Élisée Reclus, la Terre et les hommes

La semaine prochaine, va s’ouvrir la 33e édition du prestigieux festival du film d’histoire de Pessac, près de Bordeaux. Le thème en est cette année « Notre terre », occasion de braquer l’attention sur le grand géographe Élisée Reclus, en le replaçant dans l'Histoire. Ses écrits, parmi lesquels brille précisément un ouvrage impressionnant intitulé L'Homme et la Terre, lui valurent en son temps, au XIXe siècle, auprès d’un large public, la réputation d’un auteur majeur dont l’influence dépassa les frontières de la France. L'on peut s’interroger tout à la fois sur les motifs qui l’ont relégué dans la mémoire collective et sur la vitalité d’un héritage qui retrouve ses couleurs. Il ne s’agit pas tant de réparer une injustice que d’aller rechercher, du côté de ce double phénomène de la gloire et de l’oubli, des sujets de réflexion sur notre dialogue avec ces temps déjà anciens. Autour d’Élisée Reclus, la curiosité s'élargit à sa famille, en particulier à ses frères Élie, Onésime et Armand, et à ses six sœurs, toutes enseignantes, qui ont été, en profonde solidarité, à proximité de ses recherches et de ses convictions. Béatrice Giblin, directrice de la précieuse revue de géographie Hérodote, a publié deux beaux textes sur Élisée Reclus, réunis en un volume voué à célébrer « un géographe d’exception ». Elle permet la compréhension d’un personnage qui, servi par un beau talent de prosateur, s‘est voulu, loin des nomenclatures fastidieuses et des conventions bourgeoises, libertaire et anarchiste. Il avait, quant au rôle social, civique et moral de sa discipline, des convictions généreuses qui raisonnent souvent de façon étonnamment actuelle.

ARCHIVES DIFFUSÉES

Lettre d'Élisée Reclus à sa mère, 1860, extrait lu dans « Les chemins de la connaissance » (Patrick Vieuville), 15 juin 1983.

Lettre d’Élisée Reclus à son frère Élie, non datée, extrait d'«Une vie, une œuvre» (Marie Christine Navarro), 23 octobre 1997.

Du sentiment de la nature, 1866, extrait de « La vie comme elle va » (Francesca Piolot), 1er avril 2004.

Lettre d’Élisée Reclus à Henri Roorda van Eysinga, 1892, extrait lu dans « Les chemins de la connaissance », 14 juin 1983.

Extrait d'Élisée Reclus, « De l’action humaine sur la géographie physique », Revue des deux Mondes, XXIVe année, tome cinquante-quatrième, 15 décembre 1864, p. 762-771, lu par Éric Senat dans « Le cabinet de curiosités » (Emmanuel Hirsch), 18 novembre 1997.

Monoculture au Brésil, extrait d'Élisée Reclus, Nouvelle géographie universelle, 1876-1894, lu dans «Les chemins de la connaissance », 15 juin 1983.

Colonisation en Inde, extrait de L'Homme et la terre, 1905-1908, lu dans « Les chemins de la connaissance », 15 juin 1983.

Description de New York, extrait de la Nouvelle géographie universelle, 1876-1894, lu dans « Le cabinet de curiosités », 18 novembre 1997.

Bibliographie 

Jean-Didier Vincent, Élisée Reclus - Géographe, anarchiste, écologiste, Flammarion, 2014.

Béatrice Giblin, Élisée Reclus, un géographe d’exception, Cairn, 2021.

"Élisée Reclus", Hérodote, n°117, 2005/2.

Christophe Brun, Elisée Reclus, une chronologie familiale : sa vie, ses voyages, ses écrits, ses ascendants, ses collatéraux, les descendants, leurs écrits, sa postérité, 1796-2015 , HAL, 2015.

Gérard Fauconnier, Élisée Reclus - Le Génie des Frères Reclus, Éditions Gascogne, 2020.

Jean-Robert Pitte, Beautés de la géographie , PUF, 2023.

Textes d'Élisée Reclus

Nouvelle géographie universelle, 1876-1894.

L'Homme et la Terre, 1905-1908.

L'Anarchie, 1896.

Histoire d'un ruisseau, 1869.

Histoire d'un ruisseau, édité par Nadine et Joël Cornuault, Actes Sud, 2005.

Les Grands textes, présentés par Christophe Brun, Flammarion, 2014.

L'Homme et la Terre, édité par Béatrice Giblin, La Découverte, 2005.