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Dessin baroque avec le glaive, provient du site d’images gratuites « Pixabay",
image modifiée par Annabel des éditions Gaelis
Actualisation portrait du jour Pierre-Denis Boudriot
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul Culture et justice reçoit avec infiniment de plaisir Pierre-Denis Boudriot .
Pierre-Denis Boudriot est né le 30 août 1952, à Montpon-Ménestérol en Dordogne.
Docteur en histoire moderne et contemporaine, Pierre-Denis Boudriot est notamment l'auteur d'une histoire de l'Épuration (1944-1949), parue en 2011, et étayée par plus de trente témoignages d'épurés français. Il mène aujourd'hui des recherches sur les camps et les centrales de l'épuration depuis 1945, travaux qu'il poursuit parallèlement à ses fonctions de directeur territorial au sein d'une ville du département de la Seine-Saint-Denis (93).
Bienvenue Pierre-Denis sur le très prisé et discret Culture et justice Ph. P
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PIERRE-DENIS BOUDRIOT : « Retraité de la fonction publique depuis quelques années, et insomniaque chronique, je consacre un temps appréciable à la lecture des ouvrages consacrés au monde carcéral qui me passionne depuis bien longtemps. Une prédilection qui s’est affermie après mon doctorat en histoire moderne et contemporaine. Difficile cependant de suivre la production en ce domaine tant celui-ci, depuis Michel Foucault et Michelle Perrot, a suscité de vocations de chercheurs et d’historiens devenus auteurs. Mais, cette abondance d’ouvrages universitaires et de livres de vulgarisation sur l’histoire de l’incarcération nourrit la réflexion du lecteur, fait éclore chez lui interrogations et problématiques. Vient donc un jour où l’on tente d’apporter, à son tour, sa modeste contribution. Encore faut-il que celle-ci représente une certaine «valeur ajoutée» en enrichissant le sujet ou plus ambitieusement en le renouvelant. Ayant constaté que la vie quotidienne des épurés, en France, n’avait été que relativement peu étudiée, j’ai alors formé le projet de rassembler et d’exploiter le plus grand nombre possible de récits d’épurés, témoignages, mémoires, correspondances, afin de relater, aussi concrètement et précisément que possible, leurs conditions d’incarcération, principalement à Fresnes de 1944 à 1949. Ce travail a fait l’objet d’un livre, paru, en 2011, aux éditions Grancher, sous le titre, un peu trop générique à mon goût, L’épuration, 1944-1949.
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Je me suis ensuite intéressé aux deux dernières années de la troisième République. Durant cette brève période, les gouvernements Daladier, puis Reynaud, ont exercé une répression impitoyable et relativement peu connue contre tous ceux qu’ils désignaient comme l’ « ennemi intérieur » : le parti communiste français, les pacifistes, les défaitistes, les germanophiles, les milliers de réfugiés allemands et autrichiens, juifs pour nombre d’entre eux, les fascistes … La psychose de la subversion, surtout à partir de l’entrée en guerre de la France, a conduit à l’adoption d’ une législation d’exception. Des pratiques bien peu conformes à l’esprit d’une démocratie ont alors eu cours : suspension du régime politique en détention, arrestations de nuit, enfermement au secret, réquisition des stades et des autobus pour les prisonniers, transferts en wagons bondés, multiplication des camps d’internement. De cette page d’histoire j’ai tiré la matière d’un essai intitulé « L’ennemi intérieur » de la III e République (1938-1940) et édité en 2014 chez Chiré.
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Enfin, j’ai voulu, dans le prolongement de mon premier livre sur la vie quotidienne des épurés à Fresnes, poursuivre mon étude des conditions carcérales des détenus condamnés pour faits de collaboration, non plus dans les maisons d’arrêt mais dans les maisons centrales, appelés « bagnes » par les épurés, et les camps, de 1944 à 1954.
J’ai puisé à deux sources. L’une constituée de quelque soixante-dix témoignages, majoritairement de condamnés politiques, l’autre réunissant les nombreuses notes et circulaires de l’administration pénitentiaire relatives aux établissements de détention et à leurs prisonniers. Celles-ci sont accessibles publiquement et gratuitement grâce au travail considérable de numérisation effectué avec le concours de Criminocorpus. Cet ensemble, qui abonde en statistiques et en données chiffrées, est une manne pour le chercheur. Il lui est en effet possible de suivre l’évolution démographique de la population pénale, et de dresser un état des lieux détaillé du parc pénitentiaire sur plusieurs décennies. Ces milliers de documents administratifs sont un gisement d’une richesse documentaire incomparable, offrant nombre de sujets de recherche.
L’exploitation croisée de ces deux sources, d’une fructueuse complémentarité, a confirmé la véracité des écrits des épurés, longtemps jugés tendancieux et pétris de ressentiment. Elle m’a surtout permis de présenter, dans l’intimité de leur détention et sur une décennie, les condamnés des cours de justice pour faits de collaboration. Soit 10 000 hommes et 4 000 femmes de toutes conditions purgeant, fin 1945, leur peine de travaux forcés.
L’essai que j’ai consacré à ce sujet, Bagnes et camps de l’épuration française (1944-1954), est proposé sur Amazon. »
L’épuration en France de 1944 à 1954.
Les articles et les livres parus par centaines depuis des décennies sur l’épuration n’ont-ils pas épuisé le sujet ?
Un pan entier de l’épuration restait pourtant à explorer :
celui de la vie quotidienne des milliers d’hommes et de femmes, de toutes conditions, emprisonnés des années durant dans les prisons centrales, ou pénitenciers, et les camps, car reconnus coupables par les cours de justice de « trahison, d’intelligences avec l’ennemi, ou d’atteinte à la sûreté de l’État. »
Pour ces faits de collaboration,10 000 hommes et 4000 femmes, majoritairement condamnés aux travaux forcés, sont détenus , fin 1945, dans les prisons centrales, appelées aussi » bagnes », et les camps. Des camps hérités pour la plupart de la troisième République finissante et destinés dès la Libération aux épurés moins gravement compromis avec l’occupant.
Voici donc ces hommes et ces femmes présentés in situ, dans l’intimité de leur détention.
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