Voici quarante-cinq ans, à l’automne 1969, naissait le mouvement Ordre nouveau (ON), auquel revient l’idée initiale d’élargir l’assise électorale de l’opposition nationaliste au gaullisme en promouvant la création du Front national (FN), qui se concrétisera le 5 novembre 1972. Véritable colonne vertébrale idéologique et militante d’un FN dont Jean-Marie Le Pen n’était initialement que le président coopté, ON suivait depuis le départ sa voie propre, celle du nationalisme-révolutionnaire.
Ordre nouveau a été le « fer de lance du néofascisme français » des années 1970. Placé sous l’égide de « grands anciens » qui s’étaient engagés en politique au sein des mouvements nationalistes d’avant 1940 ou du côté de la Révolution nationale, il s’était choisi un nom qui évoquait sans doute davantage pour ses membres le « message aux Français » prononcé par le Maréchal Pétain le 11 octobre 1940 que les personnalistes des années 1930.
Toutefois, ON fut un mouvement de jonction générationnelle entre cette vieille garde et une extrême droite de jeunes gens nés après 1945, arrivés à la conscience politique lors de la guerre d’Algérie et de la Guerre Froide et pour qui l’anticommunisme, couplé avec l’antigaullisme, était la raison principale de l’engagement.
- Lire cette étude de Joseph Beauregard, Nicolas Lebourg et Jonathan Preda
- Nota bene : sur Xavier Raufer (de son vrai nom Christian de Bougain), voir pages 20 et 35
Alors que s'est ouvert aujourd'hui à Lyon le 15ème congrès du Front national, signalons la parution de la première monographie dédiée à Ordre nouveau (ON), le principal mouvement néofasciste français, créé en 1969 et qui a fondé le FN en 1972.
Des sources inédites ont été mobilisées par l’Observatoire des radicalités politiques (ORAP) pour brosser l'histoire de cette organisation nationaliste-révolutionnaire dissoute en 1973 pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Préfacée par Jean-Yves Camus et signée Nicolas Lebourg, Jonathan Preda et Joseph Beauregard, l'étude est librement téléchargeable sur le site de la Fondation Jean-Jaurès.
Voir aussi :
* Le Mythe du complot fasciste chez les intellectuels communistes (1945-1950), par Jonathan Preda
* La théorie du complot et le sens de l’Histoire, par Nicolas Lebourg
* L’histoire de l’extrême droite en France. Du général Boulanger à Jean-Marie Le Pen [vidéo]