Vers la fin du XIXe siècle, un accessoire particulier a été adjoint au costume pénal : le capuchon.
Celui-ci est tout d’abord l’instrument du régime de séparation. Il est ensuite utilisé dans le cadre du régime progressif. Le port ou non de ce capuchon dépend donc du stade où le détenu est arrivé dans sa peine et, parallèlement, de sa personnalité et de son comportement, qui, en fonction de ces données, accède à tel ou tel niveau de détention. Ce capuchon doit être baissé sur son visage, dès qu’il se trouve en un lieu où il est susceptible de rencontrer ou croiser d’autres détenus, concrètement aux heures de réception du travail, aux heures de distributions, ainsi qu’à chaque déplacement. Sont dispensés les détenus incarcérés pour contravention, les détenus politiques, les dettiers, les détenus du service général et les détenus du quartier de désencombrement.
L’utilisation du capuchon est justifiée par le souci d’éviter aux détenus de se « contaminer » entre eux. On pense alors que l’isolement parfait du détenu est le seul moyen de garantir son amendement. Lors de son instauration, tout un débat se déroule, afin d’apprécier l’impact exact de cet ustensile sur la peine. La question s’est posée notamment de savoir s’il ne constituait pas une aggravation de la peine, « une cellule dans la cellule » pour certains.
Après une intense réflexion, nous dit-on, et une sorte de sondage auprès des détenus, il apparaît que les prisonniers se soumettent sans réclamation au port du capuchon. Ce dernier est globalement considéré comme une bonne chose, perçu comme un réel progrès, un adoucissement de la peine. On croit rêver évidemment devant un tel déploiement de persuasion !
Ainsi le capuchon a pu être qualifié de « vêtement complètement essentiel du régime de séparation ». (Fiche pédagogique Philippe POISSON - 6 janvier 2006).