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Nouveau portrait du jour Claire Connan

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Claire Connan

Claire Connan est née en 1960 à Cherbourg. 

Depuis plus de trente ans, elle vit à Paimpol. 

Professeur des écoles à la retraite, elle partage son temps entre petits-enfants, danse et… écriture. 

Auteure d’une saga familiale empreinte de légendaire breton et adaptatrice de contes, elle signe ici son premier roman policier.

Bienvenue Claire sur la page des aficionados du crime de Culture et justice

 

 

Pour cet interview, Claire Connan s’est prêtée de bonne grâce aux questions de Romuald Despléaux, journaliste à “l’Argoat Républicain” :

Claire, présentez-vous. Parlez-nous de votre enfance.

Je suis née en 1960, dans un village près de Cherbourg : Martinvast. J’y suis restée jusqu’à mes dix ans. Mes parents étaient enseignants dans ce village et nous habitions le logement de fonction de l’école. Je suis l’aînée d’une famille de 4 enfants. Mes parents étaient enseignants dans ce village et nous habitions le logement de l’école. Quand mon père est devenu Inspecteur Primaire nous avons commencé à déménager tous les ans ou tous les deux ans.

Quelles sont vos origines ?

Je suis Espagnole par mon père, Normande par ma mère et Bretonne par alliance. Mon père est d’origine espagnole mais il est né en France à Enveitg près de Perpignan. Mes grands-parents ont émigré en France avant la guerre d’Espagne et Franco. Un des personnages de mes romans est Espagnol : Rose. Elle est à la recherche de son père réfugié espagnol. Ma mère est normande (Cherbourg). Un de mes personnages est originaire de Cherbourg : Caroline. Mon époux est Paimpolais d’origine.

Où vivez-vous ?

Depuis plus de trente ans, nous habitons Paimpol, j’adore cette région aux multiples visages.

Parlez-nous de votre parcours professionnel.

J’ai passé l’école normale l’année de ma seconde dans la Manche. Nous habitions Avranches à cette époque. C’était la dernière année où il était possible de passer le concours avant le Bac. On ne rentrait pas dans une école normale comme avant. Je suis allée au lycée, j’avais une sorte de bourse, l’aubaine quand on est adolescent, et après mon bac j’ai intégré l’école normale de St Brieuc (Nous étions arrivés à Lamballe….) J’ai obtenu une dérogation car j’aurais dû retourner dans la Manche, le département où j’avais obtenu le concours. A la fin des deux années d’école normale j’ai rencontré mon mari. Beaucoup de couples d’enseignants se formaient pendant ces années-là. J’ai gardé beaucoup d’amis de cette période.

Après ces deux années j’ai été contrainte de retourner dans la Manche pour prendre mon premier poste. Mes parents ont déménagé près de Cherbourg pour me suivre. Mon mari a été nommé à Bourseul près de Plancoët et nous avons fait la navette en voiture pour nous voir deux fois par semaine. Epuisant et dangereux pour la route ! L’année suivante, il a demandé à effectuer son service militaire dans la marine nationale à Cherbourg pour être plus près de moi. Enfin j’ai eu mon changement et nous avons été nommés tous les deux dans une petite école de campagne à Gausson près de Loudéac. Le maire était ravi d’accueillir un jeune couple. C’était d’après lui un gage de stabilité. Nous y sommes restés 4 ans. Mais la mer nous manquait, nous avons demandé un poste dans la région de Paimpol. J’ai été nommée à Plouézec, puis à Plounez (là où j’habite, Plounez fait partie de Paimpol) et enfin à Plourivo où je suis restée jusqu’à ma retraite.

Votre parcours littéraire en deux mots ?

Mon parcours littéraire est assez “éclectique”, de la saga familiale au polar en passant par le livre jeunesse ou de contes… Je ne sais pas si je me cherche ou si j’adore les défis. Ce qui est certain c’est que je veux prendre du plaisir en écrivant, ne pas écrire pour écrire, essayer et apprendre, toujours.

