L’histoire des Enfants de Troupe débute
le 1er mai 1766, quand le duc de Choiseul, ministre de Louis XV, propose au roi de signer une ordonnance stipulant que les armées prendraient désormais quelques dispositions en faveur des fils de
soldats et de « bas-officiers », dont le sort avait été jusqu’alors négligé.
Bonaparte, Premier Consul, consacre, en 1800, cette disposition en officialisant l’appellation « Enfant de Troupe », l’éducation et l’entretien de ces garçons étant pris en charge par les différents régiments.
C’est en 1876 que le gouvernement ouvre, à titre expérimental, à Rambouillet la première école d’enfants de troupe et en 1884 qu’il officialise la création des écoles militaires préparatoires (loi du 19 juillet 1884) qui, en plus de Rambouillet, s’installent à Billom, les Andelys, St-Hippolyte-du-Fort, Montreuil-sur-Mer, Autun, bientôt suivies en 1887 par l’école enfantine Hériot à La Boissière. Au cours du siècle qui va suivre, certains établissements fermeront, d’autres ouvriront, notamment à Epinal, au Mans, à St-Cyr l’Ecole, à Tulle etc. Outre-mer, des écoles verront le jour en Indochine, en Afrique du Nord, en Afrique Noire, à Madagascar.
En 1982 /1984, prend effet une profonde réorganisation qui laisse à l’armée de terre seulement trois établissements, prenant le nom de lycées militaires : Aix-en-Provence, Autun et St-Cyr l’Ecole, auxquels il faut ajouter le Prytanée national militaire de La Flèche. Ces quatre écoles sont en activité aujourd’hui.
http://www.aet-association.org/aet/institution/historique/histocomplet
Biographie d’Yves Gibeau, l’auteur d’Allons, z'enfants... (1952)
Naissance
Yves Gibeau est né le 3 janvier 1916 à Bouzy, dans la Marne, des amours furtives d’une fille du village et d’un fusilier-marin italien en permission, disparu sans laisser d’autres traces qu’un rejeton et un béret à pompon.
Sa mère se marie avec un sergent français de l’infanterie coloniale qui adopte l’enfant.
Le grand-père
Yves Gibeau, passionné de livres et de cinéma avait des attaches ardennaises : il vécut à Avaux les plus belles heures de son enfance chez son grand-père maternel qui avait suscité son goût pour la lecture.
L’armée
A 13 ans, son beau-père, militaire de carrière, le fait entrer dans l’armée. Enfant de troupe aux Andelys puis à Tulle, de 1929 à 1934, il endurera les pires tourments sous les drapeaux.
Il effectue un stage à Saumur en 1934 et quitte l’armée cinq ans plus tard, en 1939, à l’expiration de son contrat, après avoir été cassé du grade de brigadier-chef. « Je n’avais aucune capacité de commandement, volontairement d’ailleurs ».
Yves Gibeau a porté l’uniforme militaire pendant plus de dix ans, mais il est rappelé presque immédiatement, en août 1939, à Châlons-sur-Marne pour défendre la patrie. Il tombe alors entre les mains des Allemands, en 1940, à Malo-les-Bains près de Dunkerque.
Il sera envoyé au Stalag XI B en Prusse orientale jusqu’à sa libération en 1941.
La vie civile
De retour en France, il vit à Marseille jusqu’à la Libération. Il revient alors à Paris où il écrit son premier livre, Le Grand Monôme qui sera publié en 1947 et lui vaut une bourse Blumenthal.
A Marseille puis à Paris, il connaît les petits boulots : camelot en pacotilles, mitron, moissonneur, comique (plus lunaire que vraiment troupier), caissier à Marseille dans un cabaret tenu par des truands corses, artiste de bastringue, figurant de cinéma, chansonnier dans une revue parisienne, commis d’agent de change…
Le journaliste
En 1947 il rencontre Raymond Aron qui le fait entrer à Combat. C’est Albert Camus qui en est le directeur.
En débutant dans le journalisme, la route de Gibeau croise celles des géants de la littérature. Camus lui demande ainsi de rédiger une critique à propos d’un spectacle donné à l’A.B.C. à Paris, le jour de leur première rencontre. « J’ai rapporté mon petit papier. Il l’a lu et m’a dit « Nous n’aurons plus de publicité à l’A.B.C. mais cela n’a pas d’importance ». J’ai trouvé cela extraordinaire ».
