Le port des sabots et des souliers
L’usage des souliers peut-être accordé aux écrivains, chefs-ouvriers, infirmiers, service général et détenus placés au quartier d’amendement. Mais ce n’est en fait qu’une tolérance ou une pratique de certains chefs d’établissements pénitentiaires.
Pour compléter le costume pénal, on fournit aux détenus des sabots. La fabrication de ceux-ci est confiée en 1886 à la maison centrale de Landernau, qui doit fournir les différents établissements en régie. Ces sabots sont censés les empêcher de courir et donc, encore une fois, de s’évader aisément. Ils sont retirés aux détenus la nuit, ainsi que d’autres vêtements. On conviendra de fait qu’il s’avère naturellement plus difficile de s’échapper à moitié nu dans ces conditions.
Les détenus n’ont pas le droit de se laisser pousser le cheveu ou la barbe à leur gré. Ils sont rasés une fois par semaine en hiver et deux fois en été. On leur coupe les cheveux tous les deux mois en hiver, chaque mois en été. Aucun moyen, donc, pour les détenus de modifier leur apparence. Il s’agit aussi d’une mesure d’hygiène nous dit-on, admettons surtout que cela contribue à forger le « prisonnier type ».
Toutefois les détenus qui témoignent d’une bonne conduite peuvent être autorisés, à l’approche de leur libération de prison, à se laisser pousser la barbe et les cheveux.1 Leur apparence est alors sauve, face au regard des personnes libres, auxquels ils sont confrontés à leur sortie. La coiffure, ainsi que le choix de se laisser ou non pousser la barbe et les moustaches, participent d’une certaine manière, à la tenue vestimentaire et sont l’expression de la liberté de chacun.
1 Règlement général de 1885.