Le 6 avril 1994, l'attentat perpétré par la rébellion Tutsi contre le Président Hutu plonge le Rwanda dans le chaos. Le 22 juin, l'O.N.U. autorise du bout des lèvres la France a intervenir pour faire cesser les massacres. L'auteur est désigné pour prendre le commandement d'un des trois groupements opérationnels de l'opération Turquoise. Il livre ici son témoignage.
Par son témoignage, Jacques Hogard rétablit la vérité sur cette période de génocide, de rébellion, de pillages, d'exode... Il livre ici la complexité de cette opération à la fois militaire, humanitaire, diplomatique, politique et médiatique dans cette région africaine des "Grands Lacs" qui est l'objet de toutes les convoitises stratégiques.
Un témoignage indispensable pour rendre hommage aux soldats français mis en cause aujourd'hui dans une polémique très politique et contraire à la vérité.
Né en 1955, le lieutenant-colonel Jacques Hogard est le fils du général Jacques Hogard, qui, au cours de la guerre d’Indochine, conçoit avec le colonel Lacheroy la doctrine de la guerre révolutionnaire, qu’ils appliqueront en Algérie. Il participe au putsch des généraux en 1961.
Officier de la Légion étrangère stationné à Djibouti, Jacques Hogard commande le groupement Sud Turquoise (Cyangugu), formé de troupes de la Légion. Il arrive le 29 juin à Goma et le 30 à Cyangugu. Il accompagne ce jour-là le colonel Rosier à Bisesero.
À Cyangugu, il relève le détachement du 1er RPIMa qui avec les autres groupes COS va arrêter l’avancée du FPR devant Gikongoro.
Des troupes de la Légion organisent une autre ligne de défense contre le FPR en lisière est de la forêt de Nyungwe. De ce fait la mission du colonel Hogard est de pactiser avec les auteurs du génocide pour arrêter le FPR. Il rencontre le général Gratien Kabiligi, chef des opérations des FAR.
Il participe au réarmement des FAR et des miliciens et à l’entraînement de nouvelles recrues.
Le massacre des Tutsi survivants continuent dans la zone de responsabilité du colonel Hogard. Il n’arrête aucun assassin. Il se justifie en disant qu’il avait une mission militaire mais pas de gendarmerie ou de police. Il n’ignore pas le rôle du préfet Bagambiki dans les massacres mais il ne l’arrête pas et collabore avec lui. Il déplore son départ. Il en est de même pour le lieutenant Samuel Imanishimwe dont il n’ignore pas « le rôle actif dans les règlements de compte et massacres perpétrés en ville au printemps ».
Le 16 juillet, il rencontre le président intérimaire Sindikubwabo et le ministre des affaires étrangères Bicamumpaka et organise leur exfiltration à Bukavu le lendemain.
Il laisse la radio gouvernementale appeler la population à suivre le gouvernement intérimaire au Zaïre. Il assiste au pillage de Cyangugu et à la destruction des services publics lors du départ des génocidaires sans s’y opposer.
Idéologue, Jacques Hogard accuse le FPR d’être l’auteur de l’attentat contre le président du Rwanda et d’avoir laissé faire le massacre des Tutsi. Il partage l’idéologie des auteurs du génocide quand il dénonce « le joug féodal des Tutsi ».
Il est promu officier de la Légion d’honneur avec traitement le 11 mai 2009.
Le lieutenant-colonel Jacques Hogard doit être mis en examen pour génocide.
Source: La Nuit rwandaise
Jacques Hogard | La Nuit rwandaise
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