Portrait du jour : Michel Lataste sort de l'ombre "Les oubliées de Cadillac"

Nouveau portrait du jour Michel Lataste

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Michel Lataste

Michel Lataste est né à Bordeaux et réside à Créon dans l'Entre-deux-mers. Passionné d'histoire et nostalgique de la France du début du 20ème siècle, il s'est lancé pour défi de mêler habilement histoires vécues ou racontées, à son imagination débordante. Cet inconditionnel de Marcel Pagnol n'en demeure pas moins ancré à ses racines girondines, qui de ses collines au Bassin d'Arcachon le bercent depuis l'enfance.

Bienvenue Michel sur le très prisé et discret  Culture et justice

1. Bonjour Michel. Pouvez-vous nous parler de votre adolescence. Dans quel milieu sociologique avez-vous évolué ?

Bonjour Philippe, issu de parents du milieu ouvriers je peux dire que j'ai eu une enfance heureuse, je n'ai jamais vu mes parents, aujourd'hui disparus, se disputer et je n'ai jamais manqué de rien. L'adolescence fut pour moi la plus belle des découvertes. Je crois que j'ai été comblé, le travail, la santé, les copains, les fiestas et surtout… mes amours, même celles d'un jour, qui m'ont laissé un goût de miel. Vivant proche du Bassin d'Arcachon... j'ai été privilégié, en clair, j'ai été très heureux et je le suis toujours car la vie est belle... et avec humour, je rajouterai : de son vivant.

2. Paysagiste de formation, vous êtes dit-on un passionné de châteaux, de botanique, d’histoire et de littérature. Voulez-vous nous en dire plus ?

Tout d'abord, c'est la faune et la flore qui m'ont passionnés, car j'ai vite compris que nous avions la chance d'être sur une planète qui nous offre l'essentiel : la Vie. Par la suite, peu de chances que mes parents me paient des études universitaires. Pourtant j'aurai bien aimé devenir biologiste, qui perché sur la canopée de la forêt Amazonienne, étudie les espèces endémiques de cette région... Ce ne fut pas le cas, pas d'alternative possible, ou col blanc, ou col bleu, j'allais donc devenir menuisier, un bien noble métier néanmoins. Donc, ne soyez pas déçu, je n'ai pas de Palmes Académiques à vous offrir. Souvent, la plupart des « hommes » cherchent la gloriole pour laisser une trace de leur passage. (se référer à Imhotep de l'Égypte antique qui fit graver, de son vivant, tous ses titres et ils furent nombreux... le Panthéon n'existait pas... ni la Marseillaise, car il en aurait fait état) La passion de la botanique, me conduisit au métier de Paysagiste, et donc aux châteaux et aux maisons nobles pour lesquels j'ai œuvré pendant 40 ans et encore un peu à ce jour. Les pierres referment souvent des secrets, parfois d’alcôves et des trésors mais surtout des histoires sur lesquelles veillent les fantômes des lieux. La littérature viendra plus tardivement, Marcel Pagnol fut le premier qui me fit comprendre la force des mots, ou « la force du destin ».

3. Venons-en à votre livre Les oubliées de Cadillac : Pouvez-vous nous décrire le processus qui vous a amené à vous intéresser à la condition carcérale et spécifiquement à l’incarcération de ces femmes au château de Cadillac ?

J'avais vaguement entendu parlé d'une maison de préservation pour jeunes filles à Cadillac en Gironde. Une de mes clientes, il y a fort longtemps, m'avait conté qu'une de ses amies y avait été internée dans des conditions effroyables, j'en avais donc déduit qu'elle avait été internée à l'hôpital psychiatrique de Cadillac. Puis, un jour, lors d'une visite dans cette bastide, je découvre qu'un certain Jean-Joseph Lataste, un parent sûrement éloigné, aumônier de la prison du château de Cadillac est considéré comme un bienfaiteur, il sera même béatifié par Benoit XVI en 2012. Une prison dans le château ? Cela avait piqué ma curiosité... Lataste, bienfaiteur, prison... ? une visite s'imposait. Les recherches commencèrent, je questionnais les personnes âgées sans succès, je fouillais dans les archives pénitentiaires, enquêtes personnelles, allant même jusqu'à retrouver une archiviste, plus je progressais, plus je me sentais investi d'une mission. Faire revivre celles que je nomme « Les oubliées de Cadillac » Par contre, je m'étonne, et malgré toutes mes recherches qu'elles soient paroissiales ou pénitentiaires, de n'avoir trouvé aucune trace d'enfants morts dans le château, je pense et je suis persuadé que le sous-sol de ce château referme des horreurs que l'État n'aimerait pas dévoiler. Une auteure Irlandaise, Catherine Corless, grâce à sa ténacité, a permis de découvrir dans un premier temps 792 corps d'enfants dans un foyer pour filles mères, puis un total de 9000 sur la totalité des foyers en Irlande. Qui serait en mesure de m'aider.. ?

4. Avez-vous d’autres projets littéraires dans les cartons Michel ???

Oui, bien sûr, déjà pour le mois de janvier je vais rééditer mon tout premier roman. Puis, s'en suivra, un roman policier, basé sur une histoire vraie qui se déroule à côté de Sarlat la Canéda. J'ai également écrit un scénario pour une pièce de théâtre qui se déroule pendant la guerre, une belle histoire comme on les aime. Ce scénario est entre les mains d'un metteur en scène. Également une histoire vraie, émouvante. Deux représentations prévue au mois de Mai 2022, à Créon.

Merci Michel pour cet entretien

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.