/image%2F0535626%2F20250225%2Fob_cff51a_135dce69-91e6-405a-8576-3a68616a83cb.jpg)
Nouveau portrait du jour Isabelle Cousteil
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Isabelle Cousteil
/image%2F0535626%2F20250220%2Fob_83864d_b1e492b1723137333938303331343634323731.jpg)
Isabelle Cousteil a grandi au cœur de Montmartre dans un environnement familial où la culture était omniprésente. Après des études d'histoire et d'histoire de l'art, elle a fondé une agence d'ingénierie culturelle.
Écrivaine passionnée et engagée, Isabelle Cousteil utilise son talent pour explorer les thèmes de la famille, de la mémoire et de la transmission. Souviens-toi d’oublier est son premier roman. Elle vit aujourd'hui à Arles.
Isabelle Cousteil publie son premier roman aux Presses de la Cité dans la Collection Terres de France le 7 mai prochain managée par notre amie Clarisse Enaudeau.
Bienvenue Isabelle sur le très discret et prisé Culture et justice.
1 .Bonjour Isabelle - Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant l’écriture de votre premier roman pour les lecteurs de Culture et justice ?
Avec plaisir cher Philippe ! Pour la petite histoire, j’écris depuis presque toujours (avant même de connaître l’alphabet je couvrais des pages de hiéroglyphes compréhensibles de moi-seule puis, à 10 ans j’écrivis la suite de Mon amie Flicka que je ne voulais pas voir se terminer !). Plus sérieusement, j’écris réellement, de manière personnelle et non dans le cadre de mes commandes professionnelles, depuis 2008. Le premier manuscrit publié fut une autofiction, puis s’enchaînèrent de nombreuses nouvelles et textes courts, des récits et biographies, du théâtre, des fictions sonores, un conte jeunesse, de la poésie. Ne restait plus qu’à se confronter à la construction longue…
2.Les auteurs qui vous ont le plus inspiré, le plus marqué. Quel que soit le moment de votre vie ?
Celui qui m’accompagne depuis mes 15 ans est sans aucune hésitation Albert Camus. Choc de la découverte de Noces, puis des autres textes ensuite, avec une prédilection pour les nouvelles, mais bien sûr les romans et le théâtre, la correspondance, les prises de paroles. Cette pensée en mouvement, profondément humaniste, à la fois philosophique, poétique et dramaturgique, grave et lucide mais jubilatoire et solaire me parlent vraiment. Je le lis, le relis depuis lors, avec toujours le même frisson, la même émotion, et à chaque âge une nouvelle dimension s’éclaire et m’éclaire. Et de nombreuses circonstances de ma vie professionnelle et privée m’ont ramenée à lui sans cesse depuis lors.
Dans les fidélités de toute la vie, il y a aussi Saint-Exupéry, oui c’est bien banal de parler du Petit Prince, mais quel livre peut ainsi vous parler à 6 ans, par la voix de Gérard Philipe et encore à 60, dans la colère désespérée du Petit Prince face aux adultes obsédés de matérialité et indifférents à la fragile beauté du monde. Ou encore dans le regard du renard sur l’absence et la mort…
Et puis Prévert enfin, pour ses poèmes et textes bien moins connus que ceux appris à l’école, si attachés à l’humain, si forts, et pour ses scénarios et dialogues que j’ai découvert plus tardivement.
Evidemment beaucoup d’autres rencontres essentielles sont intervenues plus tard mais… ce n’est pas l’objet de votre question !
3 . L’élément, l’évènement déclencheur de l’écriture ?
