Les femmes détenues enceintes dispensées du costume pénal
Les femmes enceintes emprisonnées accouchent en maison d’arrêt et peuvent y élever leur enfant jusqu’à ce qu’ils aient quatre ans.1 A Paris, le quartier des nourrices est d’abord installé à la prison de Saint-Lazare et est transféré vers 1925 aux Prisons de Fresnes. Il n’est pas cellulaire, et comprend un dortoir, une cour avec une pelouse, un bac à sable. Des jouets sont prêtés aux enfants. « La pouponnière, c’est le paradis de la prison. Pour certains enfants du peuple, c’est un bonheur d’être à Fresnes, ils n’ont pas ce confort chez eux. La direction se charge d’ailleurs de leur donner l’impression d’une belle maison de campagne où ils se reposent avec leur maman. Il ne faut pas que la mère perde son autorité sur eux. Aussi les mères ne portent-elles pas l’uniforme classique des détenues ».2
Ajoutons, que pour les nourrissons qui accompagnent leur mère en détention, les layettes sont prévues avec le costume pénal de leur mère.3
En fait, les « conditions meilleures » faites aux mères par l’institution pénitentiaire de l’époque sont peut-être révélatrices de ce qu’elle respecte en la femme sa fonction maternelle uniquement ?
1 Droit réaffirmé par le règlement des prisons départementales de 1885.
2 M. CHOISY, L’amour en prison, 1930.
3 Arrêté sur la police des prisons départementales du 25 décembre 1819.
Philippe POISSON - 6 janvier 2006