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C'est à la Renaissance que les princes s'approprient les corps des condamnés pour ramer sur leurs galères. Et c'est Louis XIV qui décide, alors que la marine à rame décline partout, de se constituer une flotte qui atteindra 40 vaisseaux. Le bagne est l'héritier de ces galères de l'Ancien Régime.

Le bagne vient des galères. C'est dans la Méditerranée du Quattrocento que le prince cher à Machiavel s'approprie le corps du condamné pour le contraindre à ramer sur les galères de son État. Contrairement à l'idée reçue, les galères du monde antique, comme celles de l'âge médiéval étaient manoeuvrées par des hommes libres, à la fois rameurs et combattants. A partir de la Renaissance, le galérien devint un forçat ou un esclave, et de plus en plus rarement un rameur volontaire ou « bonevoglie » (celui qui veut bien).

L'emploi des galères de guerre diminua [...]

Les 12 000 galériens du Roi-Soleil

Louis XIV a voulu faire de sa flotte la plus puissante de toute la Méditerranée. Les quarante galères du Roi-Soleil seront les bâtiments à tout faire de la guerre navale. A leur bord, des forçats, pour la plupart contrebandiers, protestants ou déserteurs de l'armée royale, dont la vie quotidienne est un enfer.

« ll n'y a point de puissance qui marque mieux la grandeur d'un prince que celle des galères*, et lui donne plus de réputation parmi les étrangers » , notait Colbert, en 1665. Le choix de la galère pour servir les ambitions hégémoniques du Roi-Soleil en Méditerranée peut surprendre. Dès le milieu du XVIIe siècle, les bâtiments de haut bord, comme les vaisseaux de ligne* à trois mâts, font la loi en Méditerranée, tandis que les galères, bâtiments légers, longs et de bas bord, ne peuvent plus prétendre l'emporter sur les navires de haut bord, qui ont accompli des progrès [...]

La vie tragique des galériens

" André Zysberg est expert en informatique, écrivain de qualité, piocheur de vieilles paperasses des XVIIème et XVIIIème siècles.

 

Archiviste des forçats, dont il connaît les dossiers mieux que quiconque, il est aussi - juste retour des choses - un forçat des archives. Dans la poussière des anciens registres, il a scruté les destinées individuelles de 60 000 galériens, dont 38 000 sous Louis XIV et 22 000 au temps de Louis XV. Zysberg peint ces hommes en un livre admirable. " Emmanuel Le Roy Ladurie, L'Express.

 

LES GALERIENS. Vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France, 1680-1748

André Zysberg

Poche

Paru le : 01/02/1991

Éditeur : Seuil

Collection : Points Histoire

 

André ZYSBERG s’intéresse aux galériens de cette période : brigands, filous et assassins, mais aussi voleurs de pain, vagabonds, bohémiens, contrebandiers de sel ou de tabac, paysans révoltés du Boulonnais, déserteurs et protestants du Midi... Galères et Galériens disparurent du paysage après 1748, au « profit » des ports militaires et arsenaux maritimes de Toulon, Brest ou Rochefort où furent créés des « bagnes à terre ». Les dépôts d’archives, les bibliothèques et les musées renferment assez de pièces pour restituer le tableau des galères de France au « Grand Siècle » [...] On connaissait mieux l’histoire des galères que celle des galériens... Combien étaient-ils ? D’où venaient-ils ? Qui les avait jugés et pour quels motifs ? Quelle fut leur destinée ? (  Les galériens : vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France 1680-1748, Points Seuil)

 

Les 12 000 galériens du Roi-Soleil
Tag(s) : #Bagnes portuaires et pontons - Galères
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