Grands procès et grandes affaires : du procès des Templiers

Document 2006 - Friands de scandales, les hommes guettent le faux-pas d'une éminence, la déviance privée d'un président, pour en faire des intrigues mondiales. La presse attise les rebondissements, et c'est tout un peuple qui se passionne pour une anecdote trop voyante. Derrière ces explosions médiatiques se cache souvent le malaise d'une société confrontée à ses propres faiblesses. De l'affaire Dreyfus au Rainbow Warrior, du Watergate à la mort de Lady Di, les scandales ont ponctué toutes les époques du siècle.

À côté de l'Histoire officielle, il y a l'Histoire officieuse, faite de scandales parfaitement identifiés mais dont la vérité n'a jamais éclaté, les événements volontairement transformés par la propagande, les certitudes qui, un beau jour, au détour d'une enquête ou d'un travail de recherche, se révèlent totalement fausses...

Dans cet ouvrage passionnant et abondamment illustré, Philippe Valode, historien, égrène pour nous le chapelet des grandes vérités occultées : le véritable motif des croisades, la raison de la condamnation d'Abélard, le secret de la Saint-Barthélemy, les conditions de la mort de Louis XVII, la vérité sur l'issue de la guerre d'Algérie, et bien d'autres choses encore... Petites mystifications historiques ou contre-vérités flagrantes, travestissements véniels ou impostures incroyables, vous découvrirez enfin le vrai visage de certains personnages célèbres et le scénario authentique de grands événements marquants.

Écrivain, éditeur, Philippe Valode est diplômé de l'Institut de Sciences Politiques de Paris, Docteur en Droit et titulaire d'une maîtrise en Histoire. Il a dirigé successivement des établissements bancaires et un groupe d'édition. Directeur d'une revue historique : Actualités de l'Histoire, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont : Les Présidents de la République française; Rois, reines et courtisanes de France; l'Égypte des pharaons; Lyon d'Antan... et aux Éditions De Vecchi : L'histoire de France : des Mérovingiens au début du XIIe siècle; L'histoire de l'Europe de 1945 à l'élargissement; 100 dates de l'Histoire de France; La Grèce classique; Histoire de Napoléon Ier, un empereur européen.

• Les courts extraits de livres : 11/11/2006

Le scandale de la tour de Nesle - Le scandale éclate au printemps 1314, quelques jours après la fin tragique du grand maî­tre de l'ordre du Temple. Isabelle de France, fille de Philippe le Bel et épouse bafouée du roi d'Angleterre (il lui préfère ouvertement ses favoris), remarque à la ceinture de deux écuyers normands, les chevaliers Gautier et Philippe d'Aulnay, des aumônières qu'elle a offertes à ses belles-sœurs, Marguerite de Bourgogne et Blanche d'Artois.

Elle en avertit son père qui fait aussitôt arrêter les trois jeunes épouses de ses trois fils pour les accuser d'adultère.

Épouse de Louis X le Hutin, fils aîné de Philippe le Bel, Marguerite de Bourgogne, née vers 1292, est la fille du duc de Bourgogne et d'une fille de saint Louis. Son mariage a été célébré en 1305. Belle, vive, elle aime, en compagnie de ses deux belles-sœurs, s'adonner aux plaisirs et à la galanterie.

Fille d'Othon IV, comte palatin de Bourgogne (c'est-à-dire de la Franche-Comté) et de Mahaut d'Artois, Jeanne de Bourgogne, née vers 1291, a été mariée en 1307 à Philippe V, dit le Long, deuxième fils de Philippe le Bel.

Blanche d'Artois, sa cadette, née vers 1294, a elle été mariée en 1308 à Charles IV le Bel, le plus jeune fils de Philippe IV le Bel.

Les trois jeunes femmes sont alors tondues, puis emmenées à Pontoise assister au supplice des frères d'Aulnay. Il est reproché à Marguerite de Bourgogne et Blanche d'Artois d'avoir eu, pendant trois ans, des relations adultères avec les deux jeunes gentilshommes (et ainsi de corrompre une éventuelle descendance royale), auxquels elles donnaient rendez-vous (notamment, dit-on, dans la tour de Nesle), et à Jeanne de Bourgogne d'en avoir été le témoin et de ne pas les avoir dénoncées.

Gautier et Philippe d'Aulnay sont écorchés vifs, émasculés (leur membre viril jeté aux chiens), décapités et pendus par-dessous les bras. On arrête aussi d'autres malheureux qu'on prétend complices et qu'on tue sous la torture, ou que l'on enferme, vivants, dans des sacs ensuite jetés dans la Seine (méthode fréquente, à l'époque, pour se débarrasser sans procès d'opposants ou de gêneurs).

Marguerite de Bourgogne et Blanche d'Artois sont, après avoir assisté au supplice de leurs amants, mises au secret à Château-Gaillard, «privées de toute consolation humaine afin de terminer leur vie dans l'infortune et la misère» (selon la Chronique de Guillaume de Nangis).

Auteur : Philippe Valode

Date de saisie : 30/10/2006

Collection : L'histoire de France à portée de main

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