Quel est votre premier roman ?

« Graine d’écume, la malédiction de saint Budoc » paru aux éditions « le Faucon d’or » en février 2017 est mon premier roman, début d’une saga qui comporte trois volets. Le second « Graine d’écume, les murmures du Mélus » est paru début 2018, et “Graine d’écume, les chimères du Trieux” en décembre 2019. Ce troisième tome est écrit à la première personne, j’y donne la parole aux trois femmes les plus importantes de mon histoire. « Graine d’écume », c’est au commencement le drame d’une famille de pêcheurs de Loguivy de la mer, sur fond de légendes et hagiographie bretonnes. Avec une pointe de fantastique…(ce genre m’attire énormément, je l’avoue…)

Qu’est-ce qui vous pousse à écrire ?

C’est une sorte d’urgence, un pied de nez, un défi au temps qui passe, un besoin d’exprimer tout ce que je ressens en dedans, de marquer sur le sable mouillé une empreinte de mon passage. J’écrivais adolescente mais la reprise est récente. Sans doute la perspective de la retraite ? Ou la découverte d’un de mes cahiers, le rouge que je croyais perdu comme les autres lors de mes nombreux déménagements ? Graine d’écume était en sommeil et ne demandait qu’à germer. De nouvelle (premier chapitre), il est devenu roman. Il a suffi que mon mari me pousse à l’envoyer à des éditeurs. Les éditions le Faucon d’or l’ont accepté. Je remercie l’éditrice de m’avoir mis le pied à à l’étrier. Oui, je suis aussi cavalière, ou je l’étais, mais ça c’est une autre histoire, quoique… Mon mari regrette peut-être à présent de m’avoir poussée à envoyer ce manuscrit, car c’est une passion chronophage. En ce qui me concerne, je ne regrette rien. J’ai élargi mon champ de vision. Je rencontre des gens que je n’aurais pas rencontrés, je vis des moments que je n’aurais jamais imaginés, je fais des choses que je ne me croyais pas capable de faire, comme parler à la radio par exemple, vaincre ma timidité et ma réserve pendant les séances de dédicaces aussi….

Construisez-vous vos romans ou bien écrivez-vous sans fil conducteur ?

Pour la trilogie Graine d’écume, j’avais mes trois tomes bien en tête en commençant. Je sais où je vais mais pas forcément par quel chemin. Ce sont les personnages qui bien souvent m’emmènent, quelquefois malgré moi. Ils sont bien vivants. Une fois que j’ai mon fil conducteur, je remplis des brouillons de mots, de phrases, d’idées… Tout ce qui me vient à l’esprit. J’appelle ça “Le Déballage". Comme à mes débuts dans l’enseignement dans les années 90. C’est moins pratiqué aujourd’hui, c’est dommage. me rends quasiment sur tous les lieux dont je parle. Je prends des notes, des photos. Ensuite je fais des recherches sur l’histoire des lieux, les légendes… Sur Internet (Gallica, …), dans des livres, nous avons une grande bibliothèque bien remplie de livres sur la Bretagne. C’est rare quand je ne trouve pas l’information. Puis je tape sur l’ordinateur, pour le premier jet. Pratique pour supprimer, changer de place… Et après, relecture, relecture, relecture… J’imprime pour relire d’une autre façon. Je lis à voix haute : la résonance des mots est très importante pour moi. Je fais relire à mon mari, à mes enfants, à mes amis… La maison d’édition fait aussi une relecture attentive ensuite. On a beau relire, on ne voit pas tout, on est trop impliqué dans l’histoire quand on écrit

Parlez-nous maintenant de votre dernier roman “Le corbeau des lavoirs”.

