Maintenir l’ordre colonial. Afrique et Madagascar, XIXe-XXe
siècles, sous la direction de Jean-Pierre Bat et Nicolas Courtin, Presses Universitaies de Rennes, 2012.
Polices, justices, armées, renseignements, prisons : chaque dispositif concourt à maintenir l’ordre colonial.
L’histoire de l’ordre en situation coloniale ne saurait ainsi être séparée de l’histoire de son maintien tout comme l’histoire de la police de celle de l’armée, de la violence extrême, du droit,
de la justice et de la prison. L’étude du maintien de l’ordre dans les colonies contribue d’une part à la mise en perspective du maintien de l’ordre en métropole et d’autre part à la
clarification du legs colonial de l’Afrique contemporaine en matière d’ordre.
Basée sur des sources inédites dépouillées par de jeunes historiens, cette recherche novatrice suit l’émergence et les
évolutions des formes du colonial policing dans les colonies d’Afrique et de Madagascar aux xixe et xxe siècles, ainsi que l’emploi de méthodes et de techniques sophistiquées de
contre-insurrection ou de renseignement. De Madagascar au Soudan britannique, du Cameroun à la Mauritanie, en passant par le Dahomey et la Haute-Volta, ce premier ouvrage du Groupe d’études sur
les mondes policiers en Afrique (GEMPA) fait ainsi vivre des corps inconnus ou très mal connus – tels que les méharistes, les gardes indigènes ou les premiers policiers en uniforme. Il éclaire le
rôle largement ignoré de services de police et de renseignement – tels que le service spécial des affaires musulmanes et des informations islamiques (SSAMII), le service de sécurité extérieure de
la Communauté (SSEC) ou le service de coopération technique internationale de police (SCTIP).