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L'optimisme affiché de la Belle Époque cohabita avec des peurs qui parcoururent la société. Arnaud-Dominique Houte nous éclaire sur ces meurtres, ces accidents spectaculaires, ces épidémies ou attentats anarchistes qui furent au coeur de l'imaginaire des hommes et femmes de 1900.

 

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On n’en a pas fini avec les échos que trouvent aujourd’hui, en France, les années de notre Histoire, au tournant des XIXe et XXe siècles, que l’on a accoutumé de figer sous le nom de Belle Époque. Il s’agit du contraste qu’on y rencontre entre l’espoir répandu quant à l’effet lumineux du progrès des sciences et des techniques sur la condition des hommes et d’autre part cette obsession de la décadence qui s’est montrée alors si prégnante dans les lettres.

 

Cet optimisme affiché, enseigné, revendiqué, cohabita avec des angoisses qui, de toutes sortes, parcoururent, la société. La Belle Époque… Cette dénomination ultérieure risque de faire oublier les peurs multiformes qui y ont été au travail. Des peurs dont nous allons considérer, ce matin, la profusion délétère.

Arnaud-Dominique Houte, professeur à Sorbonne Université, qui a été honoré voici peu par le prix du Sénat du livre d’Histoire pour un ouvrage consacré à la société française à l’épreuve du vol, vient d’élargir son regard, dans un nouveau travail, vers un éventail plus ouvert de ces angoisses récurrentes.

Des angoisses qui se nourrissaient d’une obsession de l’insécurité, à l’intérieur, dans les villes et dans les campagnes, et au-dehors, de la crainte d’une guerre en Europe et de possibles intrusions de peuples extérieurs. Les explosions soudaines de la nature y contribuaient aussi, avec les épidémies et les maladies omniprésentes, l’effroi devant des accidents spectaculaires, des catastrophes dans les transports comme aussi, chez les plus âgés, la crainte d’être abandonnés dans leur solitude et, chez les femmes, la spécificité des inquiétudes et des défis que la société les laissait seules affronter.

Voilà bien un inventaire qui incite à rompre avec une vision trop idyllique de ce moment de notre passé, un moment qui est peut-être plus proche qu’on ne pourrait le croire.

ARCHIVES DIFFUSÉES :

  • Pastille dans notre générique : extrait d'une causerie de Georges Huisman, dans "Vérités et chimères" d'Emmanuel Bondeville, RTF, diffusé le 1er mai 1950.

  • Lecture d'un extrait du roman Germinal d'Émile Zola (1885), par Roger Blin, dans "Analyse spectrale de l'Occident" de Pierre Sipriot, le 12 novembre 1966.

  • Chanson "La complainte de Bouvier" de Jean-Roger Caussimon (texte) et Philippe Sarde (musique), extraite du film "Le juge et l'assassin" de Bertrand Tavernier (1976).

  • Complainte de Léo Noël sur les inondations de Paris en 1910.

  • Témoignages d'une femme sur l'incendie du Bazar de la Charité (du 4 mai 1897), interviewées par André Gillois, dans l'émission "Soyez témoins" le 2 mai 1956.

  • Extrait de l'essai Du mariage de Léon Blum, publié en 1907, lu dans l'émission de Jean Rabaut consacrée à Léon Blum à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, diffusée le 16 avril 1972.

  • Chanson du générique de fin : "Le temps des crises" de Jules Jouy (1886).

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BIBLIOGRAPHIE

  • Arnaud-Domnique Houte, Les Peurs de la Belle Époque. Attentats, crimes et catastrophes, Tallandier, 2022.

  • Arnaud-Dominique Houte, Propriété défendue. La société française à l'épreuve du vol. XIXe-XXe siècles, Gallimard, coll. Bibliothèque des Histoires, 2021.

  • Dominique Kalifa, La véritable histoire de le Belle Époque, Fayard, 2017.

  • Dominique Kalifa, L'encre et le sang, Fayard, 1995.

  • Michel Winock, Décadence fin de siècle, Gallimard, 2017.

  • Alain Corbin, Les Filles de noce : misère sexuelle et prostitution au XIXe siècle, Flammarion, 1978.

 
Tag(s) : #Histoire - Documentaires, #Société - Travailleurs sociaux
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