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  http://www2.cnrs.fr/sites/journal/image/vol_et_brigandage_au_hd.jpgDocument 2006 - Larrons, brigands et voleurs de grand chemin : derrière les archétypes de la criminalité médiévale, se cachent les différents aspects d'une réalité que l'historien se doit de restituer dans toute la complexité de son évolution.


Au XVe siècle en France, alors que le royaume panse les plaies de la guerre de Cent Ans, délinquance et criminalité apparaissent sous un nouveau jour. Le " larron " laisse insensiblement place au voleur, tandis que le brigand, héritier égaré de la violence des armes, devient un personnage central des peurs collectives. Premier témoignage des dynasties du crime - réelles ou figurées -, la bande des Coquillards, connue par le procès qu'on lui fit à Dijon, illustre à elle seule les prémices du crime organisé et des sociétés parallèles.


La justice accompagne ces mutations et dessine l'enjeu d'un nouvel ordre pénal : la délinquance, professionnelle et violente, est devenue une préoccupation de l'autorité royale. Fruit d'une vaste et irréprochable enquête, cet ouvrage propose donc, par le truchement d'un matériau historique tantôt savoureux, tantôt cruel, et très souvent étonnant, une lecture inédite de la construction de l'État monarchique au tournant du Moyen Age et de l'époque moderne.

 

VOL ET BRIGANDAGE AU MOYEN-AGE
Auteur : Valérie Toureille
Genre : Histoire
Editeur : PUF, Paris, France
Collection : Le noeud gordien
Sorti le : 15/09/2006


Valérie Toureille, agrégée d'Histoire, ancienne pensionnaire de la Fondation Thiers, maître de conférences d'Histoire du Moyen Age à l'Université de Cergy-Pontoise, a reçu pour ce travail le Prix Mariette Benabou de la Chancellerie des Universités de Paris

La revue de presse


Jacques de Saint Victor - Le Figaro du 21 décembre 2006


Sa lecture savante suggère plusieurs pistes sur la persistance et la métamorphose d'une criminalité toujours présente dans les sociétés occidentales. Les lendemains de guerre, notamment lorsqu'elle dure cent ans, sont parmi les plus criminogènes. Que faire d'autre quand on s'est battu toute sa vie ? Au-delà de ce constat, le livre de Valérie Toureille apporte une vision renouvelée de la criminalité médiévale.

Les premières lignes
Extrait de l'introduction :


«Sans la justice que sont les royaumes, si ce n'est de vastes repaires de brigands ?»
Saint Augustin, La Cité de Dieu.

Depuis une vingtaine d'années, l'abondance et la qualité des travaux consacrés à la criminalité ont permis d'apporter un nouvel éclairage à l'histoire sociale, culturelle mais aussi politique du Moyen Age. Claude Gauvard, en particulier, a mis à nu les ressorts profonds de la violence médiévale et révélé sa dimension identitaire. Dans le prolongement de ces travaux, j'ai choisi de porter une attention particulière au vol, transgression à la fois spécifique et multiforme, omniprésente et méconnue.


La légitimité d'une telle étude puise d'abord dans la déshérence historiographique dans laquelle furent abandonnés voleurs et brigands. Malgré la richesse des sources et le caractère profondément révélateur d'une infraction ancrée dans le quotidien, les représentations stéréotypées de ces figures criminelles ont durablement nui à toute approche rigoureuse. À l'inverse, elles ont fourni une matière abondante aux nombreux recueils d'anecdotes édifiantes et cruelles. Ainsi s'est construite l'image d'un Moyen Âge noir, peuplé de voleurs de grands chemins et de bandes de larrons essorillés. L'image est ancienne, instrumentalisée au moins depuis saint Augustin, qui montre les royaumes en perdition comme autant de repaires de brigands.


Il convenait de faire la part d'un imaginaire criminel foisonnant et d'une matérialité factuelle sans doute plus prosaïque. Au-delà des clichés et des peurs qu'ils véhiculent, à quelle réalité sociale pouvait-on rattacher les auteurs de ces crimes ? Quelles que soient les raisons de leur disgrâce, l'enjeu était aussi de redonner chair à ces criminels fantasmes.


Le vol méritait donc une page d'histoire. Sous ses allures banales et attendues, il constitue dans le champ de la criminalité une transgression singulière et emblématique ...




http://www.coquillards-de-villon.com/pics/villonb.jpgVoleurs, assassins, faux-monnayeurs, souteneurs... Au milieu du XVe siècle, une bande criminelle défraye la chronique : les Coquillards. Les archives de leur procès nous plongent au cœur de cette société secrète.


Les premières rumeurs apparaissent en 1453 : les bourgeois de Dijon, capitale d'une Bourgogne dévastée par la guerre, font entendre leurs doléances auprès du maire à l'égard de « plusieurs compagnons, oiseux et vagabonds, qui, lorsqu'ils sont arrivés, et durant le temps qu'ils demeurent, ne font rien, sinon boire, manger et mener grande dépense, jouer aux dés, cartes, aux marelles et autres jeux(1) » . Vivant en toute impunité au milieu de l'opprobre général, entre la taverne et le bordel, où, dit-on, « ils mènent orde [sale], vile et dissolue vie de ruffiens [souteneurs] et houliers [débauchés] et perdent beaucoup et dépensent tout leur argent » , les « Coquillards » attisent la haine des honnêtes gens. L'histoire de la « secte de la Coquille », devenue l'une des plus célèbres sociétés criminelles de l'histoire, est longtemps restée prisonnière de représentations folkloriques. Voleurs et bandits de grand chemin ont en effet souvent incarné des figures emblématiques de l'imaginaire collectif, à l'instar de Mandrin ou de Cartouche. Fascinants, redoutables, ils nourrissent la culture populaire de portraits hauts en couleur, mais les Coquillards n'ont pas suscité la sympathie du peuple. Le roi de la Coquille, prince des voleurs et des mendiants, éveille la peur. Son royaume inaugure la mythologie des contre-sociétés, la pire qui soit, celle du crime. Cette mythologie se forge dès la fin du XVe siècle, au moment où se développe une sorte d'ethnographie sauvage qui cherche à décoder le langage...

Les Coquillards : archives d'une société criminelle

Par Valérie Toureille
publié dans L'Histoire n° 290 - 09/2004  Acheter L'Histoire n° 290  +



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