Ce livre conte cette femme qui sut dire non à l'occupant, à la collaboration, à la défaite,
mais aussi oui à la France, à la liberté. Marie-Claire Scamaroni a repris à son compte le dernier message de son frère Fred " La Corse restera française ", ce jeune préfet qui
n'a que 25 ans quand le général de Gaulle le nomme en Corse. Ce frère trahi, affreusement torturé, se donnera la mort dans son cachot de la citadelle d'Ajaccio en 1943. Dans ces pages, nous
lisons la naissance de cette rebelle, son parcours dans la France suivant les nominations de son préfet de père et elle laissera dans de nombreux départements un souvenir impérissable. Son amour
pour son pays, pour la justice, pour la vérité, le don de soi et la liberté la guideront naturellement vers la Résistance. Ce texte plein de réalisme et de tendresse nous évoque le Paris du début
du Xxe siècle, l'après-guerre, son métier d'avocate, préférant divorcer que de vivre avec un mari qui avait choisi la France de Vichy, sa résistance et celle de son bébé (la plus jeune résistante
à ses dires), ses premiers pas, son engagement citoyen dans l'après-guerre et sa vie s'écoulant toujours dans l'événement tout au long du siècle. Elle nous parle aussi avec amour, humour,
tendresse, la chair de sa terre corse, où nous flânons de Bonifacio à Ajaccio. Ce récit est plus que le combat d'une femme, c'est l'histoire d'une famille mêlée à l'Histoire de notre pays. Ce
livre attendu est plus qu'un événement : c'est un chant, un combat, un hymne certes à la vie, mais aussi à la France, terre des libertés, et c'est ainsi que nous deviendrons lecteurs fervents de
cette " Indomptable et Rebelle ".
SCAMARONI Marie Claire
Réseau : Copernic
En août 1940, avec sa mère, sa soeur et sa fille, Marie Claire SCAMARONI gagne Paris.
L'occupation de la capitale lui est intolérable. Dès août 1940, avec Madeleine SIMON (la soeur du futur général Simon), Marie Claire SCAMARONI commence sa
résistance en collant des papillons patriotiques dans la capitale. Plus tard en 1941 elle démissionne de son poste d'avocat stagiaire manifestant ainsi son refus de l'État de Vichy.
En septembre 1940, Fred SCAMARONI est arrêté lors de l'opération de Dakar. Sa
condamnation à mort et son emprisonnement ne l'ont pas dissuadé, une fois gracié et libéré, de poursuivre sa lutte aux côtés de la France Libre.
Son frère s'installe à Vichy où son ami Pierre François QUEILLE ( fils de l'ancien ministre de l'Agriculture, parlementaire
de Corrèze, en disgrâce pour avoir refusé les pleins pouvoirs à Pétain) lui obtient un poste subalterne de commis au secrétariat du ravitaillement de Vichy. Cette " disgrâce sociale " lui permet
de mieux servir la France Libre en dirigeant tout au long de l'année 1941 un réseau de renseignements.
Marie Claire vient de Paris à Limoges pour des contacts fréquents avec son frère et devient agent de ce groupe qui à la
Libération prend le nom de Copernic.
Son frère regroupe autour de lui Pierre François QUEUILLE (1), Théo BURLOT, photographe officiel de Pétain, poste qui lui
permet de recueillir de nombreux renseignements, Robert LANCEMENT, astrophysicien et Michel et Françoise de BOISSIEU.
En décembre 1941, ce réseau est démantelé et la plupart de ses membres sont arrêtés. Marie Claire échappe à cette
arrestation et doit au silence des membres du réseau de ne pas être inquiétée. Quant à son frère il avait reçu l'ordre de rejoindre Londres en novembre 1941. C'est en effet le 2 novembre à
Limoges que Marie Claire revoit pour la dernière fois son frère qui quitte la France occupée pour rejoindre à Londres le général de Gaulle où il arrive le 30 décembre pour être intégré à Etat
major du général de Gaulle.
Alors qu'elle vit à Limoges sans nouvelles de son frère depuis des mois, isolée et sans contact avec la Résistance depuis
décembre 1941, elle reçoit la visite de Paul SCHMIDT envoyé de Londres par son frère Il lui demande de l'aider en rétablissant des relations avec des amis de sa famille qui de par leur fonction
pourraient lui fournir des renseignements.
