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Réactualisation portrait du jour de David Clair du 25 décembre 2018.
Conformément à la politique éditoriale élaborée le 21 octobre 2020, nous republions les portraits du jour criminocorpus sur la page Culture et justice
David Clair est né en 1969 à Saint-Quentin. Diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, il est également titulaire d'un DEA d'Histoire de la Sorbonne. Il vit à Paris.
Bienvenue David sur la page Culture et justice.
Ma relation à la littérature
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J’aime toutes les formes de littérature, mais j’ai une prédilection pour le récit, c’est-à-dire lorsque le style s’empare de la réalité et lui donne une dimension qu’elle ne semble pas avoir a priori. Je crois que le style et la littérature peuvent rendre intéressante n’importe quelle histoire vécue. Le monde matérialiste dans lequel nous évoluons a un grand besoin de sens et d’esprit. La littérature, et en particulier le récit, peuvent aider à les trouver. C’est sans doute pour cela que ce genre est actuellement à la mode.
Parmi mes thèmes préférés, j’apprécie surtout les histoires qui parlent des êtres humains confrontés aux épreuves, comment ils les vivent, les surmontent, comment celles-ci les transforment. J’aime lorsque la petite histoire s’insère dans la grande, « l’histoire avec sa grande hache ». De ce point de vue, on ne s’étonnera pas que les guerres, malheureusement, soient autant productrices de bonne littérature. Cendrars, Elie Wiesel sont par exemple des écrivains que j’apprécie.
Ma formation
Je suis historien de formation. J’ai étudié cette discipline à la Sorbonne à la fin des années quatre-vingt, jusqu’au 3ème cycle. L’histoire a beaucoup façonné ma perception du monde. J’ai aussi étudié à Sciences po Paris, où j’enseigne également depuis cinq ans les questions sociales en marge de mon activité professionnelle, et à l’École nationale supérieure de sécurité sociale.
Mon parcours professionnel
Mon parcours professionnel m’a conduit vers des fonctions de dirigeant d’organismes de Sécurité sociale. Au-delà d’une organisation chargée de la redistribution, la Sécurité sociale, c’est d’abord des valeurs : la solidarité, la protection. C’est très puissant. On ne s’en rend pas toujours compte.
L’Oublié de Dora
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L’Oublié de Dora, c’est le récit de la vie de Bernard Lacroix, mon grand-oncle, déporté en Allemagne en 1943 dans les camps de Buchenwald, Peenemünde et Dora, pour avoir tenté d’échapper au Service du travail obligatoire. Dora était un camp de travaux forcés installé par les Allemands sous le massif montagneux du Harz, en Thuringe. C’est là que les nazis fabriquaient les fusées V2, dont ils pensaient qu’elles les aideraient finalement à gagner la guerre. Les prisonniers étaient réduits à l’état d’esclavage.
Emmanuel Carrère dit que pour écrire un livre, il faut avoir un « intérêt pour agir ». Je partage totalement ce point de vue. En l’occurrence, pour L’Oublié de Dora, cet intérêt pour agir était bien là. Lorsque j’étais enfant, dans les années soixante-dix, mon père m’avait parlé de ce grand-oncle, disparu en Allemagne pendant la guerre. Pendant des années, je n’y ai plus pensé. Mais en 2015, à la faveur d’un travail généalogique, je me suis davantage intéressé à ce grand-oncle. J’ai cherché – et trouvé – un nombre très important de documents qui m’ont permis de reconstituer son parcours, jusqu’à sa disparition en avril 1945 pendant les Marches de la mort qui ont marqué la fin de la libération des camps. Surtout, je me suis rendu en Allemagne pour visiter tous les lieux par lesquels Bernard Lacroix était passé. A mon retour, j’ai ressenti comme une sorte de responsabilité d’écrire son histoire. Au-delà de la seule histoire de Bernard, L’Oublié de Dora raconte également l’histoire d’une famille sur quatre générations. Elle parle de son père, Adrien, héros ordinaire de la Grande guerre, mais aussi des générations suivantes, qui n’ont jamais réellement réussi à faire le deuil de cette disparition.
L’Oublié de Dora est écrit comme une enquête policière. Le narrateur, d’indice en indice, remonte le temps et fait ressurgir du passé des événements tragiques qui sans cela auraient été totalement oubliés. Par ailleurs, cette quête n’est pas sans impact sur sa propre vie à lui. L'histoire est également une réflexion sur la construction des destins, la transmission de la mémoire, le deuil impossible des personnes disparues et le difficile travail de réparation après la barbarie nazie.
Dora après Dora
En tout, 9000 Français sont passés par le camp de Dora. Beaucoup y sont morts. Après la Seconde Guerre mondiale, les survivants se sont rassemblés en associations pour entretenir le souvenir. Ces associations sont encore très actives aujourd’hui. Je suis en rapport avec elles.
Aujourd’hui, le Centre d’Histoire et de Mémoire de la Coupole, à côté de Saint-Omer, a entrepris la création d’un dictionnaire biographique des 9000 Français déportés à Dora, sous la coordination de l’historien Laurent Thierry. Ce travail sera achevé en 2020."
Liens
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Twitter : https://twitter.com/loubliededora
Site de l’Oublié de Dora : http://loubliededora.fr/
Instagram : https://www.instagram.com/loubliededora/
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A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
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Politique éditoriale de la page "Culture et Justice" - Le blog de Philippe Poisson
Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressiveme...
https://portrait-culture-justice.com/2020/10/politique-editoriale-de-la-page-culture-er-justice.html