Les deux auteurs se retrouvent sur la même longueur d’onde. Ils partagent en commun la volonté d’exprimer l’absurde qui broye les hommes et les divise.
Boris Vian
Boris Vian, qui vient de terminer L’herbe rouge, appartient lui aussi à ce courant de pensée. Il a semble-t-il été influencé par Gibeau, alors penché sur le manuscrit de Allons z’enfants, pour écrire Le déserteur, chanson qui témoigne de cette communauté de vues qui stigmatise l’armée. A cette époque, Boris Vian cherche un appartement, Gibeau lui en trouve un sur son palier. C’est d’ailleurs Boris Vian qui lui construira sa première bibliothèque. En 1952, deux ans avant Le déserteur, Boris écrit la chanson Allons z’enfants sous-titrée « petite marche gibaldienne » qui sera mise en musique et interprétée par Mouloudji.
Le cinéma
Passionné de cinéma, Yves Gibeau collectionne des dizaines d’affiches de films, devient figurant et l’ami d’Yves Montand et de Simone Signoret. Il donne même la réplique, à Simone Signoret qui tourne Les démons de l’aube.
Combat - Constellation – L’Express
Journaliste à Combat de 1947 à 1952, il devient correcteur puis rédacteur en chef de la revue Constellation, et enfin secrétaire de rédaction à l’Express.
Passionné de mots-croisés, Yves Gibeau a très vite rêvé d’en fabriquer lui-même. « Cela remonte au numéro zéro du magazine Constellation. J’y suis resté vingt-et-un ans… Ensuite, j’en ai publié dans des revues confidentielles et l’Express désirant avoir quelqu’un en exclusivité, on m’a demandé de les faire… » « Je compte trois à quatre heures pour bâtir la grille, si tout va bien, je peux en finir en deux heures. Mais il me faut environ un jour et demi au moins pour les définitions."
Le sport
Passionné de sport (surtout d’athlétisme) il suit le Tour de France 1954 avec son ami Antoine Blondin
Les romans
Ecrivain discret, Y. Gibeau était un grand styliste.
Il publie Et la fête continue (1950), Les Gros Sous (1953) Prix du roman populiste, La Ligne droite (qui obtient le Grand Prix de Littérature sportive en 1957). Dans son ouvrage le plus connu, Allons, z'enfants... (1952), il revient sur son passé d'enfant de troupe en décrivant un milieu où il met en évidence la bêtise et la brutalité. 300 000 exemplaires seront vendus dès sa parution. Il rate de peu le prix Interallié. Furieux, Boris Vian dénonce les pressions du ministère de la Défense sur le jury. Sa lecture valut aux appelés d'Algérie qui osèrent le faire circuler quelques séjours au « trou ». Etienne Lalou fut un temps écarté de la radio pour avoir osé en parler avec chaleur.
La Guerre c’est la guerre
Et puis il « commet », en 1961, le pamphlet fatal : La guerre, c’est la guerre, un salut aux armées en forme de bras d’honneur. Le salut n’ayant pas été compris, mais alors pas du tout, même des bons entendeurs, Yves Gibeau cesse d’écrire et disparaît comme par enchantement.
Il s’est seulement retiré des jeux mondains auxquels le conviait la carrière, leur préférant de beaucoup les mots-croisés.
Gibeau collectionneur
Correcteur à l’Express pendant quatorze ans, il meuble son temps disponible à constituer plusieurs collections qui lui tiennent particulièrement à coeur. Son grand-père est mort lorsqu’il avait 20 ans, ses livres ont été éparpillés puis perdus. Gibeau se fera un honneur de les retrouver et de les acheter. "Je les ai tous retrouvés. Avec de l'acharnement, de la patience, du pognon aussi. Il serait content le grand-père s'il savait. S'il savait que j'en ai écrit à mon tour des livres. Des histoires qu'il aurait sûrement aimées."
Le film
En 1981, Yves Boisset adapte Allons z’enfants qui raconte sa cruelle expérience de l’armée, sans qu’on mesure réellement sa souffrance et son acharnement à crier sa révolte. Il devient néanmoins un des plus brillants pamphlets anti-militaristes de l’histoire du cinéma.
Roucy et le Chemin des Dames
A la même époque Yves Gibeau s’installe à Roucy, dans l’Aisne, à une portée de fusil du sanglant Craonne et de ses champs de bataille. « Il ne faut pas prononcer Cra-honne, mais quelque chose comme Crâne ! Crâââne avec de la fierté, un peu plus de profondeur caverneuse que parlant de l’ossement. »
Cet anticlérical devient l’hôte d’un ancien presbytère, à côté d’une église. Ce pacifiste, antimilitariste, va devenir le veilleur du Chemin des Dames.
