Charlotte Corday, l'affranchie

Le 17 juillet 1793 au soir, une femme est décapitée sur la place de la Révolution (l’actuelle place de la Concorde, à Paris). Ce n’est pas la première  à passer sous la guillotine : en ces temps agités, on peut même dire qu’elle tourne à plein régime. Mais cette femme est particulièrement détestée. Elle est la meurtrière de Jean-Paul Marat, et cet homme n’est pas n’importe qui. Il est le fondateur du journal L’Ami du peuple, et l’un des Montagnards les plus influents de la Convention. Jour après jour, aux côtés de Danton et de Robespierre, il encourage le combat contre les Girondins et les contre-révolutionnaires. La France est alors parvenue à un point de bascule, au bord de la guerre civile.

C’est dans ce contexte qu’une jeune normande, qui n’a jamais mis les pieds à Paris, parvient à s’introduire chez Marat et à le tuer d’un coup de poignard, dans sa baignoire. Mais qui est cette femme ? Et qui l’a diligentée ? Immédiatement arrêtée, elle l’assume, et avec une force insolente : c’est seule qu’elle a fomenté la mort de Marat, qu’elle surnomme « la bête féroce ».

A la fois artistocrate et révolutionnaire, libérale et traditionnelle, son profil dépasse tous les clichés. Une vraie affranchie ! Mais son geste incarne aussi une certaine fronde féminine dans une Révolution qui, paradoxalement, ne leur accorde aucune place.

Tour à tour trainée dans la boue puis encensée, qualifiée d’héroïne antique ou d’ange de l’assassinat, retour sur une de ces femmes qui a gravé son nom dans l’Histoire : Charlotte Corday.

Un récit documentaire de Sophie Bober

• ...

Par Fabrice Drouelle. Les grandes affaires, les aventures et les procès qui ont marqué les cinquante dernières années. Disponible sur les assistants vocaux en demandant : Alexa, lance Affaires Sensibles !