Ah… Si elle a toujours été une manière de parler autrement, de s’exprimer librement, pour l’enfant un peu solitaire, rêveuse et timide que j’étais, le véritable « élément déclencheur » fut un cancer assez virulent, alors que j’avais un petit garçon de 4 ans à peine. J’ai voulu, au cas où l’histoire finirait mal, lui laisser quelque chose d’autre que le très vague souvenir d’une maman déplumée et ravagée. J’ai voulu lui offrir le récit joyeux de ces toutes premières années, les plus extraordinaires mais dont on ne se souvient jamais, celles de la découverte du monde, des êtres et des choses, des sentiments et des sensations. Et je me suis fais la promesse que si j’en réchappais, je changerais de vie pour me consacrer à mes essentiels : mon fils, l’écriture, et la transmission de l’amour des mots. La bonne étoile m’a entendue, -la médecine l’a aidée- j’ai accompli mon vœu. Et un hasard inouï a fait que ce récit destiné à l’intimité soit publié sous le titre « Quand les loups avaient des plumes ». Depuis je partage mon temps entre écriture, ateliers et enseignement de l’écriture, lectures publiques. Transmettre…
4 Comment présenterez votre dernier roman ?
/image%2F0535626%2F20250225%2Fob_d41a3e_souviens-toi-d-oublier.jpg)
Exercice difficile ! En fait, j’ai l’impression de découvrir réellement après coup de quoi parle véritablement ce livre… Ce n’est pas une coquetterie mais un constat. Je dirais qu’il s’agit d’un roman sur la force des liens, liens familiaux mais liens d’élection tout autant. C’est un livre sur les abandons et les fidélités, celle à l’amitié, à l’enfance si fragile et forte à la fois, fidélité par le souvenir. Il parle aussi de la nécessité de ne pas s’arrêter aux apparences, qui s’exprime notamment par la mise en miroir des deux sociétés de la ville et de la campagne.
Il parle enfin de la nécessité de réparer. Réparer les injustices que nous avons commises, souvent bien involontairement, inconsciemment, ne pas attendre qu’il soit trop tard pour oser revenir sur ses pas, pour oser laisser parler le cœur. Car tant qu’on ne répare pas, on ne peut pas se réparer soi-même. Mais tout cela avec une touche de suspens -si, si- et surtout, quelquechose, je l’espère, de réconfortant, de lumineux, de cette lumière des « invincibles étés » chers à Camus !
5. Comment se produit la rencontre avec votre maison d’édition
Un petit miracle porté par un cortège de bonnes fées ! Les amies Sarah Perret, lauréate 2022 et Séverine Vincent, finaliste du Prix Jean Anglade du Premier roman, m’encouragent à envoyer au comité de lecture 2024 le manuscrit de mon roman en chantier très épisodique depuis quelques années. Je m’enferme 15 jours, mets un point final et l’envoie ! Il est retenu parmi les finalistes, pas lauréat, mais… remarqué par Clarisse Enaudeau, directrice de la collection Terres de France aux Presses de la Cité, et de Michel Bussi ! J’ai toujours dans mon téléphone le message de Clarisse, mon éditrice désormais, je n’arrive pas à effacer ses mots ! C’était un tel bonheur !
6. Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ?
Il y en a tant ! J’espère avoir 7 vies comme le chat ! Mes plus importants projets sont de terminer une pièce de théâtre dont les premiers actes ont été lauréats d’un appel à textes dans le cadre du Printemps des poètes pour le Théâtre des Carmes à Avignon.
À côté, j’enseigne toujours l’écriture scénaristique à mes étudiants d’école de cinéma et je monte des lectures spectacles dans ma belle ville d’Arles avec comédiens et musiciens. Partager les textes, les miens et ceux des autres, me tient à cœur. Les retours des spectateurs sont très instructifs. Un auteur ne voit pas les réactions immédiates de ses lecteurs, or la lecture publique permet de sentir « en direct » l’intérêt ou l’émotion suscités, ce que je trouve très précieux.
Mais je suis très impatiente évidemment de plonger dans le second roman, en germination depuis quelques mois. J’ai déjà un plein carnet de notes et j’ai hâte de mettre à profit les « leçons » tirées du premier !
/image%2F0535626%2F20220924%2Fob_9ae5fa_121486191-103977568156252-511899038425.jpg)
Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.
/image%2F0535626%2F20210601%2Fob_be26bf_logo-criminocorpus.jpg)
A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
Relecture et mise en page Ph.
/image%2F0535626%2F20240115%2Fob_746274_phil.jpg)
Politique éditoriale sur la page Culture et justice - Le blog de Philippe Poisson
"Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressivem...