De nos jours cette congrégation est le résultat d’une union entre « Les Sœurs de la Miséricorde » de Bordeaux et les « Sœurs de Marie Joseph » du Dorat qui, après un décret signé à Rome le 1er mars 1971, a été effective. Cette union était une réponse à l’appel du Concile Vatican II invitant les Instituts de même affinité spirituelle et apostolique à s’unir sous de nouvelles règles. Elle s’appuyait, de part et d’autre, sur une tradition plus que séculaire d’un même dévouement au service du prochain le plus marginalisé dans nos sociétés modernes.
En 1826, le noviciat des Sœurs des prisons avait été transféré rue Montauban et, finalement, étant donné la différence de mission entre les Sœurs de St Joseph et les Sœurs de la branche « prison », celles-ci sont autorisées à se séparer par une ordonnance du Cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, du 31 janvier 1841. Cette date est retenue comme celle de la fondation de la nouvelle congrégation : Les Sœurs de Marie-Joseph pour les prisons, avec Mère Saint Augustin comme fondatrice et Supérieure Générale. Celle-ci ne cessait d’appeler ses Sœurs à la totale confiance en Dieu, à l’humilité, à la simplicité et à la générosité au service des détenus sur qui elle porte un regard nouveau. « Souvenez-vous, leur disait-elle, que, sous l’écorce parfois rude des âmes, réside un tabernacle souvent bien souillé, mais auquel la grâce de Dieu peut toujours rendre sa beauté première. » Même si elle fut, à sa demandé déchargée de sa responsabilité en 1857 pour décéder deux ans plus tard, on peut penser que l’esprit qu’elle avait su mettre dans la congrégation perdurait lorsque les quatre fillettes arrivèrent. Ainsi nous retrouvons bien, dans la personnalité, dans les écrits, les traits que nous avons attribué à la Sœur du Bon Pasteur en vigueur dans la congrégation : la confiance en Dieu, l’humilité et la simplicité.
Mère Saint Augustin s’installe au Dorat dans la Haute-Vienne, le 20 avril 1841 et prend la devise « j’étais en prison et vous êtes venues à moi ». (Mt 25.36)
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les soeurs du Dorat en prière sur le site de Picheloup |
Les fondations se multiplient : 40 prisons de 1824 à 1876 auxquelles s’ajoutent, dès le début, des refuges pour libérées (8 du temps de Mère St Augustin), des sections correctionnelles pour mineures délinquantes (5) et des maisons d’éducation d’enfants sous différentes formes (27).Quelques communautés sont également présentes dans des séminaires ou des évêchés(10). La congrégation est en pleine expansion quand la séparation de l’ Église et de l’État lui porte un coup direct. La laïcisation des prisons commence vers 1880 pour se terminer en 1907. La congrégation quitte toutes les prisons sauf celle de « Paris-Saint Lazare » d’où est sorti en 1865 le Dépôt de la Préfecture de Police et plus tard Fresnes en 1927 puis La Roquette en 1932, enfin devenue « Fleury-Merogis » en 1973. Une communauté retournera à la prison centrale de Rennes en 1959. La séparation a entraîné des fondations en Angleterre, en Belgique et aux Pays-bas. A une époque plus récente, la congrégation a ouvert en France des centres d’hébergement pour libérées et femmes en difficulté.
http://www.soeursmariejosephetmisericorde.org/