Être femme, en Afghanistan, est impossible. L’histoire du pays les a longtemps tenues sous la tutelle des hommes. Un proverbe pachtoune n’affirme-t-il pas que « “La place de la femme est dans la maison ou dans sa tombe” ?
Au cours des soixante dernières années, leurs droits ont fluctué selon la nature des régimes au pouvoir. Le roi Mohamed Zaher Shah, dans les années 60, puis la présence soviétique leur ont permis de s’émanciper de la tutelle masculine, de se libérer du voile, d’accéder aux études. Avec la prise de pouvoir par les Talibans, en 1996, le retour de bâton est violent : elles sont interdites de tout, ou presque. Depuis l’intervention des forces occidentales, il y a vingt ans, elles sont nombreuses à avoir pris, ou repris, une place dans la société. Aujourd’hui, le nouveau pouvoir taliban, 100% masculin, referme violemment portes, fenêtres et volets. Toutes celles qui avaient, depuis vingt ans, pu étudier, choisir leur métier, exercer des responsabilités, gagner leur autonomie sont priées de rentrer à la maison. Et de se taire. Leurs droits, leur liberté d’aller et venir, leur vie même, parfois, sont menacés. Ces femmes – parlementaires, juges, journalistes, médecins, étudiantes, responsables d’ONG, commerçantes, écrivaines, artistes, activistes, militantes – ne sont certes pas la majorité des Afghanes. Elles vivent en ville et ont bénéficié du départ des talibans, écartés du pouvoir en 2001 suite aux attentats du 11 septembre. Elles s’appellent Amina, Shabnam, Crystal, Fahim, Najiba. Ce ne sont pas toujours leurs « vrais » prénoms – certaines n’acceptent de parler aux journalistes que de façon anonyme. Mais c’est leur histoire que nous allons vous raconter aujourd’hui. Leurs combats, leur peur, leur courage.
Tous les témoignages qui vous allez entendre ont été recueillis entre le 15 aout, jour de la chute de Kaboul, et aujourd’hui, alors qu’il apparaît de plus en plus clairement que les talibans n’ont guère changé depuis vingt ans, qu’ils sont toujours ces hommes qui, au fond, ont terriblement peur des femmes. Tellement peur qu’ils veulent les soustraire à leurs regards.
Un récit documentaire d'Odile Conseil - Reportages d'Odile Conseil et Anaëlle Verzaux
Invitée :
Ghaza Golshiri, journaliste au Monde et correspondante à Kaboul en août 2021. Ses articles sont à lire ici
Ce soir dès 20h, écoutez ou venez assister à un événement exceptionnel diffusé en direct depuis le studio 104 de la Maison de la radio et de la musique réunissant sur un même plateau des artistes interprètes afghanes et françaises dans un dialogue solidaire et musical. Réservation maison de la radio et de la musique.fr
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L'avenir noir des femmes afghanes
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