Les présentations des éditeurs : 30/04/2011 - Basé sur plus de 2 000 affaires civiles et criminelles tirées des fonds de deux « justices de village » de l'ouest de la France, le livre de Fabrice Mauclair propose une description « au ras du sol » des crimes et délits, ainsi que d'une partie des litiges, qui se commettaient dans les campagnes françaises au XVIIIe siècle. En n'écartant aucun type de déviances, l'ouvrage dresse ainsi un tableau quasi exhaustif de la criminalité, bien souvent ordinaire, qui avait cours dans la France rurale des Lumières.
L'ouvrage se présente avant tout comme une succession de petites chroniques judiciaires rendues vivantes grâce à un large recours aux documents d'archives, certaines affaires ou certains types de crimes faisant par ailleurs l'objet d'un traitement particulier,
En proposant des histoires de crimes plus qu'une histoire de la criminalité et de sa répression, le livre de Fabrice Mauclair offre ainsi la possibilité de découvrir de l'intérieur la société rurale et bien plus encore le fonctionnement réel de la justice au XVIIIe siècle, une justice qui apparaît au bout du compte « plutôt douce », pour reprendre la formule de Benoît Garnot dans sa préface constat qui devrait contribuer à faire tomber bien des préjugés à propos d'une justice d'Ancien Régime souvent décriée. En faisant le récit de toute une série de « crimes au village », le livre de Fabrice Mauclair permet enfin de croiser le chemin de toute une série d'individus, des plus humbles aux plus favorisés, tel Antoine Dupré, sieur de la Carte, un gentilhomme campagnard à la personnalité et au parcours criminel tout bonnement effarants.
Fabrice Mauclair est docteur en histoire moderne et professeur certifié d'histoire-géographie au collège de Richelieu (37). Spécialiste du monde rural à la fin de l'Ancien Régime, il travaille avant tout sur les archives judiciaires des XVIIe et XVIIIe siècles et plus particulièrement sur celles produites par les «justices de village». Sa thèse consacrée à la justice seigneuriale du duché-pairie de La Vallière a été publiée en 2008 par les Presses Universitaires de Rennes.
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Les courts extraits de livres : 30/04/2011
Extrait de l'introduction - Jusqu'au tout début de la Révolution, le territoire français était couvert par une multitude de tribunaux ordinaires qui pour la très grande majorité d'entre eux n'appartenaient pas au roi mais aux seigneurs. Ainsi, à l'échelle du royaume tout entier, on peut estimer à environ 30 000 le nombre de justices seigneuriales qui ont fonctionné sans discontinuer jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, en rendant, il est important de le signaler, d'infinis services aux justiciables, pour la plupart ruraux.
Ces « justices de village », plus ou moins importantes et actives selon les périodes, les zones géographiques et le niveau de compétence qui leur était accordé, ont laissé des quantités d'archives considérables encore en grande partie inexploitées. Ces « masses dormantes », pas toujours faciles d'accès mais d'une formidable richesse et d'une incroyable diversité, offrent pourtant de nombreuses possibilités aux historiens comme, par exemple, connaître la criminalité qui avait cours dans la France rurale d'autrefois. C'est précisément ce que nous tenterons de faire dans les pages qui suivent en prenant comme poste d'observation un petit territoire rural de l'ouest de la France, la Gâtine tourangelle, et en nous focalisant sur un corpus documentaire composé de plus de 2 000 affaires civiles et criminelles réparties sur l'ensemble du XVIIIe siècle.
À travers ce livre, il s'agira donc avant toute chose de proposer un tableau le plus complet possible des crimes et délits, ainsi que d'une partie des litiges, qui se commettaient dans les campagnes françaises au temps des Lumières. Certes, nous n'ignorons pas les problèmes méthodologiques que pose l'exploitation des sources judiciaires pour rendre compte de la société du passé et tout particulièrement des comportements délictueux mais, encore une fois, en prenant ces sources telles qu'elles sont, notre but consistera simplement à proposer une description au « ras du sol » de la « criminalité au village ».
Bien que traitant des questions difficiles ayant trait à l'histoire du crime et de sa répression, le choix a été fait de réduire au maximum les digressions « savantes » et de privilégier au contraire le mode du récit en présentant notamment certaines affaires à la manière de petites chroniques judiciaires. Au fil des pages, dans lesquelles il sera rendu compte de plusieurs centaines de procès civils et criminels (tous authentiques et originaux) traités par deux tribunaux seigneuriaux de l'ouest de la France, le lecteur sera ainsi amené à croiser le chemin de nombreux individus (le plus souvent ordinaires) et découvrir une multitude de tranches de vie et de petits détails propres à la vie dans les campagnes autrefois. En effet, en nous focalisant sur des histoires de crimes plus que sur l'histoire de la criminalité, notre volonté est également de permettre une plongée au cœur du monde rural du XVIIIe siècle afin de déceler les comportements, les manières de penser ainsi que quelques-uns des faits et gestes quotidiens de ceux qui peuplaient les campagnes françaises au temps des derniers rois « absolus ».
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Le courrier des auteurs : 28/04/2011
1) Qui êtes-vous ? !
Un historien passionné d'archives aimant tout autant la "petite histoire" que la "grande".
2) Quel est le thème central de ce livre ?
Un portrait de la France rurale du 18e siècle à travers la criminalité ordinaire.
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
Des histoires de crimes plus qu'une histoire de la criminalité.
4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
De l'opéra rock.
5) Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
Une autre image de la justice avant la Révolution.
Auteur : Fabrice Mauclair
Préface : Benoît Garnot
Date de saisie : 30/04/2011
Genre : Documents Essais d'actualité
Éditeur : Geste, La Crèche, France
Collection : Histoire
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