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Un manuscrit inédit, oublié depuis 75 ans révèle la vision pétainiste d'une femme sur la guerre. Cet ouvrage est le journal intime de Monique Guyot (1906-2001). Ce document inédit nous livre les réflexions et les jugements d'une femme âgée de 38 ans en 1944. Dans sept petits cahiers d'écolier,elle décrit les années difficiles de l'Occupation à la Libération de la France dans le Vercors et la région de Grenoble.

Profondément bouleversée par une Résistance qui l'inquiète et des Allemands qu'elle rejette, son journal devient un moyen pour exprimer ses peurs et ses espoirs. Monique Guyot écrit pour comprendre un monde qui lui échappe,crier ses frustrations, compenser l'impossible dialogue avec son frère résistant. Son journal, imprégné des idées pétainistes,est un autre regard sur l'Histoire. Philippe Laborie raconte l'histoire de ce manuscrit qu'il présente, met en lumière, éclaire avec d'autres éléments, compare à ce qu'ont écrit ses contemporains,et ce faisant,il fait oeuvre d'historien.

Monique Guyot née en 1906, a 38 ans quand elle écrit son journal, elle tient avec sa mère une pension d’enfants à Villard-de-Lans depuis 1934. Elle est célibataire, née à Voreppe d’une famille ayant des terres en Tunisie où vit encore sa sœur ainée Paulette dont le fils [...], filleul de Monique Guyot sera arrêté par la Gestapo en janvier 1944 (début du journal). Les frères de l’auteur sont tous deux engagés dans la guerre contre l’Allemagne : Robert l’aîné aux côtés du général Leclerc et Humbert le cadet comme agent de liaison entre les maquis proches de Grenoble. C’est d’ailleurs principalement pour ce frère que Monique Guyot écrit son journal pour lui « ouvrir les yeux » sur les véritables buts de la Résistance, elle pense que certains résistants veulent profiter de la situation en 1944 pour créer une guerre civile qui aboutirait à une Révolution sociale contre les valeurs défendues par le Maréchal et permettant selon elle aux idées judéo-bolcheviques de triompher, aux puissances étrangères de nous dominer. [...] Ce journal nous permet aussi de mieux comprendre l’influence considérable de la propagande de la radio et de la presse de cette époque. Véritable guerre par médias interposés, les idées de Monique Guyot sont bien imprégnées par ce qu’elle lit et écoute. Son journal révèle ses certitudes, ses doutes mais aussi les interprétations qu’elle a des faits, ainsi le pétainisme dont elle se revendique comprend des traits personnels (elle admire Henriot mais ne supporte pas la Collaboration, elle déteste la Résistance mais souhaite que les Allemands s’en aillent), et des traits communs (elle admire Pétain comme le seul chef légitime défenseur des vraies valeurs face à la menace des Francs-maçons, communistes et juifs). À travers l’étude de ses écrits on perçoit la pénétration des idées et leur évolution dans le temps grâce à l’étude des corrections postérieures que l’auteure a pu faire dans les années 1980 (ce qu’elle a rajouté et ce qu’elle a barré) Ses idées n’ont que peu varié à la fin de la guerre comme le prouve le courrier placé à la fin de l’ouvrage où elle rappelle sa fidélité au Maréchal et son dégoût pour les orientations du RPF qu’elle quittera rapidement. Finalement elle consacrera le reste de sa vie à s’occuper de son fils et de ses petitsenfants à St Ismier abandonnant les cahiers de son journal dans une armoire à linge puis à un historien qui les enfermera pour 30 ans dans une boîte avant qu’ils ne réapparaissent à nouveau comme si une page de l’histoire ne s’était pas encore totalement tournée. Une mémoire interdite, une mémoire vive qui aujourd’hui fait partie de l’Histoire. [http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2021/03/journal-d-unepetainiste.html]

 
(Compilateur)
 
(Préfacier)

 

  • Date de parution
     
    29/10/2020
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  • Editeur
     
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  • Collection
     
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Tag(s) : #Femmes dans les guerres, #Femmes dans la société, #Guerre 1939 -1945 - Vichy
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