Pendant l’année 1816, la misère montrait les dents; et , sans beaucoup d’efforts de pensée, on pouvait prévoir la disette calamiteuse de 1817. Les mendiants affluaient dans les rues de Nancy; les enfants de l’âge de 3 à 5 ans, y étaient abandonnés par leurs parents légitimes, qui n’avaient pas le moyen de leur donner du pain. La misère fut bien grande à cette époque; quoiqu’elle ne soit pas tant éloignée de nous, on ne s’en souvient plus guère aujourd’hui.
Un arrêté du préfet de la Meurthe, en date du 29 janvier 1817, indique les préoccupations qu’inspirait à l’administration la misère du peuple, contre laquelle il était difficile de réagir, faute de moyens pécuniaires. Il ne restait au préfet que la voie des moyens palliatifs et anodins, pour calmer, ou les craintes des uns, ou les exigences des autres, exigences qui pouvaient se traduire à un moment donné par des menaces suivies d’exécution ...