Blog de liaison avec "Culture et Justice". Destiné à publier principalement les portraits du jour des écrivains, historiens, artistes, etc -
Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres...
Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus
"Je suis né quelque part entre la fin des Trente Glorieuses, mai 68, et le début des seventies.
Premiers pas artistiques : des films super 8 que je tourne avec mes copains de collège puis de lycée, et des piécettes de théâtre que j’écris pour les jouer avec ma sœur et des amis d’enfance dans les cours de fermes où j’ai grandi. J’aime ces endroits ; ils me rappellent les champs que cultivaient mes grands-parents et les prés où ils emmenaient leurs bêtes. Mon attachement à la terre et à la nature, à l’enfance et à un certain âge d’or aussi, sont devenus d’emblée des points cardinaux de mon projet artistique et de mon écriture.
Hypo khâgne, puis khâgne (deux fois...) au lycée Louis-le-Grand, Paris. Je tente et rate les concours d’entrée à l’ENS Ulm et à la FEMIS... J’écris malgré tout un premier scénario de long métrage, La mariée était en blanc. Mon premier court-métrage pro, L'Incongru, sera lui-aussi un hommage à la Nouvelle Vague. Après des études à la Sorbonne, je deviens professeur de philosophie et découvre le théâtre en animant l'atelier du lycée où j’enseigne. L’irruption du spectacle vivant dans ma vie me rapproche de l’humain, des corps et des visages. Cette « humanité » va devenir un nouveau pilier de mon écriture.
Années 90. Création d’une société de production de courts-métrages, Les Films du Trio, et d’une compagnie de théâtre, le Théâtre Alicante ; avec cette troupe, je signe mes premières mises en scène (Huis Clos, Le Mariage de Figaro) et mes premières adaptations (Le Songe d’une nuit d’été). Je comprends à l’époque que j’ai à la fois le goût du sombre et de la lumière, de la nuit des songes et du jour des réalités, de la gravité et de la légèreté. Mon projet artistique global va se fonder dans cette mixité, et un certain goût des extrêmes.
Au cinéma, je produis et réalise plusieurs courts-métrages, dont L'Aveuglette (avec Arthur H) et Mes clients m'appellent Gilles (lauréat d’une aide du GREC), tous deux multiprogrammés en festivals et « vus à la télévision ». A la même époque, lauréat du Prix du Centenaire du Cinéma (Fondation Beaumarchais / Festival Premier Plan d’Angers) avec le scénario de long-métrage Mort d’un Kinoque, et écriture de quelques épisodes pour la série Studio Sud sur M6. Cette expérience télévisée aiguise mon sens du dialogue et du rythme.
Côté théâtre, je deviens directeur de lieux ou d’événements culturels à partir de fin 2002 : Centre Culturel de Nouzonville, Festival de la Voix à Moissac, programmation des spectacles du montargois, scène conventionnée de Bellac ; à la même période, je coécris et mets en scène la trilogie théâtrale, Giacomo, et j’écris aussi pas mal de chansons pour des adaptations de pièces en théâtre musical : Un Malentendu, d’après Camus ; Couples d’enfer, d’après des courtes de Feydeau ; Intermezzo Fantaisie, d’après Giraudoux. Toutes ces chansons — rassemblées récemment dans un recueil intitulé Poésons ! — poursuivent mon travail d’immersion dans l’âme humaine et commencent à me faire préférer le noir au blanc : autour de moi, le monde et la société changent de manière tellement inattendue… Je deviens un humaniste pessimiste.
Pour me « ressourcer » et m’approcher de plus près de certaines réalités du monde, départ à Naplouse, Palestine, à la fin de l’été 2015, pour y diriger une antenne de l’Institut Français de Jérusalem. Pour la première fois de ma vie, je me dis qu’il faut que ce que j’écris soit publié, que mon projet artistique prendra pleinement et seulement sens à travers l’écriture, car je veux témoigner sur ce à quoi j’assiste dans les territoires occupés et partager ces témoignages. Je me lance ainsi dans l’écriture de vingt-et-un portraits de palestiniens et palestiniennes rencontrés à Naplouse ; mon sens de l’humain et ma farouche curiosité pour l’autre s’y précisent, en même temps que, bizarrement, j’essaye surtout de capter là-bas la lumière plutôt que les ténèbres. Rassemblés en recueil sous le titre Naplouse, Palestine – Portraits d’une occupation, ces portraits seront publiés en juillet 2018 par les éditions DACRES. Ainsi est né le premier livre de ma vie…
Celui-ci ayant connu un succès d’estime, je poursuis l’aventure, d’autant que l’humain est un sujet inépuisable. Et après le jour, je souhaite retrouver la nuit, l’introspection, les tréfonds du corps et de l’âme. C’est pourquoi j’écris Palestine by nights, une sorte de 22ème « portrait palestinien » — le mien — en forme de journal intime, celui d’un homme plongé trois ans dans un monde (diplomatique) et une culture (arabo-musulman) qu’il ne connaissait pas. C’est pour moi une autre façon de témoigner, comme de l’intérieur, et aussi d’analyser au plus près les mouvements de l’âme humaine, ses humeurs, ses joies et ses colères.
