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"Le Var"  transport-écuries à hélice de type Ardèche, affecté au transport des déportés (1879)

"Le Var" transport-écuries à hélice de type Ardèche, affecté au transport des déportés (1879)

4ème convoi de déportés - "Le Var est au mouillage de la rade de Brest depuis la deuxième quinzaine de septembre 1872, sous les ordres du capitaine de frégate Lemosy, lorsque l'embarquement commence le 27 septembre. 254 Communards interné au fort de Quélern prennent place à bord. Le 29, le navire lève l'ancre en direction de l'île d'Aix, où il est au mouillage de la rade des Trousses le 1er octobre. Les déportés de l'arrondissement maritime de Rochefort son embarqués jusqu'au 9 octobre, à savoir 102 provenant du fort des Saumonards, 111 de la citadelle du château d'Oléron, et 113 de Saint-Martin-de-Ré, soit un total de 580 prisonniers, les femmes déportées qui auraient dû embarquer ne pouvant le faire. Trois décèderont en cours de route, un  d'entérocolite (inflammation de l'intestin grêle et du colon), le second d'asthénie pulmonaire, et le troisième de pleurésie.

L'équipage est composé du commandant Lemosy, nous l'avons vu, de l'officier en second, un lieutenant de vaisseau, d'un commissaire, un chirurgien-major, la major Rochard, d'un chirurgien et d'un aumônier, pour l'état-major. L'équipage est composé d'un premier-maître de manœuvre, un premier-maître mécanicien, un capitaine d'arme et 12 seconds-maîtres, 14 quartiers-maîtres, 138 matelots, 26 novices. On trouve aussi 12 hommes d'équipage classés "divers", ce qui nous donne un total de 213 officiers et marins. Le rapport du médecin-major Rochard donne le chiffre de 216.

Le navire embarque également des civils émigrant, au nombre de 107, dont 1 enfant de 10 ans, Eugène Leblon, fils de Henri, qui suit son père en déportation. Le Var prendra à son bord 1 sous-lieutenant, et 20 soldats de l'Infanterie de Marine de la garnison de Rochefort, 2 militaires isolés, 5 gendarmes qui rejoignent leur poste aux colonies. Le nombre de surveillants, qui aurait dû être réglementairement de 29, soit 1 pour 20 condamnés, ne sera en fait que de 20.  Le nombre total de passagers, civils et condamnés, est donc de 903.

Le Var quitte le mouillage de la rade des Trousses le 10 octobre 1872, pour la Nouvelle-Calédonie, en prenant la direction des côtes africaines. Il arrive à Gorée le 27 octobre, après 16 jours et 7 heures de mer. Au cours de l'escale qui dure trois jours, trois malades, membres de l'équipage, Le Mounier (21 ans, ouvrier chauffeur, atteint d'hypertrophie du cœur, avec insuffisance valvulaire), Gouasdoué (21 ans, timonier, atteint de tuberculose pulmonaire à un degré très avancé) et Collot (2ème maître de timonerie adonné aux habitudes alcooliques, a présenté un délire maniaque), sont débarqués pour raison de santé. Selon le rapport du médecin-major Rochard, il faut noter pendant l'escale de Dakar la blessure assez sérieuse du jeune Ménec, novice, qui fit une chute effrayante du panneau avant de la batterie haute dans la cale. Ce dernier présentait une vaste plaie contuse au cuir chevelu, avec décollement étendu des lambeaux. Cette vaste plaie était réunie en moins de 48 heures, et la cicatrisation complète, en moins d'une semaine. Ce rapport fait aussi état d'une naissance à bord.

Une fois son ravitaillement en vivres et charbon effectué, le Var appareille en direction de l'atlantique sud le 29 octobre à 16 heures. Le 16 novembre, on le retrouve au large des côtes du Brésil, un peu au nord du tropique du Capricorne. Depuis le passage de l'équateur, la situation devient grave car 124 détenus sont atteints du scorbut, plus un matelot et un surveillant militaire, épidémie qui a commencé 15 jours après avoir quitté le Brésil. De plus un déporté est décédé et quelques passagers souffrent de bronchite ou de diarrhées. Ces maux sont dû, selon le major Rochard au méphitisme de l'air et au manque de ventilation, les condamnés étant en effet au nombre de plus de 400 dans la batterie basse.

