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Le château de Joux est l'un des sites les plus visités de Franche-Comté. Lieu d'Histoire et de légende, il est également un site sauvage et magnifique, qui a su s'adapter au tourisme sans perdre son aspect de forteresse médiévale.
 

  • Joux dans l'histoire

Le site de Joux domine toute la région, ce qui explique qu'il ait très tôt été occupé. Une mention du château est d'ailleurs faite dès 1030.


Au Moyen-Age, ce château surveillait les principales routes commerciales reliant la Franche-Comté à la Suisse, à l'Italie et aux régions méditérannéennes. Il était occupé par les seigneurs de Joux, qui ont beaucoup aidé financièrement les communautés religieuses de la région.


Après la disparition de la famille de Joux au XVème siècle, le château eut essentiellement une fonction militaire. Durant la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, en 1668, il se rendit sans combat. Ce n'est toutefois qu'en 1678 que le château de Joux fut définitivement associé à la France. Il devint alors un lieu de garnison pour les unités les plus prestigieuses de l'Ancien Régime. Celles-ci avaient notamment pour fonction de surveiller les frontières.


Au XVIIIème siècle, le château fut également utilisé comme prison d'état. Il accueillait les victimes de la Révolution puis, sous Bonaparte, les prisonniers de guerre et les opposants politiques. Parmi les prisonniers les plus célèbres, on peut citer Mirabeau et Toussaint Louverture.


En 1814, la forteresse fut assiégée par les autrichiens pendant 21 jours. Ceux-ci saccagèrent les portes, les fenêtres, les armes, brûlèrent les archives... Ce n'était toutefois rien comparé à l'invasion du château par 24 000 suisses le 7 juillet 1815.


Les dernières utilisations militaires du château eurent lieu en 1871 (les garnisons installées à Joux protégèrent la retraite en Suisse de l'armée française, tuant plus de 1800 prussiens) puis en 1940. La château résista alors pendant 8 jours face à l'armée allemande.


Depuis 1854, le site est ouvert au tourisme et accueille plus de 70 000 visiteurs par an.

 

Personnages et prisonniers célèbres

 

Mirabeau

Honoré-Gabriel de Riqueti, comte de Mirabeau, né dans un château du Gâtinais, est à ranger au nombre des jeunes artistocrates désoeuvrés du XVIIIème siècle. Accumulant les dettes et poursuivant sans cesse de ses assiduités la gent féminine, il abandonna sa femme légitime et fit bientôt scandale dans sa contrée. Pour tenter de le ramener à la raison, son père (qui le qualifiait de "mâle monstrueux") le fit d'abord enfermer au château d'If. Mais le prisonnier parvint à séduire l'épouse du cantinier et à s'en faire une alliée. Le marquis de Mirabeau obtint contre son fils une nouvelle lettre de cachet et l'envoya refroidir ses ardeurs au château de Joux en 1775.

Toussaint Louverture

Né à Saint-Domingue en 1743, cet ancien esclave noir rallia à la France les bandes d'insurgés noirs après l'abolition de l'esclavage par la Convention en 1794. Il fut élevé au grade de général de division, puis de général en chef dirigeant cette colonie française. Après avoir publié une constitution coloniale en juillet 1801, il entra en conflit avec Bonaparte qui le fit incarcérer au château de Joux, où il arriva le 23 août 1802 avec son domestique, Mars Plaisir.

Il y mourut de pneumonie le 7 avril 1803 peu avant la proclamation de la première république noire (1er janvier 1804). Son corps fut inhumé dans un caveau de la chapelle castrale.

De nombreux Haïtiens viennent, chaque année, rendre un hommage émouvant au héros de leur indépendance et signent un livre d'or spécialement ouvert à leur intention.

Heinrich Von Kleist

Ecrivain allemand né à Francfort-sur-l'Oder en 1777, Heinrich von Kleist était venu à Paris en 1801 pour y étudier et faire connaître la philosophie kantienne. Soupçonné d'espionnage, il faillit alors être fusillé. En 1806, on l'arrêta à nouveau à Berlin pour ses sentiments anti-français. Après Iéna, il avait appelé ses compatriotes (symbolisés par la Germania) à une revanche sanglante : Précipitez-vous écrivait-il dans une ode inspirée par le romantisme et la haine, comme les vagues d'un océan sur ces Français. Vengez-vous, vengez-vous. Couvrez de leurs ossements les grandes routes et les sentiers. Livrez leur chair aux bêtes fauves, leurs entrailles aux poissons ou, de leurs cadavres amoncelés, faites une digue le long du Rhin ... Il demeura six mois au château de Joux avant d'être transféré à Chalons-sur-Marne sur ordre de Napoléon 1er. Il se suicida en 1811 avec sa maîtresse.

