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Comment la société aborde-t-elle les vols commis sous l'effet de l'extrême pauvreté, de la misère ? Longtemps, tout vol, même celui d'un pain par ceux qui avaient faim, était un crime soumis à de lourdes sanctions. On se souvient bien sûr de Jean Valjean, personnage dont Victor Hugo s'est emparé pour alerter la société sur la dureté implacable de la justice face au malheur.

Mais la justice a opéré un tournant humaniste et reconsidéré cette question. Le vol par nécessité, désormais reconnu par la loi, a une longue histoire dont l’affaire Louise Ménard, en 1898, fut à l’origine de sa reconnaissance.

Cette affaire met en présence deux protagonistes.

Louise Ménard, 23 ans, au chômage, ayant charge de sa mère et d’un bébé de 2 ans né de père inconnu.

Et Paul Magnaud, magistrat et Président du Tribunal de Château-Thierry.

Louise Ménard a commis le vol d’un pain dans la boulangerie de Charly-sur-Marne. Elle est immédiatement déférée devant le Tribunal. On ne plaisante pas en 1898 avec le vol d’un pain. Louise Ménard devrait être condamnée.

Mais le juge Magnaud, s’appuyant sur l’article 64 du Code Pénal, conclut à l’irresponsabilité de la prévenue et la relaxe.

Tollé dans la presse, débat jusqu’à la Chambre des Députés.

Pourquoi et comment ce jugement est-il entré dans l'Histoire ? Et pourquoi résonne-t-il encore de nos jours dans les tribunaux et les débats contemporains, quand l’extrême pauvreté ramène hélas encore cette notion sur le devant de la scène ?

WEO 

Tag(s) : #Justice - Peine de mort - Expertises
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