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Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des peines  développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus  et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.

Pour notre 390ème portrait du jour, nous accueillons avec infiniment de plaisir Olivier Arnaud.

Ingénieur en environnement, passionné de voile, Olivier Arnaud est un grand amoureux de la Méditerranée. Il dirige le Domaine du Rayol, (le jardin des Méditerranées), un espace naturel qui concentre tout ce que la végétation méditerranéenne a de plus beau.

Il a déjà publié L’homme qui voulait parler au monde , aux éditions Rivages .

Bienvenue Arnaud sur le blog des « aficionados du crime ». Ph P

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« Olivier Arnaud est un insatiable amoureux de la Méditerranée, elle a souvent guidé ses choix, bons comme mauvais. Mare Nostrum, écrit pour l’essentiel à cinquante mètres de ses rivages, est son deuxième roman publié. La Méditerranée, fantasmée comme réelle, présente comme mise à distance, y tient le premier rôle. Il se pourrait même qu’elle ait régulièrement pris le pouvoir sur la rédaction. (…) Qui n’a jamais connu une aube estivale le long de ses rivages sera toujours incomplet sur la beauté indépassable des commencements. Le roman alterne entre passé et présent de Léo, le narrateur, que l’on découvre au début du récit acheteur sans grande conviction de poulets en gros dans le Nord de l’Europe. Le passé, ce sont ses vingt premières années sur les côtes varoises et la lente construction d’un drame né d’un jeu d’enfants, drame qui va conduire Léo à devoir s’exiler loin des rivages du Sud. Le présent, c’est d’abord pour Léo l’irruption de Ange dans son quotidien routinier d’exilé, une brute attachante de cousin italien perdu de vue depuis plus de vingt ans et qui a été chargé de traverser toute l’Europe pour l’éliminer. Rapidement s’ensuit pour Léo l’obligation de trouver le Sud et d’enquêter sur sa propre histoire. Un retour initiatique vers un passé qui peu à peu va se déconstruire, chacun des protagonistes restés sur place ayant au fil des retrouvailles sa propre version du récit. Léo fait l’expérience que certains éléments plus subis que maitrisés dans l’enfance peuvent conditionner lourdement une vie d’adulte. (…) Au mieux j’avais occulté les pans noirs de mon histoire, je me contentais d’une mémoire à trou, au pire tout ce dont je me souvenais et par lequel j’existais n’était que fumée. Pourtant une fois aboutie l’enquête sur son propre passé, Léo semble enfin libéré du poids de l’enfance et peut retrouver sa part de responsabilité. Le style entremêle déroulement de l’intrigue jusqu’à son dénouement et description du réel dans lequel se déroule l’action. Une sorte de géographie sensorielle, selon l’hypothèse que si les éléments naturels se soucient peu de nous, s’ils évoluent en toute indépendance, ils conditionnent à notre insu une partie de nos actes. (…) La sérénité sans âge à contempler les mers calmes remettait le passé à sa juste place, une construction mentale, une fiction autoréalisatrice. Comme dans « l’homme qui voulait parler au monde » le premier roman d’Olivier Arnaud publié chez Rivages, Léo est étranger à sa propre vie. Autant par incapacité à intervenir sur sa propre histoire que par une sorte de politesse à ne pas vouloir en rajouter à la complexité du monde. (…) Rien ne me semblait plus abouti que cette vie de bord de mer, à faire l’amour et entretenir des bungalows qui chaque hiver demanderaient à être repeints. C’était oublier qu’il ne suffit pas de s’en tenir à l’écart pour être épargné par l’histoire. Quand on lui demande pourquoi il écrit, Olivier Arnaud a deux réponses. A court terme pour se lire, pour ce moment de temps suspendu, quand après les avoir cherchés de manière laborieuse, les mots s’alignent comme par magie pour écrire ce qu’on pensait qu’il fallait écrire. De manière plus définitive, pour ne pas céder à cette impuissance à changer le monde. Ultime tentative qui doit réunir beaucoup d’écrivains. Agé aujourd’hui de 62 ans, il est à quelques semaines de se consacrer à plein temps à ceux qu’il aime, la mer et l’écriture ». Olivier Arnaud

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Ils étaient une bande de copains, enfants du pays toujours prêts à rêver ce bout de côte varoise comme une terre d’aventures, propice aux voyages et aux traversées dignes des épopées pirates. Jusqu’au jour sinistre où le plus jeune d’entre eux disparaît au cours d’une sortie en radeau. Des années plus tard l’insouciance a fait place à la rancœur et la mélancolie, et les promoteurs étrangers veulent transformer la côte en lotissements luxueux. La fine équipe, reconstituée, ne les laissera pas faire, quel qu’en soit le prix.

Olivier Arnaud nous invite avec ce second roman à une plongée noire sur les côtes varoises, poétique et violente, digne d’une grande tragédie grecque. La Méditerranée, Mare Nostrum comme l’appelaient les romains, y tient le premier rôle.

Extraits : «  Ange s’attaqua à l’ultime boîte, picora un à un les fruits avant d’en être empêché par ses gros doigts en pince qui n’atteignaient pas le fond de la minuscule conserve.

–  Je n’aime pas ce que j’ai à faire Léo…

Il renversa le contenu dans sa paume, ne fit qu’une bouchée des dernières olives.

– …  je dois te tuer.  »

***

«  Depuis son retour parmi nous, Albanie partageait la plupart de nos expéditions nocturnes du vendredi. Plus besoin pour elle de pleine lune et d’alibi à usage paternel, ici la cause locale suffisait. Une curieuse loi d’ailleurs, elle nous absolvait auprès des nôtres de toutes délinquances, pour peu que ces délinquances fussent du cru, comme si le sens de nos vies naissait du sol et justifiait jusqu’à la mort de l’étranger.  »

***

«  À son retour du service militaire, Ange avait offert à chacun d’entre nous un pistolet, une coutume locale aussi vieille que la conscription. Puis tout à sa logique le cousin nous avait entraînés au tir et à ce jeu j’excellais.  »

Créées en 2013 par Jean-Charles Lajouanie, les Éditions Lajouanie publient :

Des romans policiers mais pas que… des romans pas policiers mais presque… des romans judiciaires mais pas que… des romans euphorisants mais pas que… en somme, des romans… mais pas que ! 

Un catalogue extrêmement varié avec des auteurs très talentueux.

Sans parler des couvertures créées par Caroline Laine, directrice artistique,  qui sont toutes magnifiques.

https://www.editionslajouanie.com/catalogue-editions-lajouanie/catalogue-romans-editions-lajouanie.html

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Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique « portrait du jour » permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson, membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville, directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

Directeur du CLAMOR, Marc Renneville est historien des sciences spécialisé sur les savoirs du crime et du criminel, directeur de recherche au CNRS.

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Nos autres sites : REVUE et le BLOG D’ACTUALITES 

Relecture S.P. 

 
Tag(s) : #portrait du jour criminocorpus, #Coup de coeur du jour
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