Il lui présente sa collaboratrice Anne Marie BAUER qui devient dès lors le contact de Marie Claire à Limoges.
Avec elle, elle livre des valises d'armes, des postes émetteurs de radio. Elle lui présente son frère Etienne BAUER lui
aussi résistant.
C'est aussi à Limoges qu'un soir de 1942, elle reçoit la visite de Jean LAPORTE préfet délégué à Limoges qui lui demande
d'aller prévenir tous ses amis juifs, qu'une rafle est organisée le lendemain matin et lui donne des moyens pour leur faire quitter la ville.
Après une imprudence dans le recrutement d'un nouvel agent, Paul SCHMIDT la sentant menacée lui demande de quitter
rapidement Limoges. Elle rejoint donc le reste de sa famille à Paris où elle retrouve Etienne BAUER.
A Paris, contactée par un ami de son beau frère, elle est sollicitée pour établir le contact entre GRANDCLEMENT, chef d'un
réseau de Résistance du Sud Ouest suspecté d'avoir " donné "une partie de ce réseau à la Gestapo et qui voulait faire parvenir un rapport de " défense " à Londres, avec qui tout contact lui avait
été interdit. Après en avoir parlé à Etienne BAUER qui l'accompagne, elle rencontre GRANDCLEMENT et le rapport partit à Londres.
Début avril 1943, Etienne BAUER par l'intermédiaire d'une amie lui fait rencontrer François BOQUET qui appartient au réseau
Cohors Asturies comme adjoint de son chef Jean CAVAILLESpour les renseignements et les questions militaires. Rapidement, il installe son bureau dans une pièce de l'appartement parisien des
SCAMARONI et Marie Claire devient son assistante.
Le 18 mai 1943, François BOQUET est arrêté non loin du domicile des SCAMARONI qu'il
venait de quitter pour se rendre à un rendez vous. Elle échappe à nouveau à cette arrestation grâce à la présence d'esprit de sa concierge et au courage de François Boquet qui à Fresnes ne parle
pas. Suite à cette arrestation, les consignes l'enjoignent de quitter son domicile cependant face à la somme de documents du réseau qui se trouve dans l'appartement, elle décide de ne pas
bouger.
C'est en écoutant la BBC, par la voix de Maurice SCHUMANN rendant compte du voyage du général de GAULLE en
Corse le 8 octobre 1943 que Marie Claire apprend la mort de son frère. Envoyé en Corse par le général de GAULLE pour unifier la Résistance, arrêté à la suite d'une trahison il s'est donné la mort
le 19 mars 1943 dans une cellule de la citadelle d'Ajaccio où il avait été enfermé et torturé par l'OVRA.
Au printemps 1944, Etienne BAUER demande si la famille SCAMARONI peut recevoir un envoyé
de Londres Yvon MORANDAT qui installera son bureau dans leur appartement. Marie Claire s'associe à son travail " au rythme souvent fiévreux " jusqu'à la libération de Paris.
Après la Libération, Marie Claire SCAMARONI accède à des responsabilités politiques.
Elue lors des municipales de 1945 à Bonifacio, elle devient aussi conseiller général de la Corse (1945 1948). Membre du Cabinet du ministre de l'Intérieur en 1944 1945, elle est
Maire adjoint du 6e arrondissement de Paris de 1959 à 1979 et finit sa carrière politique comme député européen de 1981 à
1985.
Administratrice, vice présidente d'honneur de la Fondation de la Résistance, Vice Présidente du Comité d'Action de la
Résistance, Secrétaire général du prix littéraire de la Résistance, membre du Haut Conseil de la Mémoire Combattante, elle était restée fidèle à la Mémoire de son frère.
Elle est décédée le 18 juillet 2006 à Paris où elle fut inhumée
Commandeur de la Légion d'honneur,
Grand croix de l'ordre national du Mérite,
Médaille de la Résistance,
Croix du Combattant volontaire de la Résistance.
SCAMARONI Marie Claire - Memoresist
www.memoresist.org/spip.php?page=oublionspas_detail&id...
Soeur ainée de Fred SCAMARONI auquel elle restera très lié durant toute son existence, Marie Claire SCAMARONI est née le 22 septembre 1913 à Paris (3e).