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Crédit photographique Philippe Poisson - Le passé carcéral de l' Abbaye de Fontevraud
Crédit photographique Philippe Poisson - Le passé carcéral de l' Abbaye de Fontevraud
Crédit photographique Philippe Poisson - Le passé carcéral de l' Abbaye de Fontevraud

Crédit photographique Philippe Poisson - Le passé carcéral de l' Abbaye de Fontevraud

La vie monastique prend fin à la Révolution. Récupérée par l’Etat français après la période révolutionnaire, l’Abbaye est reconvertie en prison centrale par un décret napoléonien de 1804. Elle est ainsi sauvée d’une disparition certaine.

La cité pénitentiaire de Fontevraud, prévue pour 1000 détenus, nécessite de vastes transformations pour pouvoir les accueillir. Elles sont conduites avec le souci de maintenir « les formes et l’ordonnance primitive, ainsi que la similitude dans le genre de construction et l’assemblage des matériaux ».

Une caserne (actuel bâtiment d’accueil) est aménagée dans la cour du dehors ; tous les bâtiments monastiques sont transformés en dortoirs, ateliers et espaces communs ; de nouveaux bâtiments sont construits (à l’emplacement actuel des jardins et au chevet de l’abbatiale par exemple) pour augmenter les surfaces d’occupation des lieux.

Travail et réclusion

Les premiers prisonniers, hommes, femmes et enfants, arrivent en 1814. La centrale de Fontevraud en a accueilli jusqu’à 2000, et elle est réputée la « plus dure de France après Clairvaux ». Les détenus y travaillent dans des ateliers de serrurerie, de tissanderie, de rempaillage de chaises, de taille de boutons de nacre…

Pour les prévenus de droit commun, comme pour les prisonniers politiques, les conditions de vie y sont particulièrement rudes, avec une mortalité d’un prisonnier sur sept. Au 20e siècle, Fontevraud a notamment accueilli entre ses murs des résistants, dont certains ont été fusillés.

La vie des prisonniers fait un écho sombre à la celle des moniales, ritualisée, rythmée par le travail, cernée par le silence et la réclusion. Ils ont laissé sur les murs gravures et graffitis pour exprimer leur désespoir, leur solitude, leur colère…

La vie pénitentiaire est aussi émaillée de tentatives d’évasion célèbres dont la presse a gardé la mémoire et qui ont fait une grande partie de la réputation de la prison de Fontevraud.

Début de la restauration

Paradoxalement, pendant ces années sombres, le site se restaure et se visite partiellement. Classée sur la première liste des monuments historiques par Prosper Mérimée en 1840, l’Abbaye de Fontevraud voit débuter dès la fin du 19e siècle de vastes campagnes de restauration, dont celle de l’église abbatiale sous la conduite de l’architecte Lucien Magne.

En 1963, la prison ferme ses portes et la restauration prend une ampleur jusqu’alors unique en Europe. L’ouverture totale au public a lieu en 1985.

Tag(s) : #Prisons anciennes
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