Dans les couloirs de son habitation, comme dans son bureau, des citations d’auteurs traduisent sa passion des mots, ses liens de parenté comme son souci d’indépendance. Elles font parler les murs, punaisées comme des avertissements. Dès l’entrée, Mauriac hurle en lettres capitales : « Y a-t-il ici seulement quelqu’un à qui parler de Tchekhov ? ». A l’étage, le fantôme d’Henri Calet tient le visiteur à distance : « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes ».
Il consacre désormais toute son énergie à ses 8 000 livres, classés soigneusement, qu’il recouvre méticuleusement de papier cristal. Il caresse parmi eux les titres mythiques de la collection de son grand-père maternel.
Ce cinéphile qui voulait devenir metteur en scène a également enregistré 3 600 cassettes vidéo et recensé tous ses films sur des fiches. Deux mille disques, des journaux, des cartes postales, des partitions ont encore été amassés à son domicile où ce sentimental impénitent, nostalgique du passé, pratique le culte de la mémoire.
Attaché à cette terre meurtrie du Chemin des Dames, comme à un cordon ombilical, l’écrivain arpente sans relâche les labours infinis de cette terre dévastée qui l’obsède et le tourmente comme une plaie à jamais ouverte. Il se remémore la souffrance des combattants entre 1914 et 1918, et scrute chaque jour, de son regard d'un bleu perçant, l'horizon encore funeste du passé. Il y cherche la trace de son géniteur dans les cimetières mais cet antimilitariste y récolte aussi tous les témoignages de la présence des soldats comme des bouts de vêtements, des restes de barbelés ou des armes rouillées qu'il entrepose dans son grenier.
Son grenier était « un dépôt de mémoire active », dit l’historien Philippe Gagen et Jacques Jouet d’ajouter : « Yves Gibeau collectionnait la guerre pour en entretenir
la haine ».
« Et le Bois des Buttes ? Connaissez-vous le Bois des Buttes ? C’est là qu’Apollinaire a reçu sa blessure, pendant la Grande Guerre. Je rêve d’y faire ériger une stèle à sa mémoire. »
En 1990 il y fait ériger à ses frais une stèle en l’honneur du poète qui y a été blessé en 1916.
Ni mondain, ni écrivain à la mode style cocktails et interviews, Yves Gibeau n’est pas facile à rencontrer. On peut le croiser, à Reims, au Café du Palais où il prend souvent ses repas, parfois avec Cabu, ou au Relais Sainte-Marie, à la Ville-aux-Bois-les Pontavert, à deux pas du Bois des Buttes.
A partir de 1981 le photographe Gérard Rondeau parcourt régulièrement le Chemin des Dames avec Yves Gibeau, le suivant dans ses pérégrinations. Une solide amitié s’est forgée entre eux. Ses premières photos d’Yves Gibeau remontent à la rencontre entre l’écrivain et le photographe à Roucy. A la disparition d’Yves Gibeau, Gérard Rondeau photographiera sa maison agonisante. Il le fera pendant plusieurs années pour suggérer à la fois sa présence encore dans les murs et son absence, mais aussi le temps qui passe. « Le presbytère est une porte ouverte sur tout, une porte d’entrée sur la mémoire ». Il lui consacrera un livre Les fantômes du Chemin des Dames. Le presbytère d’Yves Gibeau (Editions du Seuil, 2003) et un film documentaire Le Presbytère d’Yves Gibeau (Sodaperaga / France 3 Lorraine Champagne Ardenne).
Mourir idiot
En 1988, Mourir idiot signe le grand retour d'Yves Gibeau au roman. Un livre poignant où brûlent la difficulté d'être et la rage des mots. Un pèlerinage de la conscience et du souvenir.
« Mourir idiot, c’est le dernier livre d’Yves Gibeau qui, à la manière d’un conteur et dans un style aussi savoureux qu’inlassable, nous raconte son histoire et le mal qu’il a à vivre parmi les hommes. Confidence d’une souffrance, c’est l’aventure d’un anarchiste et auteur de livres qui règle un peu ses comptes tout en livrant ses petites joies inattendues. Les « galères » sont vécues et nous valent des pages superbes sur la condition d’écrivain dans une petite commune de l’Aisne. C’est du fond du cœur, après un silence de plus de vingt cinq ans, qu’Yves Gibeau nous offre ce voyage à rebours dans la veine de son premier livre Allons z’enfants. » E. Bluteau
Gibeau n’est pourtant pas toujours tendre pour certains habitants de ce canton héroïque de l’Aisne où il a choisi d’achever sa vie.