Le 24 novembre à 9h30, le Var mouille à proximité de l'îlot de Santa-Catarina, au Brésil, pour se ravitailler. Au cours de ces corvées d'approvisionnement, trois condamnés en profitent pour se faire la belle, profitant d'un moment d'inattention des surveillants, et se jetant à la mer (Il faut noter que dans son rapport du 10 janvier 1873, le commandant Lemosy signale que la surveillance faite par les gardiens et la garnison laisse toujours beaucoup à désirer). Deux seront capturés par les autorités brésiliennes et remis au commandant Lemosy. Quant au troisième, Lebeau, il ne sera pas repris et on pense qu'il est mort noyé lors de sa tentative d'évasion. Le 2 décembre, le navire quitte le Brésil et prend la direction du cap de Bonne Espérance. Pendant cette traversée, des cas d'entérocolite sont signalés. Il faut déplorer un mort, Antoine Royer, décédé le 6 janvier, puis un second succombant à une pleurésie. Depuis le départ de Santa-Catarina les sabords sont restés fermé à cause du temps, et le seront pendant 69 jours, jusqu'au détroit de Bass. La température dans les batteries ne dépasse guère 4 degrés, l'air y est humide et elles deviennent de véritables marécages. Il faut noter que le manque de végétaux frais commence à se faire réellement sentir et qu'en plus la viande n'est pas de très bonne qualité, de nombreux bœufs blessés ou malades ayant dû être abattus.

Le 1er février 1873, le Var passe le détroit de Bass et au large de la Tasmanie en évitant Melbourne, et on le retrouve le 4  au large de l'Australie, à l'est-nord-est de Sidney. Depuis l'île Tristan Da Cunha, il avait constamment navigué entre les 40ème et 50ème parallèles, le major notant son passage par 48°30' au sud des mers australes de l'Inde. Le 9 février 1873, le Var entre en rade de Nouméa. Il faut noter un nouveau déporté décédé au cours de ce voyage, en rade de Nouméa, mais on ne trouve aucune mention particulière de leur identité dans les registres de la déportation ou les différentes pièces du dossier du navire. Des 575 détenus restant sur le Var, 146 sont débarqués à la presqu'île de Ducos et 429 à l'île des Pins. Sur le nombre des passagers libres, quatre sont hospitalisés à l'arrivée à Nouméa. Ce sont les nommés Jounaux pour phtisie pulmonaire, Monfort pour diarrhées chroniques, Guéguéner  pour néphrite albuminaire, et Fricourt pour bronchite chronique.

Un des passagers du Var avait envoyé depuis Gorée un courrier à son ami Henri Messager, qui sera embarqué sur la Virginie. Ce document donne une idée assez précise de l'état d'esprit des passagers du Var concernant leur voyage. Il faut cependant noter que cette lettre concerne le début du voyage..."

Quatrième convoi, 10 octobre 1872 - 9 février 1873, par le Var, 122 jours au départ de l'île d'Aix.

 

Les convois de déportés vers la Nouvelle-Calédonie

www.bernard-guinard.com/arcticles%20divers/.../Convois_de_deportes.h...

Au départ, la déportation des forçats s'effectuait en Guyane. ... vaisseaux et frégates sont déclassés et transformés en transport de troupes ou en transport-écuries. ... Sixième convoi, 18 mai 1873 - 27 septembre 1873, par le Calvados, 132 ...

 

Dossier 7 - Bateau-cage pour le transport des bagnards ...

philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/2014/.../dossier-7-bateau-ca...

Il y a 1 jour - Dossier 7 - Bateau-cage pour le transport des bagnards - Actualisation 8 septembre 2014. Collection personnelle Philippe POISSON. La Loire ...

Tag(s) : #Bagnes coloniaux
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