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http://blog.passion-histoire.net/wp-content/uploads/2010/10/9782351760932FS.gifhttp://static2.dmcdn.net/static/video/928/670/27076829:jpeg_preview_large.jpg?20101215093454Les présentations des éditeurs : 22/01/2011 - « Ce qui me semble le plus beau, c'est le boulevard. » - Gustave Flaubert

Ce sont Fantine des Misérables, Fleur-de-Marie des Mystères de Paris, Marthe de Huysmans ou Nana de Zola, mais aussi « Olympia de la rue Mouffetard » ou Sarah Bernhardt. Toutes, figures littéraires ou historiques, elles sont actrices au théâtre ou jouent leur rôle sur le boulevard. Prostituées au grand cœur, éblouissantes idoles ou putains vénales, vêtues et fardées de couleurs éclatantes, elles s'avancent. Bottines à talons, bas de soie cerise, les «insoumises» glissent, dansent, roulent avec leurs poids de jupons brodés, et, sur les trottoirs d'asphalte, elles dardent leur regard sous leur chapeau et battent le pavé. Aux terrasses des cafés, dans les bals publics, sur les champs de courses et dans les théâtres, le spectacle des filles indigne les pères de famille et les préfets de police, mais fait la joie des flâneurs, et des célibataires. Eux aussi vivent la nuit et s'exhibent sous les becs de gaz. Ils s'appellent Nerval, Baudelaire, Flaubert, les Goncourt, Stendhal ou Rimbaud.

Artistes bohèmes et filles publiques ont des destins étroitement imbriqués. Ils forment, au dix-neuvième siècle, un couple considéré comme monstrueux par la pensée bourgeoise. Dans une réflexion sur l'indépendance, la différence et l'invention amoureuse, Laure Katsaros évoque les hauts lieux de la prostitution parisienne au dix-neuvième siècle et le mélange de peur et de fascination que suscite le nouveau monde amoureux des dandys, des grisettes des boulevards ou des filles de bordel aux yeux charbonneux et aux chairs débordantes et sensuelles.


  • La revue de presse Dominique Kalifa - Libération du 6 janvier 2011

En même temps qu'il édifie le type grave et empesé du bourgeois, doué de toutes les qualités requises de sérieux et de respectabilité, le XIXe siècle invente une pléiade de figures adverses ou concurrentes, personnages repoussoirs, parias ou apôtres de nouveaux mondes à inventer. Parmi elles, le célibataire et la prostituée forment selon Laure Katsaros le « couple monstrueux » par excellence, celui qui renvoie à la société établie « une image déformée et grotesque » d'elle-même...


Le livre de Laure Katsaros, on l'aura compris, n'offre pas le tableau minutieux et exhaustif d'un univers social. Si elle a lu les travaux d'historiens et en tire le meilleur parti, ses sources sont littéraires et ses analyses la portent « à la croisée de la littérature, de l'histoire et du mythe ». Elle sait que les figures qu'elle met en scène furent marginales, qu'elles n'épuisent ni l'expérience du célibat ni celles de la prostitution, souvent plus misérables encore. Ce que l'ouvrage met au jour est un imaginaire social, à la fois réel et fantasmé, mais sublimé par les récits qui l'organisent. Tel quel pourtant, il constitua un horizon pour les contemporains tout comme il continue de porter pour nous les représentations du XIXe siècle.

Un nouveau monde amoureux : célibataires et prostituées au XIXe siècle

Auteur : Laure Katsaros

Date de saisie : 12/03/2011

Genre : Littérature, essais

Éditeur : Galaade éditions, Paris, France

 

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