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Crayonnage effectué au milieu des années 70 lors de sa détention à la prison de la Santé et illustrant une carte envoyée à sa compagne Jocelyne Deraiche. - Dessin de Jacques Mesrine - Archive Jocelyne Deraiche

 

Unité de temps et de lieu…2 novembre à Clichy-la-Garenne.Une immersion d’une journée, proposée par Philippe Roizès, selon les principes du tombeau poétique, recueil collectif, à la date anniversaire de la mort du gangster Jacques Mesrine pour comprendre qui se rend sur sa tombe près de 45 ans après.

 

Une Expérience signée Philippe Roizès, réalisée par Yvon Croizier

Le tombeau poétique constitue un genre littéraire collectif, rendant hommage à un défunt. Ici, le principe est détourné sous une forme sonore. Cinq voix expliquent pourquoi elles rendent hommage à un gangster, qualifié d’ennemi public numéro un et défrayant la chronique dans les années 70. Ces personnes ne l’ont pas ou peu connu. Et pourtant, elles en parlent avec respect et émotion. Elles ont même tissé un lien avec lui.

Jacques Mesrine fut le gangster le plus médiatisé de sa génération. Il acquiert une certaine popularité, en particulier dans les milieux populaires et auprès de nombreux détenus. Tout au long de sa carrière, il construit un personnage afin de laisser la trace d’un bandit pas comme les autres. Et il y réussit. Un ouvrier déclare qu’il mettrait une assiette et un lit à sa disposition chez lui s’il était dans le besoin durant sa cavale. Des élèves d’un lycée technique souhaitent voir rebaptiser leur établissement du nom du braqueur. La mort violente de Jacques Mesrine, abattu par la police dans des circonstances qui interrogent, même si la Justice n’y a officiellement rien trouvé à redire, lui confère une aura particulière. Lors de son enterrement au cimetière de Clichy-la-Garenne, ville de banlieue parisienne où il est né, 200 personnes accompagnent son cercueil.

C’est dans ce même cimetière, sur la tombe du gangster, que viennent aujourd’hui encore des personnes extérieures à sa famille. Qu’importe qu’elles se figurent un personnage fantasmé, qu’elles se trompent sur certains points. Cet hommage persistant interroge sur qui sont ces gens et ce qu’ils viennent chercher le 2 novembre. La parole leur est donnée.

Note : même si la télévision a imposé le "s" prononcé, il est en fait muet et le nom de Mesrine se dit : [mèʀine]

...

Par Aurélie Charon. Documentaire d’auteur et écriture sonore, L’Expérience est un espace libéré des genres radiophoniques (magazine, reportage, documentaire, fiction...), qui s’en affranchit ou qui les mêle.

Tag(s) : #Justice - Peine de mort - Expertises, #Prisons actuelles - Évasions
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