Le Marquis de Rivière

Charles-François de Riffardeau, marquis de Rivière, né à la Ferté-sur-Chiers (Ardennes) en 1763, fut arrêté en Vendée. Evadé des prisons de Nantes, il participa au complot Cadoudal-Pichegru et fut condamné à mort le 21 prairial an XII. Sur l'intervention de Joséphine et de Murat, sa peine fut commuée en quatre années de détention. A la Restauration, il devint lieutenant-général, pair de France et ambassadeur.

Le Marquis d'Andigné et le Comte Suzannet

Chefs chouans d'abord enfermés au Temple puis à Dijon, ils arrivèrent enchaînés au château de Joux en août 1801. Ils s'en évadèrent le 16 août 1802.

Le Général-Comte Pierre-Antoine Dupont de l'Etang

Né à Chabanais (Charente) en 1765, ce général s'illustra à Marengo et à Ulm. Après la capitulation de Bailén (Andalousie) en 1808, il s'enfuit mais fut arrêté à Toulon et incarcéré à Joux le 4 avril 1812. A la Restauration, il devint ministre de la guerre de Louis XVIII (1814).

Les Kina

Jean et Zamor Kina, père et fils, chefs de bandes noires qui luttèrent pour l'indépendance de Saint-Domingue et de la Martinique, connurent les prisons de Joux de 1802 à 1804 avant d'être incorporés, sur leur demande, dans un régiment de pionniers à Toulon.

Les généraux mulâtres André Rigaud et Martial Besse

Enfermés au château en mai 1803, ces deux généraux s'en évadèrent après quelques jours seulement de détention.

Le Cardinal Cavalchini

Lors de l'occupation de Rome par les troupes napoléoniennes, le 2 février 1808, Mgr Cavalchini, gouverneur de cette ville, refusa de se soumettre aux ordres du vainqueur. On le déporta à Fenestrelles puis à Joux, mais on l'autorisa peu après à résider à Pontarlier.

Moulin dit Michelot

Né le 7 janvier 1771 à Saint-Jean-des-Bois (Orne), ce chef de légion de l'armée chouanne, fut arrêté et emprisonné en 1804 pour sa sympathie supposée avec Pichegru.

Le Général Lajolais

Frédéric Lajolais, né à Wissembourg en 1765 fut aide-de-camp de Kellermann à Valmy, puis général dans les armées du Rhin et de la Moselle en 1794. Compromis dans l'affaire Cadoudal-Pichegru, il fut condamné à mort en même temps que le marquis de Rivière. Incarcéré quelques jours à Joux, il fut transféré au château d'If où il mourut le 28 septembre 1808.

Il faut encore citer le chanoine François Marlet, official de l'archevêque de Besançon (de 1668 à 1671), Frédéric-Melchior Barthol, ministre protestant et professeur de théologie au collège de Montbéliard (1685), plusieurs suspects pontissaliens en 1793, des prêtres réfractaires du Haut-Doubs en 1795, des chefs royalistes, des septembriseurs (de 1801 à 1803), des captifs de guerre autrichiens, hollandais, suédois, allemands et espagnols (dont plusieurs s'évadèrent dans la nuit du 26 au 27 avril 1812), le président, les conseillers et les membres du conseil de régence de la Poméranie suédoise, etc...

CHATEAU DE JOUX TOUSSAINT LOUVERTURE MIRABEAU ...

Quelle patrimonialisation pour une prison d'Etat du XVIIIème siècle

personnages et prisonniers célèbres - Château de Joux

Château de Joux : 25300 La Cluse-et-Mijoux Besancon

La Cluse et Mijoux-1955-Le Château de Joux- Porte Louis XIV
La Cluse et Mijoux-1955-Le Château de Joux- Porte Louis XIV

La Cluse et Mijoux-1955-Le Château de Joux- Porte Louis XIV

Tag(s) : #Prisons anciennes
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