La loi sur la relégation des récidivistes, promulguée le 27 mai 1885, a entraîné pendant près de soixante-six ans l’envoi au bagne de délinquants et de criminels récidivistes. De 1887 à 1953, 22 163 relégués subirent leur peine de relégation au sein des bagnes coloniaux de Guyane et de Nouvelle-Calédonie. De 1887 à 1897, près de 3 800 hommes et 470 femmes furent internés en NouvelleCalédonie et la Guyane reçut quant à elle de 1887 à 1953 près de 17 375 hommes et 519 femmes. Cette loi est la première inscription dans le code pénal français de la notion de "dangerosité". C’est effectivement des délinquants et des criminels récidivistes considérés comme dangereux que la loi cherche à atteindre en empêchant les crimes et les délits qu’ils seraient susceptibles de commettre à l’avenir. Néanmoins, cette mesure a essentiellement frappé des petits délinquants récidivistes condamnés pour des motifs de vol simple, de vagabondage et de rupture de ban. Elle demeure à ce titre une des lois les plus répressives et les plus sévères jamais contenues dans le code pénal français. Jean-Lucien Sanchez
http://www.justice.gouv.fr/art_pix/cahiers_detudes_39.pdf