Pendant l'Empire, plus de 13000 Haut-Marnais, conscrits ou volontaires, ont porté l'uniforme. Résignés, mais disciplinés, ils ont rejoint leurs
régiments pour combattre de l'Espagne à la Russie, des îles du Danemark à l'actuelle Croatie. Nombre d'entre eux ont servi au sein du glorieux 14e de ligne, décimé à Eylau. D'autres ont alimenté
les unités des gardes nationales mises sur pied par le département pour défendre les côtes de Belgique, les places de Neuf-Brisach ou de Langres.
Sous l'uniforme, ils ont vécu l'inimaginable : les affres de la détention sur le sinistre îlot de
Cabrera, aux Baléares ; le retraite de la Grande-Armée, dans des conditions épouvantables, depuis Moscou ; la vision de
leur camarade capturé par les guérilleros espagnols et supplicié. Mais ils ont aussi accompli des actions d'éclat, gagné au feu la croix de la Légion d'honneur, voire un galon d'officier ou un
titre de noblesse d'Empire.
Beaucoup, parmi ceux qui sont devenus officiers, ont fait montre d'un grand mérite. C'est le colonel Deponthon, d'Eclaron, qui, faisant preuve d'une rare prémonition, n'a caché à l'empereur des
Français aucun des risques d'une campagne en Russie... Les colonels Habert, de Nijon, et Isidore Martin, de Saint-Dizier, qui ont lancé leurs cuirassiers contre les carrés britanniques à la fin
de la bataille de Waterloo... Chaudron-Rousseau, de Bourbonne-les-Bains, colonel à 19 ans - un record dans l'histoire de l'armée française ! - tombé comme général en Espagne... L'un des trois
frères Jobert, de Pressigny, qui a franchi le Danube à la nage lors d'un coup de main audacieux... Ou encore le commandant Laloy, de Chaumont, qui a fait un rempart de son corps entre son général
et des insurgés espagnols.
Plus de 3000 Grognards haut-marnais ne sont pas revenus de ces campagnes incessantes, davantage victimes des épidémies qui ravageaient alors les hôpitaux que du feu ennemi. Les autres ont
retrouvé leurs terres, se sont mariés, ont passé le reste de leur existence à travailler, vivant, pour 3163 d'entre eux, assez longtemps pour recevoir, sous le règne de Napoléon III, la médaille
de Saint-Hélène. Mais tous ont été marqués à jamais par leur existence de soldat.
GROGNARDS DE HAUTE-MARNE
Conscrits et volontaires dans les armées de Napoléon (1804-1815)
par Lionel Fontaine
Ouvrage broché. Format 16 x 24 cm. 197 pages.
Illustré de quelques portraits d'officiers, d'une carte de répartition des officiers haut-marnais par commune d'origine, des monuments-lieux de mémoire du département et complété par de
nombreuses annexes et d'un riche INDEX DES NOMS DE PERSONNES.
ISBN 978-2-87825-452-5. 24 euros.
DISPONIBLE EN LIBRAIRIE ET CHEZ L'EDITEUR
editionsgueniot.over-blog.com/article-3251924...
Les prisonniers de Cabrera - l'exil forcé des soldats de Napoléon
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-31853181.html
Les soldats oubliés de Napoléon 1809-1814 - Prisonniers sur l'île de Cabrera
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-31921975.html
Naufragés de l’île-prison
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-30849710.html