Document 01/12/2011 - Ce roman est écrit sur une trame
historique véridique, le refus de la conscription en Ariège, sous Napoléon 1er.
Dès le début du dix-neuvième siècle, il y eut dans les Couserans ariégeois, 98% d'insoumis et de déserteurs tandis que la
moyenne française était de 28%.
Cette guérilla sanglante dura une quinzaine d'années, jusqu'à la fin du «voleur d'enfants» et du «buveur de sang» comme
l'appelaient les personnages réfractaires campés par l'auteur.
Daniel Giraud, poète libertaire, autodidacte, astrologue, musicien de blues
(guitare et harmonica) est né à Marseille et vit aujourd'hui dans les Pyrénées. "Au" monde et pas "du" monde, il voyage à l'intérieur comme à l'extérieur (principalement en Orient) et tente
d'approcher ce qui ne se laisse pas approcher. Écrivant plus par nécessité que par volonté professionnelle, il traduit du chinois plus en poète qu'en sinologue. Son dernier ouvrage "La palpite"
se situe dans le prolongement de "Quelque part" (Editions Bartillat).
- Les courts extraits de livres : 01/12/2011
La route se déroule comme une longue et lente couleuvre. L'homme qui marche s'insinue dans les vallées. C'est l'ambulant des chemins qui relie villages et régions. Un colporteur. Il se comporte comme un racoleur, mais c'est un bon marcheur doublé d'un porteur, un vrai voyageur...
Si le voyou est coureur de rues, le voyageur est coureur de chemins, mais les deux se retrouvent parfois comme le clochard
des villes et le vagabond des campagnes. Les buses planent dans le ciel en toute liberté. On ne peut les apprivoiser comme les faucons, se dit le colporteur tout en cheminant.
Se déplacer sans marche forcée, c'est gagner un endroit, sinon c'est le perdre... Perplexe aux embranchements, curieux aux
bifurcations, le marcheur s'achemine. En voyageant à petites journées, le colporteur marche beaucoup. Grâce à des jarrets à toute épreuve, ses bonnes jambes permettent de grandes enjambées. Il ne
marche pas au pas, ce sont ses pas qui font du chemin en traçant une route non balisée.
Arpentant les collines, de village en village, ses traces s'effacent, un peu comme une branche dérivant dans une rivière.
Moins le colporteur a un itinéraire précis, plus il fraye son chemin sans se fourvoyer. La vie est un voyage et le passant dépasse le passé dans l'instant présent.
Parfois le colporteur va jusqu'en Italie, en Germanie ou dans les brumes d'Albion... Alors vraiment il fait voyage. Il
rapporte toutes sortes d'objets et aussi des informations sur les régions et les pays qu'il a traversés. Du temps qu'il fait au temps qui passe, l'errant part et revient vers un à venir qui
jamais ne vient. Il survient à l'improviste dans les vallées et les villages. Ne s'appelle-t-il pas lui-même « le survenant qui revient toujours » ?
Le colporteur a l'habitude de parler tout seul en marchant et de lire des livres lorsqu'il s'arrête. Pour rendre service il
peut même faire office d'écrivain public puisqu'il est une des rares personnes sachant lire et écrire. Et c'est comme si les chemins se traçaient au fil de sa marche et de ses lectures. De la
pensée à la parole, de la parole à la route qui se déroule, inlassablement. Mais aussi, inversement, la route peut entraîner la parole avant même que la pensée intervienne.
Notre colporteur s'appelle Victor Artémise. Il est né à Suc-et-Sentenac dans le Vicdessos, en Haute-Ariège. Sa mère, Louise
Sentenac, avait tenu à ce que son fils aille à l'école suffisamment, elle qui ne savait ni lire ni écrire. Mais elle est morte de fièvre maligne lorsque son fils avait une vingtaine d'années.
Dans la famille il ne restait plus que la soeur de Louise, Maryse, veuve Saurat, que Victor voyait peu.
Buveurs de sang
Auteur : Daniel Giraud
Date de saisie : 01/12/2011
Genre : Romans et nouvelles - français
Editeur : Ed. libertaires, Saint-Georges-d'Oléron, France
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