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Amélie Louis : Marcheuse, éprise de soleil et de vent, l’écrivaine, toujours aussi addict au chocolat noir, revient sur « Trois fois j’ai été reine » dédié à Anne de Bretagne et qui clôt le triptyque historique consacré aux femmes de pouvoir du 15è siècle.

C’est à Narbonne que cette ancienne juriste se consacre totalement à sa plume après avoir dirigé des services publics. « J’ai traversé la France en diagonale du Nord-Est au Sud-Ouest pour raisons professionnelles, beaucoup voyagé, mais deux passions me guident toujours : la marche et l’écriture ».

Anne de Bretagne s’invite donc à la rentrée littéraire 2022 avec ce roman « Trois fois j’ai été reine » publié chez ELLA éditions.

 

 

Le sentiment de légitimité est plus fort que la loi.

C’est le message que nous délivrent ces femmes qui ont marqué l’histoire politique de l’Europe à une époque où l’égalité ne pouvait pas se concevoir.

Après Marie de Bourgogne « La cavalière viendra avec le soir » et Anne de France « Souper avec le diable », Anne de Bretagne nous montre une autre manière de s’imposer dans un monde où les femmes ont été écartées du gouvernement par la loi salique.

 

Amélie Louis revient sur sa curiosité pour les femmes qui ont ouvert la voie du féminisme avant même qu’on puisse le concevoir.

« Je ne suis pas historienne mais romancière et j’aime avant tout raconter des histoires. Je m’appuie sur les éléments objectifs présentés par les historiens pour me glisser dans des espaces laissés vierges de toute trace historique, les coulisses, la symbolique des choses, les émotions retenues.

Anne de Bretagne, c’est d’abord un destin. Une jeune duchesse obligée d’épouser le roi de France, Charles VIII ; aucun de leurs enfants ne survivra. Jeune veuve, elle épouse le nouveau roi, Louis XII, auquel elle était promise petite.

Pourquoi, trois fois reine ? Avant d’accepter d’épouser Charles VIII, Anne avait demandé en mariage et épousé par procuration Maximilien 1er, roi des Romains, union politique non consommée qui ne sera reconnue ni par l’église ni par le roi de France. Oui, Anne, c’est aussi une force vitale, un caractère de dirigeante et une intelligence stratégique. »

Tout réside dans la différence entre légal et légitime, affirme Amélie Louis. Il y a le droit positif et il y a ce qu’on estime juste du point de vue de l’éthique ou de la morale. Il est étonnant de constater que l’égalité femmes-hommes soit toujours questionnée malgré l’évolution législative, notamment en politique. Voilà pourquoi nous devons accueillir le essage que nous adressent à travers le temps celles qui n’avaient pas le droit : « sentez-vous légitimes. »

 

Extrait

Nue.

Je suis cette créature qui marche nue sous les regards aigus des inquisiteurs du roi.

Je suis cette chair dépouillée jusqu’aux tréfonds de son ventre et dont les pieds transis effleurent le sol obscur au bord du précipice.

Je suis cette fille qui se meut au-delà de sa répugnance, fascinée par le vide...

Le vide.

Celui de mon cerveau face aux cerveaux dénaturés de mes tourmenteurs. Pour eux, c’est le temps de la cruauté, pour moi, c’est le temps du défi. Rester vivante sous leurs yeux qui me sondent et me soupèsent comme un objet.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, sort au même moment un ouvrage collectif « Faut-il mettre un masque aux idées » initié par l’Académie Alphonse Allais auquel Amélie Louis a participé parmi 43 auteurs (Isabelle Alonso, Marcel Amont, Marie-Paule Belle...), un livre comme une auberge espagnole où ils sont venus s’attabler, chacun avec son sujet, chez Z’est éditions.

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #Romans - Essais - Polars - Thrillers, #Les incontournables de Culture et justice
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