Fille unique du célèbre Necker, Germaine de Staël, née en 1766, est élevée dans
le respect des principes de l'Emile de Jean-Jacques Rousseau dont elle défendra fidèlement la mémoire. Elle côtoie très jeune, dans le salon de sa mère, les hommes les plus illustres de son
temps auprès desquels elle développera une intelligence exceptionnelle : Marmontel, d'Alembert, Diderot, Grimm, Buffon. En 1786, elle épouse le baron de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède à
Paris et protestant comme elle. Elle en aura trois enfants mais s'en séparera en 1796. Lorsque éclate la Révolution, et alors que son père se réfugie dans son château de
Coppet en Suisse, Mme de Staël défend dans son salon parisien les idées libérales, prenant le parti des monarchiens ou constitutionnels. Lors de la chute de la royauté, elle s'installe à
Coppet. De 1794 à 1808, sa liaison orageuse avec Benjamin Constant, chef de file des libéraux, la fait entrer dans l'histoire, tout commesa farouche opposition à Napoléon dont elle a tenté
d'être un moment l'égérie. Mais l'Empereur ne pouvait avoir que de la répugnance pour une femme s'occupant de politique, qui plus est s'étant rangée dans le camp des idéologues. Sommée par lui
dès le début de l'Empire de " résider au moins à quarante lieues de Paris ", elle se fixe à Coppet tout en entreprenant de nombreux voyages en Italie, qui lui inspirera Corinne, ou en
Allemagne, d'où elle rapportera De l'Allemagne. Les allusions dont fourmille le livre déplaisent à Napoléon qui fait piloner l'ouvrage et lui intime l'ordre de ne plus quitter la Suisse.
Passant outre, elle parcourt l'Europe en tout sens et, partout, travaille à la coalition contre l'Empire. Son livre le plus célèbre, Considérations sur les principaux événements de la
Révolution française, sera publié à titre posthume. Avec la sûreté de jugement et l'érudition qu'on lui connaît, l'auteur trace le portrait exhaustif d'une femme à la sensibilité rare,
passionnée, ombrageuse, exigeante et tourmentée, disant d'elle-même : " Je suis une personne avec laquelleet sans laquelle on ne peut vivre. " Mme de Staël incarne avec Chateaubriand l'un des
deux tempéraments d'écrivains les plus personnels du siècle. Digne héritière du siècle des Lumières, elle fut la première à donner au mot romantisme sa signification nouvelle. Par la hardiesse
de sa pensée, par son esprit d'indépendance, Mme de Staël, à deux siècles de distance, semble étonnamment moderne, et son génie singulier plus brillant encore qu'il ne paraissait à ses
contemporains.
Madame de Staël
- Auteur : Ghislain de Diesbach
- Editeur : Perrin
- Collection : Tempus Perrin
- Date de parution : 24/02/2011
- EAN13 : 9782262035327
- Genre : Biographies
- Langue : français
C'est l'histoire d'une fille à papa. Son père, Jacques Necker, était le directeur général des finances de Louis XVI. Mais c'est sous un autre nom qu'on la connaît :
Mme de Staël (1766-1817). Comme pour la Bovary, son titre d'épouse ferait presque oublier son prénom, Germaine. Figure emblématique de l'après-Lumières, cettefemme de lettres et du monde (son
salon du château de Coppet, en Suisse, était des plus courus) n'a pas manqué d'hommes dans sa vie - deux maris et d'innombrables amants, parmi lesquels l'un compta sans doute plus que les
autres : Benjamin Constant, auteur d'Adolphe et précurseur de la pensée libérale.
A la lecture de cette remarquable biographie, on aurait envie de comparer les célèbres Principes de politique de ce dernier avec les sous-estimées Considérations sur la Révolution française de sa maîtresse. Michel Winock, professeur émérite à Sciences po, réhabilite en beauté une Mme de Staël certes romancière, mais aussi théoricienne en avance sur son temps. Proeuropéenne et "centriste" avant l'heure, elle érigea en principe la modération politique. "Le bonheur des nations, écrit-elle dans De l'influence des passions, serait de concilier ensemble la liberté des républiques et le calme des monarchies, (...) l'esprit militaire au-dehors et le respect des lois au-dedans."
Au-delà de l'évocation d'une vie trépidante, cette Madame de Staël se révèle un prétexte judicieux pour observer tout un pan d'histoire de France, de l'Ancien Régime à la Restauration en passant par la Révolution et l'Empire. D'ailleurs, s'il la tenait pour son ennemie, Napoléon voyait en elle "une femme d'un très grand talent, [...] de beaucoup d'esprit". Et concluait : "Elle restera."
Michel Winock raconte Mme de Staël, femme du monde, grande amoureuse et "centriste" avant l'heure.
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