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La descente aux enfers qui conduit l'officier juif de la prison de la Santé à l'île du Diable comporte une étape hautement symbolique et infamante : la cérémonie de l'École militaire.

Visuel : la dégradation d'Alfred Dreyfus, le 5 janvier 1895. Dessin dHenri Meyer en couverture du Petit Journal du 13 janvier 1895, légendé « Le traître ».

Le 5 janvier 1895, à l'aube, se déroule à Paris une cérémonie sacrificielle contre un officier juif reconnu coupable de haute trahison par un tribunal de guerre à la suite d'une conspiration orchestrée par l'état-major et le ministère de la Guerre. La République se prête au jeu de cette cérémonie militaire d'un autre âge - qui démontre tout le poids de l'armée sur les institutions de l'État et la société civile. Que Dreyfus soit coupable ou non, la « parade d'exécution » qu'il subit ce jour-là contredit l'humanisation progressive de la justice pénale en France. Elle témoigne de la survivance de pratiques d'Ancien Régime, à l'abri desquelles l'antisémitisme va trouver à s'exprimer. Responsable de la cérémonie de dégradation, le gouverneur militaire de Paris décide de lui donner l'ampleur nécessaire en réquisitionnant la grande cour de l'École militaire...

 

Tag(s) : #Revues Historiques
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