Probablement l’avez-vous lu à l’école, comme des générations d’adolescents avant et après vous – une sorte de rite de passage. Peut-être gardez-vous en mémoire quelques scènes : le premier baiser entre Anne et Peter, les disputes avec sa mère, la description de son corps adolescent. Et combien d’entre vous, petites filles, ont commencé à écrire leur journal, pour faire comme elle ?
Publié en 1947, le Journal d’Anne Frank s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde. Il a été adapté en film, en pièce de théâtre, en BD et même en manga. Il est devenu un symbole – symbole du martyr juif, de la barbarie nazie, de l’enfance brisée. Rédigé entre 1942 et 1944, le Journal d’Anne Frank raconte le quotidien d’une jeune fille juive allemande exilée au Pays-Bas, cachée avec sa famille et quatre autres personnes dans une Annexe secrète – quelques mètres carrées, privés de la lumière du jour, avec la peur constante d’être découvert. Découverte, elle le fut : Anne Frank meurt au camp de Bergen-Belsen en 1945. Et c'est ce qui rend la lecture de son journal si déchirante – c’est un décompte dont nous connaissons déjà la fin.
Ce que nous connaissons moins, c’est l’histoire de la publication du journal, de ses différentes versions et de ses différentes éditions qui, selon les époques, ont voulu expurger le texte de tout ce qui pourrait fâcher – de son irrévérence à sa religion.
Un récit documentaire de Margaux Opinel
Invitée :
Christine Loreau, correspondante de la Maison Anne Frank à Amsterdam (Pays-Bas)
Anne Frank, l'histoire d'un journal
Aujourd'hui dans Affaires Sensibles : Anne Frank, l'histoire d'un journal.