A Roucy, le romancier n’est pas aussi seul qu’il le prétend. Les villageois le respectent plus qu’il ne le pense. Ici, le romancier est un peu ce que fut le poète Paul Verlaine, dans le village ardennais de Juniville : un homme pas comme les autres.
Le vieil homme au regard clair et à la voix douce a conservé malgré les années son tempérament de rebelle. « J’ai toujours été sincère, ça c’est certain. J’ai un coup d’œil très critique sur l’humanité, tout en sachant bien ce que je vaux, ce que je suis ».
Fidèle à cette maxime de Dostoïevski « l’humanité sauvera le monde », Yves Gibeau rencontre souvent les élèves de Laon ou de Corbeny pour dialoguer. Entre les générations, un pont est suspendu. Et les adolescents découvrent un adulte qui au fond leur ressemble car il a la même soif de partage.
La mort
Yves Gibeau s’est éteint paisiblement le 14 octobre 1994, dans sa maison de Roucy, à l’âge de 77 ans.
Collectionneur de mots et de définitions également, il a livré chaque semaine, jusqu’au jour de sa mort, une grille de mots croisés à L'Express.
« Yves Gibeau était à nous, un peu nous, corrigeait nous, écrivait nous. Il connaissait la grammaire comme personne d'entre nous. Le vocabulaire était son empire. Il nous «révisait». On osait écrire. On avait intérêt à la fermer. On la fermait… Aujourd'hui, ces gens, ces gens d'ici, de ce journal, en ont du regret. Une douleur. Yves était l'ancien emmerdeur, qui souhaitait, simplement, en ronchonnant, que L'Express fût un mot français. Il l'était devenu. En huit lettres au 1 horizontal. Dans une grille de maux croisés. Une grille où il n'y aura jamais de place pour les cinq lettres d'oubli. » Jean-Pierre Dufreigne de L’Express.
L’enterrement
Il put être inhumé, selon son souhait et grâce à la détermination du maire, Noël Genteur, dans l’ancien cimetière de Craonne « Je voudrais être enterré ici. Le maire de Craonne me l’a promis. C’est tellement beau. »
Le lundi 17 octobre, guidés par le père René Courtois qui l’a souvent accompagné sur le Chemin des Dames et qui prononcera l’éloge funèbre, trois cents personnes ont formé un cortège conduit par les membres de la famille et des amis de l’écrivain. Ils ont poussé une petite charrette en bois portant son cercueil recouvert d’un catafalque violet.
La veille, les fossoyeurs avaient creusé le sol. Ils avaient découvert à l’emplacement choisi par l’écrivain une douille
d’obus de 75 de la guerre 14-18.
Durant la minute de silence un coup de tonnerre étouffé et furtif s’est fait entendre dans le lointain.
Il n’a manqué que le Requiem de Fauré qu’il aurait aimé pour son enterrement.
Son fantôme court toujours sur la crête du Chemin des Dames sans doute à la recherche de ce père inconnu qui y a combattu et peut-être laissé la vie.
L’hommage de Charles Juliet :
« Je l’ai peu connu mais j’avais pour lui beaucoup d’estime et d’amitié.
Nous avons fait connaissance il y a cinq ans. Après la parution de « l’Année de l’éveil » - ce récit dans lequel j’ai relaté la seconde des huit années que j’ai passées dans une école d’enfants de troupe -, une librairie parisienne m’avait organisé une séance de signatures. A peine étais-je arrivé qu’un inconnu m’avait tendu la main. Crâne dégarni, cheveux blancs, barbe blanche, les yeux d’un bleu intense, c’était l’auteur d’ « Allons z’enfants ». J’étais surpris et confus. Faute de posséder son adresse, je ne lui avais pas envoyé mon livre.
Pourtant, en l’écrivant, j’avais bien souvent pensé à lui. Et six mois avant ce jour qui nous voyait réunis, j’avais lu avec un intérêt des plus vifs « Mourir idiot », ses Mémoires.
Par la suite, nous avons échangé des lettres, puis nos livres, et je l’ai rencontré à quelques reprises.
