ŒIL EN EVEIL – REVUE CULTURELLE
Les belles feuilles d’automne
William R. Burnett : après un QUARTO, un DUO
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Les éditions Gallimard ont publié en mai 2019, dans la collection Quarto, cinq romans de William R. Burnett, maître américain, dès 1929, du roman des gangsters, rassemblés sous le titre Underworld. Je vous en ai parlé dans ma chronique de juin 2019. Il s’agissait d’une version dont la traduction a été révisée par Marie-Caroline Aubert, la patronne du domaine étranger de la « Série Noire ». Dirigé par Benoît Tadié, spécialiste du polar américain, l’ouvrage présentait également des extraits du Journal inédit de R. Burnett, le témoignage de son fils, une bibliographie et une filmographie, le tout enrichi de photos d’affiches et de couvertures de livres.
Cette année, en octobre dernier, le même éditeur a publié, dans la Série Noire, deux autres pépites de William R. Burnett, avec la traduction également révisée par Marie-Caroline Aubert : son premier polar et aussi son premier grand succès, Little Ceasar, paru pour la première fois en 1929 et son roman ultime, Good-Buy Chicago 1928, publié en 1981.
Dans Little Caesar l’action est décrite, et c’est une première, du point de vue des criminels. C’est la naissance du roman des gangsters. Good-Bye, Chicago 1928, publié en 1981 quelques mois avant la mort de l’auteur, signe, lui, la fin d’une époque de gloire du Milieu. Comme pour la collection Quarto, les préfaces inédites de ces deux romans sont signées par Benoît Tadié.
Rappelons que, mise à part ses 35 romans publiés de 1929 à 1982, William R. Burnett a été aussi un scénariste réputé d’Hollywood, avec une soixantaine de scénarios à son actif. Et même si aux Etats–Unis on ne semble retenir que le côté hollywoodien de son œuvre, c’est un tort, comme le souligne Benoit Tadié. Les nouvelles éditions de ses romans noirs en sont une preuve flagrante.
Yan Fleming : dans la famille Bond je demande le Père
Alors que le nouvel opus des aventures de James Bond sortira sous peu au cinéma et que vient de disparaitre son interprète de référence, Yan Fleming, le père du mondialement connu agent secret, éclipsé depuis toujours par son célèbre 007, sort enfin de l’ombre grâce à une biographie, Les vies secrètes du créateur de James Bond, écrite par Christian Destremau, publiée début novembre aux éditions Perrin.
Si les études sur Ian Fleming sont nombreuses aux États-Unis, elles sont rares en France. Celle de Jacques Layani publiée aux éditions Ecriture en 2008, s'intéressait surtout à son œuvre.
La biographie de Christian Destremau, fin connaisseur du monde britannique du siècle passé et auteur, entre autre de Churchill et la France, touche ici à l’intime de Fleming, pas toujours à son avantage, et permet de découvrir à quel point l’auteur a mis une grande part de lui et de sa vie bien mouvementée dans son mythique personnage.
Le biographe y dresse un portait intime, précis et documenté de cet aristocrate écossais, né dans une famille aisée, étudiant peu brillant à Eton et à l’Académie Royale Militaire à Sandhust, qui fait ses débuts dans l’écriture dans la rubrique nécrologique de l’Agence Reuters. Rapidement remarqué par sa manière d’écrire, il devient correspondant à Berlin, à Moscou, puis il se tourne brutalement vers la finance à Londres. C’est pendant la seconde guerre mondiale que Fleming rejoint les services de renseignements britanniques navals, sa source d’inspiration indéniable pour les futures aventures de 007.
Son patron lui sert de modèle pour le personnage de M et ses missions durant la guerre, tout comme la création de la CIA et la guerre froide, documenteront les futures intrigues de ses romans, écrits pour la plupart, dans les années 50. Le premier épisode de James Bond, Casino Royale date de 1953. Mais Christian Destremau nous apprend que Yan Fleming est aussi un playboy avéré, homme à femmes, séducteur cynique et sans scrupules, amateur de pornographie et de sadomasochisme. Fidèle uniquement aux Martini- Gin et aux 70 cigarettes quotidiennes, il savait pertinemment que son œuvre n’égalait pas celle des grands auteurs du polar. Son cœur lâche à 56 ans, en 1964. James Bond, lui, est eternel.
Lire Magasine Littéraire : un numéro hors série pour une reine hors concours
Déjà en 2010, l'année du 120ème anniversaire de la naissance d’Agatha Christie, Lire Magazine Littéraire avait publié un numéro exceptionnel intitulé Agatha Christie, femme fatale, comportant plus de 90 pages.
Cette année, son numéro hors série du mois d’octobre, lui rend à nouveau hommage en publiant Agatha Christie, les derniers secrets de la reine du crime.
On apprend encore et toujours mille et une anecdotes sur sa vie privée, ses époux, son enfance, son goût pour le piano et pour les écrivains français, la raison de sa prédilection pour le poison, sur ses personnages récurrents, ses passions, sa célèbre et mystérieuse disparition pendant 11 jours en 1926, ses différents pseudonymes d’écrivain (Mary Westmacott ou Ariande Oliver, cette dernière faisant aussi partie de ses personnages). On découvre les lieux qui ont inspiré son écriture et on pénètre dans sa bibliothèque idéale. Un hors-série à converser dans la notre
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En collaboration avec Philippe Poisson, Krystyna rédige régulièrement et officiellement une critique de littérature policière RUBRIQUE OEIL EN ÉVEIL sur le discret Culture et justice