La prison des femmes. Selon les archives départementales, au 15 mars 1921, deux femmes, dont l'une accompagnée de ses trois enfants, ont été enfermées dans le donjon. - (dr)
Depuis le hall d'accueil du donjon, nous empruntons un petit escalier. Au premier étage, bureau, espace cuisine pour le personnel, rien d'extraordinaire. Nouvel escalier. Nous débouchons sur un chemin de ronde avec, au fond de ce court espace, très peu large, une habitation : le quartier des femmes.
« Avant que cela ne devienne une prison, ce lieu servait à défendre l'entrée du donjon ; nous sommes au-dessus du pont-levis », indique Christiane Alizon. Dans la pièce, trône une grande cheminée qui a été obstruée dans le passé pour éviter les évasions.
La lumière traverse tant bien que mal une large fenêtre protégée par une immense grille de bois. Par rapport aux cachots des hommes, cet éclairage naturel fait grand luxe.
Sur le bas des murs enduits de chaux, résident des traces de goudron. « Pour l'hygiène, pour le nettoyage », précise notre guide. Au fond de la pièce, les latrines. Sur les murs, les détenues ont inscrit bon nombre de graffitis. Dont un « Enfermée pour un mois pour avoir été plumée par une parderix (perdrix) sans plume ». L'incarcération n'empêche pas l'humour.
« C'était une prison royale mixte. Elle a existé du XVe siècle à 1926. Des femmes protestantes y ont été enfermées pendant les guerres de religion. Ou pour adultère… En 1921, une dame a été emprisonnée avec ses trois enfants. »
Le régime alimentaire était spartiate, avec une pitance matin et soir, soupe clair et pain, pomme de terre à midi. « Au XIXe siècle, elles étaient surveillées par la femme du gardien en chef », indique Christiane Alizon.
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