C’était un homme meurtri, douloureux, perpétuellement blessé par tout ce qui enlaidit l’existence. La première moitié de sa vie avait été marquée par trop de souffrances, trop de déceptions, et il ne pouvait se résoudre à admettre que les hommes fassent si souvent preuve de bassesse, de dureté, soient capables de tant de vilenie.
A la fin de ses Mémoires, il égrène les noms de Céline, Guérin, Bove, Calet, Hyvernaud… « Tous les dégoûtés du monde ou d’eux-mêmes », constate-t-il. Par le talent, la sensibilité, la douleur qu’il portait en lui, il appartenait à cette famille. Son indignation et son amertume étaient à la mesure de son besoin de concorde, de fraternité, de propreté morale. On aura compris qu’il était un être profondément émouvant. »
Péronne
Grâce à Gérard Rondeau, l’Historial de la Grande Guerre à Péronne dans la Somme accueille les vestiges qu’Yves Gibeau avait amassé au cours de ses incessantes balades sur le Chemin des Dames : obus, grenades, armes rouillées, boutons de vêtements et objets ayant appartenu aux soldats. « Je récupère des boutons, des pièces… Ce n’est pas par morbidité ou par goût de l’armée, mais cela me bouleverse. Je suis toujours aussi ému quand je me balade dans les cimetières militaires. »
Les Dingues
Après sa mort, en 2004, sera publié le roman Les Dingues écrit quand il travaillait à Constellation.
Le Prix Yves Gibeau
Organisé par l’inspection académique et le village du livre de Merlieux, le prix Yves Gibeau existe depuis 1994. Décerné par un jury composé de collégiens et lycéens volontaires, de la classe de quatrième à la terminale, qui se réunissent tout au long de l’année lors de débats, il récompense une œuvre littéraire choisie parmi cinq ouvrages d’auteurs contemporains parus en édition de poche.
Bibliographie :
- Cinq ans de prison avec M. Blézot, M. Bruezière, M. Gabé et J. Darlac. Editions Malesherbes, 1946.
- Le grand Monôme. Calmann-Lévy, 1947.
- …Et la fête continue. Calmann-Lévy, 1950.
- Allons z’enfants. Calmann-Lévy, 1952 (adapté au cinéma par Yves Boisset en 1980).
- Les gros sous. Calmann-Lévy, 1953 (Prix du roman populiste 1953).
- La ligne droite. Calmann-Lévy, 1956 (Grand Prix de Littérature sportive 1957 et qui sera adapté au cinéma par Jacques Gaillard en 1961).
- La guerre, c’est la guerre. Calmann-Lévy, 1961.
- Mourir idiot. Calmann-Lévy, 1988 (sélectionné pour le prix Goncourt).
- Les dingues. Edition des Equateurs, 2004.
Par Le Regain - Publié dans : Yves Gibeau,l'écrivain
Mardi 2 juin 2009
http://www.le-regain-roucy.com/categorie-10947665.html
" Sous la pression de son père, adjudant à la retraite et ancien combattant de 14-18 Simon Chalumot, douze ans, est envoyé comme enfant de troupe aux Ecoles militaires. Il découvre le cœur de servitude de rapports soi-disant humains, la surdité militante, l'écœurante brutalité d'un monde où la hiérarchie remplace le raisonnement. Son insoumission passe par le conflit permanent, les tentatives d'évasion et le suicide, la solitude. Le calvaire va durer plus de dix ans, jusqu'à la bataille de Dunkerque, en 1940 " Voici enfin réédité le chef-d'œuvre d'Yves Gibeau - épopée libertaire, charge virulente contre l'hypocrisie militaire et la démagogie - dont Yves Boisset tira un film bouleversant avec Jean Carmet. Grand succès populaire dès sa parution en 1952, l'aventure du jeune Chalumot, sorte de " Bardamu (...) qui n'aura jamais trouvé l'horizon de sa fuite ", a été vendue à plus d'un million d'exemplaires. " Vous connaîtrez de suprêmes extases, de voluptueux frissons, voire des spasmes de joie en lisant Allons z'enfants... " René Fallet, Le Canard enchaîné.
Biographie de l'auteur
Yves Gibeau (1916-1994), journaliste et écrivain, est notamment l'auteur de ... Et la fête continue (1951), Les Gros Sous (1954), et La guerre, c'est la guerre (1961).
Détails sur le produit
Allons z'enfants…
Broché: 381 pages
Editeur : Editions des Equateurs (28 octobre 2004)