Portrait du jour : Kate McAlistair, romancière très romanesque

Nouveau portrait du jour de Kate McAlistair

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir  Kate McAlistair

Bienvenue Kate sur le très prisé et discret Culture et justice

Kate McAlistair est une romancière et scénariste française, dont la famille a longtemps vécu en Asie. Née en Alsace, elle a beaucoup déménagé du nord au sud, y compris à Bruxelles. Elle est aujourd’hui installée à Lyon.

Après un bac scientifique à 17 ans, elle entre à l’école des Beaux-Arts à Metz, obtient un master en Arts à Strasbourg, s’intéresse aux Arts Déco et à l’histoire de l’Art, puis au cinéma avec un diplôme de communication audio-visuelle, mythologie américaine et écriture du scénario.

Dès 1997, elle publie des romans de genre imaginaire qui rencontrent un certain succès. En 2018, elle change de registre pour proposer de grandes sagas historiques dont la première fresque, la trilogie du Lotus rose (Archipel et Archipoche), a déjà touché plus de 25000 lecteurs.

Le Palais des mille vents est sa nouvelle trilogie.

Le premier tome, « L’Héritage des steppes », vient de paraître en version poche et chez France-Loisirs. Le deuxième tome, les Nuits de Saint-Pétersbourg, se trouve depuis le 20 octobre dans toutes les bonnes librairies.

Les romans de Kate McAlistair sont disponibles en version broché, poche, numérique et audio.

Kate McAlistair, d’où vient votre inspiration ?

Après l’Inde et son ambiance exotique, je voulais un roman sur les grands espaces, l’horizon qui fuit, et même le froid, la neige, les loups. Très vite, l’idée de la route de la soie s’est imposée à moi. Il y a quelque chose de mythique et de libre dans ces quelques mots. Cela correspondait tout à fait à ce dont j’avais besoin : un voyage grandiose, l’ombre de Gengis Khan et de l’ancien empire mongol, des rivalités, du courage, de la brutalité, aussi.

J’ai commencé à me documenter et, de fil en aiguille, je suis tombée sur l’expression « Grand Jeu », dont j’ai adoré l’idée.

Le Grand Jeu, c’est une période de rivalités coloniales et diplomatiques entre l’empire russe des Tsars et l’Empire britannique. Le premier veut trouver un accès à l’océan Indien, le second entend bien défendre sa primauté en Inde. Officiellement, ils sont alliés. Officieusement, tous les coups sont permis : raids militaires, alliances secrètes, corruption, savants explorateurs, cartographes de terres inconnues. Au 19^ème siècle, de l’Himalaya aux steppes mongoles, ça grouillait d’espions !

Quel beau terrain de jeu pour une romancière, n’est-ce pas ?

Le Palais des mille vents, de quoi ça parle ?

Sans surprise, cette trilogie parle de la Russie des tsars au 19^ème siècle.

J’y parle aussi de la steppe, des caravanes qui cheminent entre la Chine et l’Occident, du thé brûlant le soir à l’étape, des coutumes nomades, de la chasse à l’aigle, des lévriers barzoïs qui coursent les loups, de la guerre de Crimée, de l’Irlande qui déteste l’Angleterre, de la chasse à l’ours, d’un mystérieux palais à la frontière de l’Orient et de l’Occident, des esclaves vendus sur les marchés chinois, de la graisse de chameau qu’on offre en signe de bienvenue, du fabuleux diamant Koh’i’Nor, des mariages arrangés pour raisons politiques, du sati en Inde, des chevaux, des galops tumultueux, de la cupidité, de la vengeance, de la vie, de la mort, de l’amour pour un amant, pour un mari, pour un souvenir, pour un enfant…

De l’amour pour la liberté, aussi. Surtout.

Quand on parle de contexte historique, on pense roman documenté ?

J’aime que mes personnages soient crédibles, qu’on s’attache à eux, qu’ils soient capables d’emporter le lecteur dans un tourbillon de sentiments et de sensations. Ce sont eux, les témoins de l’aventure. Il faut qu’on puisse les suivre dans leur réalité, qu’on vive de la même manière qu’eux. Qu’on ait envie de les suivre jusqu’au bout du monde. Pour cela, je crois qu’il est important de les ancrer dans la réalité de l’époque. Je tiens à ce que le contexte de l’histoire soit véridique, qu’on puisse se dire, c’est possible, cela a pu arriver. Peut-être même est-ce arrivé.

Après tout, la vie est un roman.

S’agit-il d’un roman sentimental ?

C’est avant tout une fresque historique, une fresque familiale, un concentré d’aventures et de destins terribles magnifiés par un contexte difficile. Si vous prenez le roman Michel Strogoff, il y a dans ces pages une formidable histoire d’amour, mais va-t-on qualifier ce roman de sentimental ou de romance ? Plutôt d’aventure historique ou de drame… Je pense que mes romans sont ainsi. Il y a de l’amour, évidement, mais que serait la vie sans amour ?

Vous avez la réputation de faire de splendides dédicaces ?

Je crois que j’ai gardé de mes études de plasticienne un rapport affectueux avec le dessin. J’ai tout de suite eu envie d’apporter à mes dédicaces une petite touche personnelle, un souvenir supplémentaire de ma rencontre avec mes lecteurs. Du coup, pour chaque roman, je fais un dessin qui le caractérise et je le fais fabriquer en tampon. Je travaille avec une petite entreprise qui réussit à parfaitement reproduire le graphisme de mon dessin, le résultat est superbe. J’adore ce moment, quand j’ancre le tampon sur le livre et que les yeux de mes lecteurs s’arrondissent de surprise et de plaisir en le découvrant dans les moindres détails.

C’est déjà la promesse d’un très beau voyage.

Les romans de Kate McAlistair

L’Héritage des steppes :

Au 19^ème siècle, à Lahore, Morgan, un jeune métis, tombe amoureux d’une princesse mongole destinée à un grand mariage politique. Dix ans plus tard, il apprend qu’elle est devenue veuve et qu’elle est poursuivie par les assassins de son époux. N’écoutant que son cœur, il décide de lui venir en aide en partant à sa recherche dans les steppes orientales allant de la Russie à la Chine, sur les antiques routes de la soie.

Les Nuits de Saint-Pétersbourg :

Sur sa propriété près de Saint-Pétersbourg, la princesse Iéléna arrache aux loups un nouveau-né, unique survivant d’un terrible massacre. Elle vient de perdre l’un de ses fils et voit dans cet enfant un cadeau du ciel. Craignant que les événements ne la fassent sombrer dans la folie, son époux accepte d’adopter l’enfant comme sien, scellant ainsi leur destin.

Kate sera présente au salon du livre de Marseille le week-end prochain. Elle sera en table ronde avec Mireille Calmel.

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page S.P. et  Ph.P