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L’évolution des pratiques professionnelles des surveillants pénitentiaires en France de 1945 à 1980 par Jean-Lucien Sanchez

De 1945 à 1980, les pratiques professionnelles des surveillants connaissent en France de profondes mutations. Cette évolution prend place dans le cadre plus global d’une réforme pénitentiaire ambitieuse mise en place au sortir du Deuxième Conflit mondial par le directeur de l’administration pénitentiaire, Paul Amor. D’une fonction de « gardiennage », cantonné à une stricte application du respect de la discipline et à la prévention des évasions, le métier de surveillant se complexifie et tend de plus en plus à s’humaniser dans les relations qu’il entretient avec les détenus, notamment grâce à une législation qui fait montre peu à peu d’une plus grande ouverture. La nouvelle mission impartie à l’administration pénitentiaire vise effectivement à partir de 1946 à « amender et à favoriser le reclassement social des détenus » et le rôle assigné aux surveillants évolue sensiblement pour pouvoir accompagner cet objectif. Si la politique de formation demeure le pivot de cette volonté, l’amélioration progressive de la situation économique, sociale et statutaire des personnels entre également en ligne de compte pour saisir ce changement. Pour faire évoluer les mentalités et les pratiques de son personnel, l’administration pénitentiaire va effectivement améliorer concurremment les conditions d’exercice d’une profession particulièrement éprouvante. Comprendre l’évolution des pratiques professionnelles des surveillants impose ainsi d’analyser les différents facteurs et leviers d’action qui composent la politique de gestion de son personnel mise en place par l’administration pénitentiaire durant près de 35 ans : évolution statutaire, améliorations économique et sociale, évolution des politiques pénales et pénitentiaires, renforcement des règles de sécurité en détention, etc. L’objet de cette mise en perspective historique, qui s’appuie sur les Rapports généraux annuels de la Direction de l’administration pénitentiaire et sur le Code pénitentiaire, est de permettre ainsi d’observer le processus qui a conduit durant plus de trois décennies les surveillants à évoluer d’une fonction relativement peu élaborée à celle, selon l’expression d’un ministre de la Justice, de « moniteur » et « d’éducateur ».

Tag(s) : #Justice - Peine de mort - Expertises, #Prisons actuelles - Évasions, #Prisons anciennes
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