Après le choc de la Palestine, celui de la pandémie toujours en cours, période sans précédent qui a révélé, d’un même mouvement et de manière amplifiée, le meilleur (la solidarité pour les soignants) et le pire (hausse des violences conjugales) des comportements humains. Et donc, pendant le récent (premier ?) confinement en France, j’ai lancé et animé via Facebook un cadavre exquis entre roman noir et romance dont j’ai écrit le début et la fin. Le résultat (qui, selon moi, s’inscrit pleinement dans mon projet artistique personnel) s’intitule Des vies à usage unique et a été publié cet été aux formats livre et e-book par youStory.
Plus de détails sur mes quatre livres publiés à ce jour :
Naplouse, Palestine – Portraits d’une occupation (sorti chez DACRES en juillet 2018) est pour moi un acte fondateur. En même temps que je me suis approché de visages, je les ai comme mis en scène dans un univers plus large tour à tour lumineux ou sinistre ; j’y fonde un style assez ample où impressions, références et souvenirs se mêlent, pour dire à la fois la densité de tout être et la complexité de ce qu’il vit et qui dépend si peu de lui. Le livre a été présenté une première fois pendant La Fête de l’Huma 2018, en lien avec l’AFPS (Association France Palestine). S’en est suivi une série de rencontres à travers la France, prenant le plus souvent la forme de lectures musicales suivies d’un débat et d’un temps de dédicace ; dans ce cadre, le livre a participé à l’événement « Lectures buissonnières » organisé en Hauts-de-France par l’association Libr’Aire. Avec lui, j’ai aussi été sélectionné dans de nombreux salons (Paris, Genève, Lille, Argenteuil, Clermont-Ferrand, etc.) et ai remporté deux premiers prix en 2019 : celui du Salon de la Saussaye et celui du Salon de Saint-Parres aux Livres. Début 2020, dans le cadre de l’ouverture de la BIB, médiathèque d’agglomération du dunkerquois, j’ai animé plusieurs ateliers en milieu scolaire (collèges et lycées) autour de l’écriture de portraits.
Poésons ! (sorti chez France Libris en novembre 2019 et surtitré « Poésie. Poison ? Chansons… ») rime essentiellement avec amours tristes et fut pour moi une façon plus violente, et en même temps sublimée, de dire l’ombre, le noir et la mort. Le recueil a donné lieu à quelques lectures musicales en librairie (à Haguenau ou Dunkerque) et en médiathèque (Bischwiller, Saint-Maur). Il avait été sélectionné pour participer à plusieurs salons de poésie ou généralistes mais ils ont tous été annulés ou reportés en raison du récent confinement. Il m’a toutefois permis d’animer des ateliers d’écriture de chansons auprès d’étudiants ou d’adultes, et d’être président de jury pour un concours de poésie enfant, ado et adulte (dont une section « adultes pros »).
Palestine by nights (sorti chez DACRES en février 2020) est ma première incursion directe dans ma propre intimité. Sans rien abandonner de mon projet artistique initial, j’y expérimente l’écriture par fragments (image, à mon sens, de toute personnalité humaine dans notre société moderne individualiste et gangrénée par les réseaux sociaux) ainsi que l’écriture à la première personne (que je pense réutiliser, « dite » par un personnage, dans un projet de roman intitulé Ferdinand). Ce livre auquel je tiens beaucoup a beaucoup pâti, en termes de promotion et de diffusion, du confinement imposé de mars à mai 2020, mais a été un vrai succès dans les récents salons auxquels j’ai participé (Merlieux, Beaumont, Orléans) .Il a été sélectionné pour d’autres événements ayant lieu fin 2020 et début 2021 : Vichy, Henrichemont, Nogent-le-Rotrou, sans oublier une nouvelle participation au Salon de la Saussaye.
Des vies à usage unique (sorti chez youStory, au format e-book en juin et papier en juillet 2020) est un cadavre exquis à 43 paires de mains que j’ai initié puis animé via Facebook. Malgré son écriture multiple, j’ai l’impression que cette œuvre « m’appartient » autant que mes précédents livres, à travers le travail de correction et de mise en cohérence que j’ai accompli en vue de son édition. A noter que la plupart de mes co-auteurs sont « en herbe », dont quelques-uns issus d’ateliers d’écriture que j’ai animés. Une série de lectures/rencontres est en train de se mettre en place avec, à chaque fois, au moins un de ces « co-auteurs », qui lira ainsi en public son propre texte (même si souvent très fondu parmi les autres). Certaines de ces lectures seront précédées d’ateliers autour de la forme « cadavre exquis » mais aussi (on peut le comprendre en découvrant la fin du livre) d’écriture de scénarios.
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A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.
Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressiveme...