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Régis Schleicher, ancien d'Action directe, qui a passé 25 ans en prison pour le meurtre de deux policiers, évoque la sortie en octobre d'un livre sur ses "Instants damnés" et dit aspirer à être "un homme ordinaire", dans une interview à paraître samedi dans le quotidien Le Progrès.
De ses années d'emprisonnement à la centrale de Clairvaux (Aube), après une condamnation à perpétuité, Régis Schleicher espère faire "entendre sa voix" et son "savoir d'enfermé" dans le livre "Clairvaux, instants damnés" (qui sort le 21 octobre aux éditions L'éditeur).
Il y couche une galerie de portraits de prisonniers et de tranches de vie douces-amères et espère faire comprendre "qu'un homme, ça ne se réduit pas à un acte, si horrible soit-il", explique-t-il au Progrès.
"Le sens de ma vie, maintenant, c'est apporter un peu de bonheur autour de moi. Je ne veux plus changer le monde, je suis revenu à des ambitions plus modestes", conclut-il.
"J'ai maintenant la chance de pouvoir avoir des relations normales avec des personnes normales, de ne pas voir ces relations bornées par un mur ou un règlement", déclare l'ancien d'Action directe, aujourd'hui âgé de 53 ans.
"Les actes et les conséquences, ils restent. On a jugé mes actes, on m'a condamné. Je pose aujourd'hui des actes différents, qu'on me juge aussi sur ces actes", explique l'ancien terroriste, qui travaille dans une association caritative de l'agglomération lyonnaise depuis sa semi-liberté le 27 août 2009.
Interrogé sur d'éventuels remords sur ses crimes, il évoque le "domaine de l'intime" en estimant qu'en "faire étalage, ce serait de l'impudeur".
Régis Schleicher s'était vu octroyer fin juillet 2009 par la cour d'appel de Paris une semi-liberté d'un an, préalable à une libération conditionnelle, et son transfert dans une prison lyonnaise dans le cadre de l'application de son régime.