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Au lieu de démanteler les lieux de trafic de crack dans la capitale, ce qui ne fait que les déplacer, certains préconisent l’enfermement pur et simple des consommateurs : cela reviendrait à les priver de droits et à les soumettre au pouvoir discrétionnaire des pouvoirs publics.

Pour lutter contre la consommation et la vente de crack dans le Nord-Est de Paris, les pouvoirs publics ont démantelé le camp de fortune créé par les consommateurs à côté du jardin d’Éole, à la frontière des 18e et 19e arrondissements. Le 24 septembre, les consommateurs ont été envoyés au nord du 19e arrondissement, dans une zone à la frontière entre Paris, Pantin et Aubervilliers. Répétant la stratégie employée depuis trente ans, cette mesure n’a eu pour effet que de déplacer les lieux de consommation et d’aviver les tensions entre les habitants et les consommateurs au sein de l’espace public. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, une nouvelle évacuation est envisagée. Pour mettre fin à ce cycle délétère, des responsables politiques – de droite comme de gauche – ont proposé une solution radicale : hospitaliser sous contrainte les toxicomanes dans des centres de désintoxication fermés afin de les sevrer. Un tel choix participerait d’une logique ancienne d’enfermement des populations marginales – prostitués, personnes sans-domicile fixe, consommateurs de drogue ou mendiants – en vue de pacifier l’espace public. Or, ces politiques de privation de liberté reposent sur un traitement inégalitaire de ces groupes, appréhendé comme des étrangers dont les droits et libertés sont soumis au pouvoir discrétionnaire des autorités publiques...

 

Tag(s) : #Justice - Peine de mort - Expertises, #Société - Travailleurs sociaux
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