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http://www.senat.fr/senimg/seligmann_francoise59581a.jpgL'ancienne sénatrice Françoise Seligmann, grande résistante, figure du socialisme et qui fut une collaboratrice de Pierre Mendès France, est morte mercredi à 93 ans, a-t-on appris de sources officielles jeudi.


Cette journaliste, femme politique, militante féministe et des droits de l'Homme, parfois désignée comme "la vieille dame indignée de la gauche française", est décédée le même jour que Stéphane Hessel.


Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a rendu hommage "à une femme engagée jusqu'au bout de sa vie pour les valeurs humanistes qu'elle défendait". Le président PS du Sénat Jean-Pierre Bel a salué dans un communiqué séparé celle "qui aura milité jusqu'à son dernier souffle pour les valeurs progressistes auxquelles elle a consacré son infatigable énergie".


Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, qui était proche de Françoise Seligmann et de son époux François-Gérard mort en 1999, a évoqué son "combat contre toute forme d'inégalité, d'injustice et d'aliénation". "Son amitié et sa sagesse ont été extrêmement précieuses à tous les amis et les camarades qui l'ont rencontrée et ont travaillé avec elle. Pour avoir eu cette chance, je mesure aujourd'hui la perte occasionnée par sa disparition", a ajouté M. Delanoë.


Née à Marseille le 9 juin 1919, Françoise Seligmann était entrée dans la Résistance en décembre 1941, rejoignant le mouvement Combat, accomplissant de nombreuses missions notamment avec Claude Bourdet.


En 1946, elle avait fondé La Française, journal féministe auquel collabora notamment Albert Camus.


Elle a travaillé avec Pierre Mendès France à partir de 1955, notamment au sein de l'Union des Forces démocratiques.


Militante de la Ligue des Droits de l'Homme - elle en était présidente d'honneur - Françoise Seligmann avait adhéré au PS en 1974. Elle fut secrétaire nationale de 1983 à 1992, après avoir participé à la campagne électorale du candidat Mitterrand.


Elle a été sénatrice des Hauts-de-Seine de 1992 à 1995.


Elle avait fait au musée parisien Carnavalet une donation exceptionnelle, 160 oeuvres de la Belle époque illustrant l'univers proustien, qui avaient été réunies par son époux François-Gérard Seligmann, grand antiquaire et collectionneur.


Françoise Seligmann avait publié quatre livres de mémoire couvrant la période 1940-1995.


Médaillée de la Résistance, elle était officier de la Légion d'honneur, commandeur dans l'Ordre national du Mérite et l'Ordre des Arts et Lettres. - AFP

 

 

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51YAME2TN8L.jpg

Au cours des soixante dernières années du XXe siècle, Françoise Seligmann fut au cœur d'événements qui ont marqué l'histoire de la France : la défaite de 1940, l'Occupation, la Résistance, les contrecoups de la décolonisation, la victoire éphémère du mendésisme, la mort de la IVe République, l'instauration d'un régime gaulliste quasi présidentiel, les deux septennats de François Mitterrand... Ce premier tome de ses mémoires commence en 1940 et se termine en 1954 avec l'arrivée de Pierre Mendès France au pouvoir.


 

Quelques répères pendant la Résistance

 

 

Née le 9 Juin 1919 à Marseille


  • Etudes au Lycée Montgrand à Marseille. Baccalauréat philosophie - deux années de Khâgne.

  • En 1940, le "statut des juifs" qui exclut sa mère, professeur, de l’enseignement, l’oblige à interrompre ses études pour gagner sa vie.

  • Entreprend une carrière d’assistante sociale, spécialisée dans l’enfance délinquante, d’abord auprès de Germaine Poinsot-Chapuis, au Tribunal d’enfants de Marseille, ensuite auprès de la Mère Supérieure du Bon Pasteur de Pau et de l’Abbé Plaquevent, enfin au Tribunal d’enfants de Lyon.

  • Entre dans la Résistance en décembre 1941, tout en conservant ses activités professionnelles jusqu’en juin 1943.