J’avais envie de me frotter au genre “polar”. Ce sera un polar, “à ma façon”. C’était un défi. J’adore les défis (je l’ai déjà dit)… Je me suis donc lancée, avec un peu d’appréhension. Je ne suis pas ancien gendarme, ni fille de gendarme (C’est une question qu’on me pose souvent en dédicaces.). Mon héroïne, Muriel, est une femme, une enquêtrice atypique au passé tourmenté. Elle aussi défend les droits des femmes, comme les femmes de “Graine d’écume”. J’ai situé mon roman dans les années 78. A cette époque-là, les femmes avaient du mal à se trouver une place dans cet univers très masculin de la gendarmerie. Muriel se contente donc, en apparence, d’un rôle administratif, mais mène son enquête en parallèle, à sa façon…

Le résumé :

Pontrieux, 1978

Un notable est retrouvé mort pendant le pardon de Notre-Dame-des-Fontaines, alors que la célèbre Cité des lavoirs est une fois de plus confrontée à de terribles inondations.

Après dix-sept ans d’absence, Muriel – une battante meurtrie par la vie – est de retour pour un remplacement administratif à la gendarmerie. Elle n’est pas gendarme, enfin… pas encore. Elle va néanmoins mener son enquête en parallèle de celle de la Brigade, et découvrir que d’autres décès suspects ont déjà endeuillé ce pardon.

Vont alors remonter à la surface d’effroyables secrets enfouis depuis la période trouble de la fin de la guerre…

Pourquoi Pontrieux ?

J’aime beaucoup Pontrieux, petite cité de caractère qui mérite d’être mieux connue, son histoire (son ancienne cartonnerie en particulier), ses cinquante lavoirs en enfilade, son port, ses berges propices à la promenade, sa petite gare (On peut prendre la micheline et l’été le train à vapeur de Paimpol à Guingamp)… Mon beau-père, Bertrand Connan tenait un café-forge, le “Café Connan” à Quemper-guézennec (qui touche Pontrieux). Je lui envoie un clin d’oeil affectueux dans mon roman. Nous avons passé de bons moments dans les allées de boules à l’arrière du café ! Bertrand rendait également de menus services aux Quempérois.

Comment avez-vous choisi votre maison d’édition ?

J’avais le choix entre deux maisons d’édition, dont les contrats me sont parvenus le même jour, par le plus grand des hasards… J’ai choisi les éditions du Palémon qui correspondaient davantage à ma sensibilité et qui proposaient également un autre genre littéraire que le polar (contes, légendes, jeunesse…). J’ai pensé à la suite de mon parcours. J’ai été touchée par la grande humanité, la gentillesse, l’écoute et le professionnalisme des éditions du Palémon (basés à Quimper). Ils m’ont fait confiance et j’espère ne pas les décevoir. Je remercie tout particulièrement Delphine, directrice avec Jean Failler des éditions du Palémon. Mon roman vient d’être réimprimé, alors je suis vraiment heureuse. Je suis enchantée par les retours des lecteurs. Je suis sur mon petit nuage, je souhaite ne pas en descendre.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Je suis en train d’écrire une nouvelle enquête de Muriel. Sans en dévoiler trop, elle se déroulera à La Roche-Derrien, également petite cité de caractère. Je reste dans la même région pour l’instant. J’ai également écrit un roman jeunesse qui mêle conte et fantastique. Il est entre les mains de l’illustratrice et d’une personne qui me fera la mise en page. Je l’éditerai moi-même (à moins qu’une maison d’édition se manifeste entre temps…). Un grand livre de Contes et légendes de l’hiver (pays du froid) paraîtra normalement en 2022 aux éditions Le Héron d’argent. Il est également entre les mains de l’illustratrice. J’ai encore d’autres projets, mais il est encore trop tôt d’en parler.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Oui… mes deux petits-enfants Charlie et Pio sont nés en 2020 et 2021. Je suis doublement grand-mère et c’est non seulement ma plus grande joie mais aussi ma plus grande fierté !

Merci Claire Connan d’avoir répondu à mes questions.

Merci à vous monsieur Despléaux et peut-être à bientôt dans un de mes romans ?

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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