis transféré en France où sa peine a été commuée en 20 ans de réclusion. Il est sorti de prison le 26 mai 2005, après 3888 jours passés derrière les barreaux. Une liberté conditionnelle jusqu’en 2013.

Il s’estime depuis trahi, lâché, jeté aux loups. Au début de l’année, son nom a été longuement cité dans la presse et pour cause : il réclame en dédommagement la somme extraordinaire de 91 millions d’euros à l’État.