 

1941 - 1944 : Résistance pendant l’occupation allemande


  • Lyon - Novembre 1941 : crée avec le Pasteur suisse, Roland de Pury, une chaîne d’évasion vers la Suisse ; organise les conditions de séjour et de passage dans le village d’Archamps-sur-Salève ; convoie personnellement de Lyon à Archamps une centaine de juifs et de réfugiés politiques (intellectuels, syndicalistes, parlementaires) fuyant l’Allemagne et l’Europe Centrale, et leur fait traverser la frontière. Cesse cette activité sur ordre de ses chefs du mouvement Combat, après l’arrestation de Roland de Pury et son incarcération au Fort de Montluc.

  • Lyon - Hiver 1941 : entre au mouvement de Résistance Combat. Est affectée au service social. Ses activités diverses pour ce service, jusqu’à la Libération consisteront à rechercher dans les prisons les agents disparus, à prendre contact avec eux, à les ravitailler, à organiser leur défense, à aider leur famille, à recueillir auprès d’eux le plus de renseignements possibles pour éviter d’autres arrestations, à préparer et à organiser si possible leur évasion (faux papiers, lieu de repli, etc.).

  • Début 1943 : conjointement avec le Service Social, est recrutée par Claude Bourdet pour des missions de reconnaissance.

  • Lyon - Mai 1943 : organise un réseau d’accueil pour les évadés Vendéens auprès des Pasteurs de Fontenay le Comte, Montcoutant, Mouillerons, etc. y conduit notamment Christine, la secrétaire de François Morin Forestier, après son évasion des services de la Gestapo à l’Hôtel Dieu de Lyon.

  • Lyon - Juin 1943 : après les hécatombes de juin 43 et l’unification des mouvements de zone sud devenues les M.U.R., est recrutée par Marcel Peck, chef adjoint du N.A.P. (Noyautage des Administrations Publiques dirigé par Claude Bourdet), et travaille jusqu’à la Libération conjointement pour le Service Social et pour le N.A.P.

  • Paris - Septembre - Octobre 1943 : accomplit plusieurs missions en zone interdite de Bretagne (Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion…) et organise un réseau de contacts pour N.A.P.

  • Décembre 1943 : est envoyée en mission en Suisse pour le compte des M.U.R. ; y séjourne un mois, pour une tournée de Conférences organisée par la Délégation française de la Résistance à Genève afin de faire connaître l’action de la Résistance et de recueillir les fonds qui font alors cruellement défaut. La traversé clandestine de la frontière à l’aller et au retour est organisée par les services secrets suisses.

  • Paris - Janvier 1944 : fait partie du commando qui enlève Yvette Bernard de la prison de la Gestapo de Blois, et convoie l’évadée jusqu’à un refuge qui finira malheureusement par être découvert par la Gestapo.

  • Paris - Février 1944 : chargée par Claude Bourdet de retrouver la trace de Marcel Peck, disparu depuis son arrestation en novembre 1943, recherche des contacts dans divers services de la Gestapo, parvient à lier connaissance avec une interprète alsacienne de la Gestapo, Jeanne Kelbel. Sur ordre de ses chefs, maintient le contact pendant plusieurs mois avec cette personne, lui soutirant des renseignements sur les opérations prévues par le chef de la Gestapo de l’Avenue Foch. Certains de ces renseignements seront utilisés. D’autres arriveront malheureusement trop tard pour éviter des arrestations.

  • Paris - Août 1944 : pendant la semaine de la bataille de la Libération de Paris, sert d’agent de liaison et d’agent ravitailleur à Albert Camus et à l’équipe du journal Combat, retranchée à l’intérieur de l’immeuble de la rue Réaumur, qui publie les premiers numéros du Combat clandestin distribués librement.

  • Paris - Septembre 1944 : est nommée Directrice nationale du Service social du Mouvement de Libération Nationale (M.L.N.), et le restera jusqu’à la suppression des services du M.L.N...

 

Françoise Seligmann - Fondation Seligmann

www.fondation-seligmann.org/francoise-seligmann/1/1

La Fondation Seligmann attribue vingt bourses de 1000 euros à des projets pour le "vivre ensemble contre le racisme", portés par des établissements scolaires ...

 


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Tag(s) : #Femmes dans les guerres
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